Le chemin bleu
On lui avait dit qu’elle ne pouvait pas le manquer, qu’on l’appelait le chemin bleu et qu’on le conseillait à celles et ceux atteints de mélancolie ; elle ne devait pas hésiter à le suivre ; ce qu’elle fit.
Elle aurait peut-être dû se méfier, suit-on des chemins indiqués par des inconnus, le cœur ouvert ?
Au premier pied posé, elle se sentit soulevée du sol. L’impression n’était pas désagréable. Elle continua à avancer, comme si deux ailes lui avaient poussé dans le dos. La bordure jaune devait servir de garde-fou ; se déplacer avec des ailes avait de quoi faire perdre la tête.
Combien de temps devrait-elle suivre le chemin ? On ne lui avait pas dit. Lui réservait-on une surprise ?
Le chemin n’en finissait pas, méandre après méandre : la forêt, les fleurs bleues et jaunes, les troncs lisses, le ciel, les nuages.
Elle arriva enfin.
Vous me direz sans doute : comment le sut-elle ? Et je vous répondrai très simplement : il n’y avait plus ni fleurs bleues ni fleurs jaunes, juste un large portail qu’elle ouvrit pour entrer dans un monde qui ne lui faisait plus peur.
PS : photo prêtée par Carole