Parler ou écrire ?

« Écrire, c'est une façon de parler sans être interrompu. » disait Jules Renard. Jolie formule où je me reconnais. Dans le tourbillon de l’instant, rien ne me vient jamais à l’esprit, je suis fade, insipide, ma conversation est d’une morosité à faire peur, et les réfutations de mes vis à vis me laissent sans voix, ou pire, me rendent agressives, parce que je leur en veux de m'obliger à me confronter à mon manque de réparti.
Par contre, face à l’espoir de la page blanche, loin de la peur du jugement de l’autre, les mots déroulent peu à peu leurs propositions, puis leurs phrases, et j’ai  l’impression consolante de pouvoir penser !

Comments

[charivarii]

je préfère nettement le concret, la dialogue en direct
non pas que je sois vive et brillante
l'écrit n'est pour moi qu'un repli, un dialogue intérieur

[Danalia]

La page blanche comme un grand espace vide, ouvert mais effrayant parfois, quand je pense à tout ce que je pourrais y inscrire. Pas assez de mots pour réduire au silence ce grand vertige, où s'entrechoquent tant de sensations et de sentiments, de désirs et de souvenirs...

[gballand]

Vous parlez "d'effroi de la page blanche"... intéressant ces impressions... Pour moi la page blanche c'est l'autorisation de me donner la parole.

[Arthémisia]

Je crois aussi que l'inverse est possible, à la stimulation de la présence de l'autre et l'effroi de la page blanche.
Personnellement, l'autre comme la page blanche sont mes plus grands stimulants!
Amicalement
Arthi

[Shaggoo]

Je me demande si je ne suis pas tout à l'inverse de vous ! :)