Le courrier
Il avait tellement peur d’avoir de mauvaises nouvelles qu’il n’osait plus ouvrir sa boîte aux lettres et, quand il le faisait – parce qu’il ne laissait personne d’autre le faire – c’était en apnée.
Quand on sonna, ce mardi 6 septembre, il sentit son estomac se nouer. Il s’agissait du facteur. En lui disant bonjour, il fondit à larmes et Le facteur ne comprit pas ce qui se passait.
- Un recommandé, monsieur Durand.
- Vous êtes sûr que c’est pour moi ? Sanglota-t-il.
- Oui, c’est votre nom et votre adresse, il n’ y a pas de doute, c’est pour vous.
- Ca vient d’où ?
- Des impôts.
- Mon dieu, je le savais, je n’en veux pas !
- Mais je ne peux pas repartir avec, vous êtes là. Si je ne vous le donne pas, c’est moi qui vais avoir des problèmes.
- Dites que je n’habite plus à cette adresse, et il ferma la porte au nez du facteur.
Celui-ci griffonna sur le papier “ le destinataire m’assure ne plus habiter à l’adresse indiquée” et il repartit avec le recommandé.