La canne blanche

Depuis qu’elle sortait avec une canne blanche – achetée 2 euros à la foire à tout du quartier bel air – et des lunettes noires, elle avait fait deux rencontres émouvantes. La première avec un homme d’âge mur, bibliothécaire au centre Prévert. La deuxième avec un maître-nageur d’une trentaine d’années qui travaillait à la piscine des bleuets. A chacun, elle  avait glissé son numéro de téléphone accompagné d’un sourire. Seulement, une question la tourmentait : quand elle les reverrait, devrait-elle garder sa canne blanche et ses lunettes ?

Comments

[gballand]

Adrienne : mon problème c'est quand on ne sait faire que des débuts ;)

caro : écrire son roman sans entrer dans le fantasme de l'autre, sans doute le plus difficile...

Lautreje : ojectif Amour !

D. Hasselmann : joliment exprimé.

Latil : décanner, décanter ?

[Latil]

Elle pourrait leur expliquer que c était pour décanner qu elle jouait les aveugles.
Bonne soirée
Latil

[D. Hasselmann]

La canne blanche permet l'exploration, à petits coups ou à tâtons. Les lunettes noires cachent des yeux blancs, comme solarisés par une vision infernale ou borgesienne.

[Lautreje]

tout dépend de l'objectif à atteindre !!

[caro.carito]

une fois qu'on a mis le pied dans le fantasme des autres... Je lui conseille une visite à Lourdes si l'un est porté sur le miraculeux , une cécité en passe de se soigner (bref un scénario quelconque) pour l'adepte de la compassion. A elle d'écrire son roman quoi maintenant qu'elle a composé l'amorce. :)