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Presquevoix...
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16 mai 2008

Il est seul ce soir

Il est seul ce soir, comme tous les soirs depuis qu’il est redevenu célibataire. Il sirote sa bière au comptoir du pub qui a tendance à devenir le paravent de camouflage de sa solitude. La journée, il tient le coup, son travail l’absorbe suffisamment pour ne penser qu’aux chiffres qui font son quotidien mais en sortant du boulot, c’est le blues de l’homme solitaire qui chantonne dans sa tête. La musique assourdissante lui vrille les tympans et cela l’assomme un peu, c’est bien ce qu’il veut, être assommé pour ne plus penser, pour ne plus imaginer son lit vide de cette moitié qui le réchauffait.

Alors que son regard balaie la salle, son œil tombe sur la femme en face, de l’autre côté du bar. Elle regarde la TV et semble un peu perdue toute seule, sa bière comme unique vis-à-vis. Elle boit une gorgée et repose sa chope. C’est drôle, cette chope fait un peu vulgaire dans sa main fine et gracieuse. Il se demande si elle est comme lui, si elle noie sa solitude dans le brouhaha du pub. Il continue de l’observer, elle n’est pas une beauté mais a du charme, ce petit quelque chose en plus qui fait qu’elle irradie. Cheveux courts, une allure fine, il ne voit pas la couleur de ses yeux et il le déplore. Pouvoir plonger son regard dans le sien serait un bon moyen de tester le fond de son âme et d’imaginer s’il y a connivence. Sans réfléchir, il hèle le barman et lui demande du papier et un stylo. Il hésite pour finalement écrire les mots qui lui viennent spontanément, c’est comme ces messages qu’on enferme dans des bouteilles pour les lancer à la mer ne sachant pas si ils atteindront leur destinataire. Il fait passer ce bout de papier porteur d’espoir et observe la réaction de la dame en question. Elle lit puis balaie le pub de ses yeux avant de les accrocher aux siens. Elle sourit, écrit à son tour et renvoie la missive, puis un homme la rejoint et ils partent ensemble. Il n’ose pas déplier le petit papier devant lui, il attend, préférant savourer l’illusion d’un mot charmant et porteur d’espoir.

Commentaires
M
A Aude: c'est vrai qu'avec les histoires, on peut tout imaginer et tout inventer, il faudrait que j'écrive la suite pour savoir...<br /> A Trun: heureusement que je suis dans la fiction alors, mon but n'est pas de faire pleurer...
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T
Parfois la femme regarde, dit non, et s'en va dans les bras d'un autre. Tu me ferais presque pleurer dans la réalité...<br /> <br /> La solitude me pèse...
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A
Lui a-t-elle donné rendez-vous plu tard?
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