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Presquevoix...
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21 avril 2009

Au bout du fil (gballand)

antid_presseursElle était toujours au bout du fil pour calmer ses peurs. Allô,  était son mot de passe. Sa devise :  combler le vide pour combler l’angoisse.
Personne ne la supportait plus : son mari avait depuis longtemps déserté le domicile conjugal, ses enfants l’évitaient, et même elle se fuyait. Quand elle s’apercevait par hasard, au détour d’un miroir, elle tentait à tout prix de se perdre de vue, effrayée de sa propre image.  C’est donc moi ? Se disait-elle à chaque fois, désespérée de se voir si grosse.
Lors de sa dernière visite mensuelle, le psychiatre lui avait  annoncé.

- Je ne sais plus quoi vous proposer comme traitement.

Elle en avait déduit qu’elle mettait le corps médical en échec. Avant de partir du cabinet, elle avait bien essayé de lui dire  qu’elle n’arrivait  plus à dormir, mais il l’avait poussé fermement vers la porte en concluant.

- Vous m’en parlerez la prochaine fois.

Une fois la porte refermée, le psychiatre s’était affalé sur le divan, épuisé. Il avait avoué, plus tard, à l’un de ses confrères, que cette patiente le désolait et réactivait chez lui un syndrome de dépression.

* photo vue sur ce blog

PS : texte écrit à partir d’une consigne donnée par l’atelier des « impromptus littéraires »

Commentaires
G
Une analyse inattendue...
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D
Le psychiatre (ou le psychanalyste ?) peut toujours utiliser le divan (donc plutôt lacanien) laissé libre par son patient ou sa patiente.<br /> <br /> A force d'intégrer les malheurs des autres, il les "transfère" sur leur lit même de souffrance.<br /> <br /> Il en change donc de plus en plus souvent le matelas.<br /> <br /> Résultat : le tarif de la "séance" est augmenté. Le liquide coule à flots.
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