Suite aux différentes vagues d’attentats, le président de ce lointain pays - en accord avec le parlement - avait décidé d’interdire les religions. Temples, églises, mosquées, synagogues avaient fermé, ainsi que les librairies et boutiques qui n’étaient consacrées qu’au fait religieux.
En introduction à son discours à la nation, le président avait simplement dit : La coupe est pleine et nous ne boirons pas le calice jusqu’à la lie. Puisque les religions ne peuvent se plier au cadre imposé par la laïcité, nous avons décidé de les interdire.
Les médias sonnèrent l’hallali.
Lors d’un jeu de questions réponses avec le journaliste vedette de la 2, le président - endossant alors ses habits de laïque intégriste - répliqua qu'en cas d'infraction à la loi, la comparution immédiate serait systématiquement appliquée. Le journaliste critiqua cette nouvelle arme de lutte contre les religions, mais le président préféra botter en touche.
La plupart des journaux se déchainèrent, soulignant qu’on soignait le mal par le mal, que la liberté de religion était sacrée. Seuls deux journaux indépendants signèrent des éditos enthousiastes et saluèrent cette nouvelle loi par des caricatures saignantes qui déclenchèrent un nouvel attentat.
Quant aux responsables religieux – dans le secret de leurs lieux de culte - ils prophétisèrent que les « chiens d’infidèles » ne perdaient rien pour attendre…
PS : photo prêtée par D. Hasselmann