L’homme du Paris-Bordeaux (gballand)

Je suis un homme vague*, lui avait-il dit alors qu’ils conversaient agréablement dans un compartiment de première classe d’un train qui les menait vers Bordeaux. Elle avait simplement hoché de la tête, comme elle savait si bien le faire depuis son enfance. Avant que le train n’arrive en gare, il lui avait demandé son numéro de téléphone et son adresse et elle les lui avaient donnés.

Trois jours après son retour, on sonna à l’interphone. Elle entendit distinctement une voix qui disait « Bonjour, c’est moi, l’homme du Paris-Bordeaux. » Elle revit ses yeux clairs et  son visage carré aux traits presque durs. Elle hocha la tête, comme elle le faisait depuis son enfance et elle appuya sur le bouton de l’interphone.

Aujourd’hui encore, elle se souvient de cette porte qu’elle avait ouverte. Jamais plus elle ne  la refermerait.

* phrase tirée d’un roman de Fred Vargas

Comments

[Gicerilla]

C'est dit, je vais abandonner mon trajet habituel pour le Paris-Bordeaux, c'est porteur !

[gballand]

je voyais quelque chose de beaucoup plus noire,mais je constate que vous êtes un "optimiste" exemplaire.

[Latil]

Ou bien encore, elle ne referma pas la porte car elle le suivit tout de suite, en abandonnant tous ses biens
Amicalement Latil