Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
4 avril 2012

L’équation du premier degré

Depuis qu’il avait dans sa classe la fille du dictateur, la peur le tenaillait. Sa femme était persuadée qu’il terminerait dans les geôles du régime. Et ce jour arriva. Il avait envoyé la petite Mirna au tableau, pour résoudre une équation du premier degré à une inconnue. Seulement, la petite s’était s’effondrée en pleurs au tableau et ce, malgré les révisions à répétition faites le cours précédent pour qu’elle réussisse ce passage au tableau. Il la rassura comme il put avant de la renvoyer à sa place.

Le même jour, à 20 heures, sa porte d’entrée fut défoncée et on le conduisit au poste de police. Sa nuit se passa dans une cellule, assis sur la pierre nue, à écouter  une voix enregistrée lui répéter en boucle des heures  durant :

« Une équation du premier degré d'inconnue x peut se mettre sous la forme : ax+b=0, où a et b sont deux nombres réels, et où a est non nul. »

Au petit matin il s’effondra, épuisé, mais il se réveilla aussitôt car une fanfare militaire corna dans ses oreilles l’hymne national. Il comprit qu’on voulait vraiment sa peau.

Commentaires
G
Ce sont vos dernières photos qui vous font penser à ça ;.)
Répondre
P
Ca me fait penser à Kafka. <br /> <br /> Et aussi que ça pourrait être une histoire vraie.
Répondre
P
Vous devriez écrire des romans noirs.
Répondre
G
Joliment dit.
Répondre
D
Le prof avait ainsi découvert qu'un tableau peut se transformer en prison, alors que jusqu'à présent il pensait qu'une prison n'était qu'un tableau.
Répondre
Presquevoix...
Newsletter
8 abonnés