La rencontre (gballand)

A chaque fois le même vertige, ces grilles rongées, c’était lui. Il marmonnait souvent qu’il finirait comme ça.

- Comme ça quoi ? Lui demandait sa femme quand elle l’accompagnait, mais il n’avait jamais voulu répondre.

Il parlait de moins en moins et  avait l’impression que son esprit se corrodait, jusqu’à ce qu’il le rencontrât. C’était un lundi matin, la pluie avait lavé trottoirs et chaussées mais les nuages étaient encore menaçants. Il prit son parapluie et sortit pour acheter le journal.

En fermant la porte du jardin, il entendit des sanglots, puis il l’aperçut : petit, gris-bleu, informe, désespérément accroché aux grilles rouillées. Il le dévisagea, incrédule. C’était la première fois qu’il voyait un bonheur ; certainement un bonheur perdu, épuisé par la pluie et le long chemin qu’il avait dû parcourir. Il hésita un instant... Quelques secondes plus tard, il lui tendait la main. Le bonheur ne se fit pas prier.

PS : texte écrit à partir d’une photo gentiment prêtée par Pagenas. Pour voir son site : www.sucrebleu.com

Comments

[gballand]

Souvent, nous sommes aveugles, hélas.

[Pierrick]

Je trouve ce texte vraiment très beau et confirme ce que je pense du bonheur. Il est toujours près de nous. Il suffit juste d'être prêt à le recevoir et lui tendre la main. Tout comme la chanson, prendre un enfant par la main, le monde actuel devrait dire prendre le bonheur par la main sans se soucier du lendemain.

[gballand]

Pagenas : il n'y a pas que les monstres qui m'occupent.

Anna : merci de votre appréciation

Caro-carito : merci de votre passage

Charlotte : à bercer sans attendre.

[charlotte]

Enfin...Il arrive ... ce bonheur.Petit, sanglotant et accroché aux grilles rouillés.
Un émouvant bonheur. Moi je vais le prendre dans mes bras.

[caro_carito]

Un texte à lire dès potron minet...