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Presquevoix...
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8 juin 2009

Surdité (gballand)

Hier, mon mari m’a dit l’air inquiet.
- Je commence à devenir sourd, c’est gênant quand on est prof, tu ne trouves pas ?
Puis il a ajouté malicieusement.
- Ce n’est pas grave, si je deviens complètement sourd, je serai inspecteur. Quand on a du pouvoir, on n’a pas besoin d’écouter les autres…

PS : N’avez-vous pas remarqué – et hier, lors de la soirée électorale c’était flagrant – cette profonde capacité qu’ont les hommes politiques à ne jamais s’écouter… ? Comment pourraient-ils écouter leurs électeurs ?

6 juin 2009

Les aphtes (gballand)

Mardi, je suis allée chez le dentiste. Quand j’y vais,  je fredonne souvent la chanson « Le Blues du dentiste » de Boris Vian ; pourtant mon dentiste  n’a rien d’un plombier, ni d'un boucher, il a des doigts de fée en latex.

Mardi dernier, quand il m’a enfin libéré les mâchoires et que j’ai pu retrouver l’usage de la parole, je lui ai demandé s’il connaissait une pommade efficace contre les aphtes ; il s’est inquiété de savoir s’il y avait des aliments qui pouvaient m’irriter. Je lui ai répondu spontanément que ce n’étaient pas les aliments qui m’irritaient, mais les gens… Il a  ajouté.


- Alors vous somatisez !

Oui, c’est ça, j’en suis sûre, je somatise. Vu le nombre d’aphtes  qui constellent mes gencives, n’y a t il pas  de quoi s’inquiéter ?

2 juin 2009

Les petites choses de la vie (gballand)

madeleineHier, mon mari me faisait remarquer que les chiens étaient de colossales machines à crottes sur pattes. Il n’a pas tort. A Rouen, leur production nous submerge. Tenez, par exemple, cette immense pelouse - on dirait d’ailleurs une piste d’aérodrome - face à l’église de la Madeleine… eh bien, c’est devenu un véritable « merdodrome », et le mot est faible. Dommage,  c’est là que les bambins s’amusent sous l’œil attendri de leurs parents. Combien de drames quotidiens ne se sont-ils pas joués là ? Combien de mères ou de pères énervés n’ont-ils pas désespérément tenté d’enlever, le cœur au bord des lèvres, ces excréments nauséabonds sous les chaussures de leur tendre progéniture ?
J’ai un ami dont le chien - son éducation est irréprochable - « fait » sur commande. Il suffit de lui dire « A cagar ! » - le chien ne comprend que l’espagnol – et la bête s’exécute aussitôt. Cet ami fait alors disparaître la déjection dans un sac en plastique – Olé !
- et le tour est joué.
Sa méthode devrait certainement être traduite en français et brevetée…

* photo vue sur ce blog

31 mai 2009

L’hôpital psychiatrique (gballand)

Installée à une table de la cafétéria de l’hôpital psychiatrique j’observe et j’attends. Après un échange de regards, un homme, assis à une table non loin de la mienne,  m’adresse la parole.
- Et vous ? Vous êtes normale ?
D’abord déconcertée, je  finis par lui dire que j’assure la permanence d’une association. J’en  profite pour la lui présenter et lui donner un dépliant. Il me parle un peu de lui, de ce qui l’a conduit à l’hôpital, puis il part fumer une cigarette dehors.
Je m’aperçois que j’ai botté en touche et que je n’ai pas répondu à sa question : est-ce que je suis normale ou pas ? Mais quelle importance cela a-t-il, au fond ?

29 mai 2009

Vous avez dit, parents ?

Voir le monde à l’envers, parfois, ça fait rire ! Quelques bonnes trouvailles, dans ce sketch de Bruno Salomone. Les enfants « fayots », ça peut tuer des parents, surtout quand ils sont trop « laxatifs »…
De plus en plus souvent, si j’en juge par notre lycée de  banlieue, on voit des parents très « laxatifs » qui soutiennent l’insoutenable… certains parents vont même jusqu’à remettre en cause la parole du Conseiller d’éducation quand celui-ci leur annonce que leur enfant n’était pas en cours de telle heure à telle heure ! C’est vrai, quoi, le « pauvre chéri », il fait l’effort de se lever le matin et on ose dire que ce n’est pas pour assister au cours ? M’enfin quoi !!! Et puis, comme m’a dit récemment une mère au téléphone « si ma fille s’absente souvent, c’est qu’elle a de bonnes raisons. » (véridique) Evidemment, j’aurais dû y penser, quelle imbécile je fais, encore une déformation professionnelle. Il faut absolument que je me « déconditionne »…

19 mai 2009

Sa mère (gballand)

- Si je redevenais enfant, je ferais tout le temps des fugues.
C’est ce que mon mari m’a dit hier, je ne sais plus à quelle occasion.
Il est vrai que sachant tout ce qu’il sait, aujourd’hui, sur sa mère – un précieux savoir accumulé depuis 50 longues années - comment pourrait-il rester chez elle sans faire de fugues ?
L’instinct de survie, en somme…

18 mai 2009

l'apprentie conductrice (MBBS)

- Es-tu prête ?

Avec un hochement de tête, Joséphine acquiesce en me souriant. Je lui souris aussi, mais mon sourire manque d’entrain, je dois me forcer pour étirer mes lèvres car la tension est là. J’attache ma ceinture et lui dit.

- Alors, allons-y.

Elle démarre l’auto, met la marche arrière, recule sans problèmes, met la première et nous voilà parties le long des chemins de traverses, dans la campagne, sur des routes censées être plus accessibles aux apprentis conducteurs. J’essaie de montrer un calme apparent, je lui signale quelques petites erreurs qui ne portent pas à conséquences et je commence, au fur et à mesure que les km sont avalés, à me détendre et même à admirer le paysage. Les champs de colza sont en fleurs et le jaune vif de ces étendues illumine et contraste avec le vert tendre de la campagne que nous sillonnons en ce dimanche matin. Un « cédez le passage » s’annonce au milieu de nulle part, ma fille ralentit mais oublie de rétrograder. La voiture ne bronche pas mais peine à repartir ce qui fait que nous nous retrouvons à traverser une route principale au pas d’un escargot qui patinerait sur une plaque de glace. Je scrute l’horizon mais ouf, aucun engin motorisé en vue. Je fais une remarque, m’obligeant à parler calmement alors que j’ai mon cœur qui cogne encore dans la poitrine. Elle s’excuse et nous repartons de plus belle. Une jolie côte puis des virages serrés sont annoncés et la petite voiture, vaillante s’élance. Au sommet, nous empruntons une ligne droite qui se termine par le rétrécissement de la route, du passage d’un pont de pierre à voie unique suivi d’un virage en « épingle à cheveux » sans visibilité comme on dit chez nous. Lancée, la voiture arrive à toute allure vers ces obstacles qu’une main effrontée a placé les uns derrière les autres pour tester le sens de la conduite des usagers. Deux pensées s’affrontent alors en moi, laisser ma fille gérer cette série d’obstacles ou jouer au copilote de rallye et lui dire comment faire, point après point. Cette réflexion utilise les rares secondes nécessaires à l’approche du pont de pierre et je réalise soudain que si une voiture s’était présentée en sens inverse, nous n’aurions pas eu le temps de freiner, car nous arrivions trop vite. Le virage est pris mais la voiture est déportée et nous nous retrouvons en plein milieu de la chaussée. Je hurle « garde ta droite, garde ta droite ! », Joséphine donne un coup de volant et nous voilà dirigées vers le bon côté d’une route bordée de champs et de prairies. Je réalise soudain que les apprentis conducteurs doivent avoir un ange gardien qui les suit tout au long de leur apprentissage, car sinon, comment expliquer cette chance miraculeuse qui a fait déserter de tout véhicule ces tronçons de route.

Le dimanche matin, me direz-vous, les conducteurs restent chez eux à apprécier une grasse matinée en famille, c’est pour cela que les routes campagnardes sont désertes, cela n’a rien à voir avec des anges. Je veux bien mais que faites-vous de ceux qui partent chercher baguettes et croissants frais ?

Finalement nous arrivons à destination, Joséphine parque le véhicule, arrête le moteur et me regarde, hilare.

- C’était chaud, hein maman, mais finalement, pas si mal, non ?

16 mai 2009

Le coq (gballand)

Hier matin, j’ai entendu le cri d'un coq. Un coq ? Ici ? En centre ville ? Incroyable ! Mais comment il est arrivé ce coq ? J’ai demandé à mon mari s’il l’entendait, mais peine perdue ! Mon mari dit qu’il devient sourd. Alors, j’ai ouvert la fenêtre en grand et je lui ai dit.
-  Et maintenant, tu l’entends, le coq ? Et il l’a entendu.
- Tu crois que c’est un vrai ? lui ai-je fait
- Pourquoi voudrais-tu que ce soit un faux ?
Je n’ai pas aimé le ton léger avec lequel il a dit cette dernière phrase. Comme si ce coq n’avait aucune importance !
Son cocorico a, hélas, la régularité d’un métronome, il semblerait tout de même qu’il s’arrête à 8 heures.
C’est quoi, l’espérance de vie d’un coq ?

15 mai 2009

C’est « chiant » ! (gballand)

Hier, révolution en classe de terminale. Une élève se plaint du travail « chiant » que j’ai donné, suivie par deux autres qui n’ont qu’une envie, ne rien faire. Je m’échauffe avant d’ entrer en scène. Une autre bougonne parce qu’elle doit corriger son bac blanc, c’est aussi très « chiant » et « à quoi ça sert ? ». J’avance un argument, mais je m’aperçois bien vite que de 16 h à 17 h, en fin d’année scolaire ( en terminale, dès la fin du mois d’avril, les élèves se considèrent déjà « en fin d’année scolaire » ) ce type d’argument ne sert à rien. Je leur dis juste, un peu énervée, que l’école a dû être créée pour être « chiante », exprès, et que maintenant il n’y a rien d’autre à faire sinon travailler ! Une élève se met la tête dans les bras – un message du genre « et surtout qu’on ne me dérange plus ! » – et les autres se remettent peu à peu, avec une mauvaise volonté évidente, à leurs tâches diverses.
Je dois dire que parfois, j’aurais très envie de me mettre debout sur le bureau –  je bénéficierais peut-être ainsi d’un séjour en hôpital psychiatrique, celui du Rouvray a un parc magnifique, et le mois de mai n’est-il pas le meilleur mois pour admirer la nature ?  - et de leur « gueuler » combien je les trouve « chiants », eux, tout particulièrement, combien ils « m’emmerdent » avec leur poil dans la main et leur mauvaise foi évidente qui ébranlerait la plus sainte d’entre toutes les saintes. Je ne leur ai encore rien dit, sans doute par  courtoisie. S’ils me lisent un jour – c’est assez peu probable -  ils connaîtront le fond de ma pensée.

13 mai 2009

Lui (gballand)

Elle le connaît depuis deux jours. Quand sa mère lui a téléphoné, elle était chez lui.
- Je suis chez mon copain, lui a t-elle expliqué.
Lui, ça l’a inquiété. Pourquoi avait-elle dit « Je suis chez mon copain » et non « Je suis chez un copain » ?
Les choses s’annonçaient mal. Il allait devoir la quitter au plus vite…

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