Le piano
Je me souviens de mes non-cours de piano. J’avais 10 ans et, le jeudi matin – jour des enfants – j’allais chez mon professeur qui habitait une grande maison au fond d’un parc. Au milieu du parc, un cèdre singulier étendait ses branches jusqu’au deuxième étage de la maison. Je rêvais d’y élire domicile.
J’aimais pianoter, mais j’aurais voulu progresser sans travailler. Mon professeur - une dame sympathique et dotée d’un certain humour - sans doute lassée de me répéter les mêmes choses, finit par se plier aux règles que ma « paresse » lui avait fixées : elle jouait et je l’écoutais. C’était il y a 50 ans, au moins.
Hier, j’ai décidé de me remettre au piano, seule. Plus de professeur, juste un piano et mes doigts boudinés. Aujourd’hui, j’ai sorti toutes les partitions et je les ai mises sur la table de la salle à manger. Reste à en choisir une, la plus simple, et demain, je commencerai, peut-être…