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Presquevoix...
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1 février 2022

La boulangerie

A chaque fois que son mari revenait de la boulangerie, le même mur de lamentations. Au début, elle avait ri aux éclats, elle était bon public, mais cette répétition insatiable des aventures boulangères lui donnait mal à l’estomac, comme un croissant mal maché. Elle lui avait même dit.

-          Si tu veux, j’irai à ta place.

Mais non, il n’avait pas cédé car c’était l’une des rares aventures de sa première année de retraité. En général, l’histoire commençait   par « yen a marre des vieux » et se terminait par « moi, mon fric je le cherche dans la queue ».

Voici la litanie des questions/réponses entre la boulangère, les clients, et les réponses imaginées par son mari :

La boulangère : « Vous la voulez sur plaque ou sur pavé votre baguette ? »

Le ou la cliente : sur plaque, ah non, sur pavé.

L’imagination créative de son mari : je m’en tape !

La boulangère : je vous tranche le pain ou pas ?

L’imagination créative de son mari : allez-y qu’on en finisse. !

Le client : je ne sais pas, mais bon, oui, tranchez-le !

L’imagination créative de son mari : et moi, si je pouvais te le trancher, connard, je le ferais tout de suite.

La cliente : ah, j’oubliais un croissant, enfin non, deux… et un pain au chocolat s’il vous plaît.

L’imagination créative de son mari : Tu sais que tu me fais chier avec ta bible incomplète des achats. Tu devrais être interdite de boulangerie à vie !

Vers la fin de l’histoire, en général, l’exaspération de son mari était à son comble, mais il y avait encore la dernière étape à raconter : le paiement. Hélas les vieux ne sortaient jamais leur porte-monnaie avant que ce ne soit leur tour. Trouver le porte-monnaie et les pièces – les bonnes – était pour eux d’une difficulté phénoménale, mais une obligation. Là, systématiquement, son mari disait.

-          Pourquoi ils ne prennent pas la somme exacte dans leurs mains, les cons, au lieu de faire la queue sans penser à rien et faire chier les autres au moment du paiement !

En général, elle finissait par dire à son mari.

-          « Adieu les cons ». On devrait revoir ce film, tu ne crois pas ? Ou si tu veux, je te l’achète pour ton anniversaire ?

 

PS : prochain texte, vendredi.

 

 

Commentaires
M
Espérons,quand elle se fera un plaisir de le rapporter à son mari, qu'il philosophera sur tout ce qui a été (magnifiquement) exprimé ci-dessus.<br /> <br /> Mais, s'autorisera-t-il encore à radoter quand la boulangère- patissière, à la verve aussi créative que la sienne, conclura ainsi: <br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=1HBpddf5FsI
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A
Malheureusement la question de l'intérêt gustatif du pain tranché… n'est toujours pas tranchée… ça restera ainsi tant qu'on ne coupe pas la miche dans le vif .
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K
Quelques questions et hypothèses plus ou moins farineuses… <br /> <br /> <br /> <br /> Les comptes rendus du mari étaient-ils complets ?<br /> <br /> Peut-être, en ce début de retraite, ne faisait-il que manger son pain blanc ?<br /> <br /> Avait-elle dit à son mari qu’attendre un peu, cela ne mange pas de pain <br /> <br /> Avait-il répondu qu’il ne mangeait pas de ce pain-là ? <br /> <br /> La boulangère n’était peut-être pas plate comme une planche à pain ?<br /> <br /> Enfin, ces vieux étaient-ils cons comme un jour sans pain ?
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D
Et jamais il ne songeait aux miches de la boulangère (il craignait peut-être de recevoir un pain sur la figure) ?... :-)
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A
tant d'impatience, c'est qu'il est pressé de rentrer pour le raconter ;-)
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