NB : ce texte est une fiction.

J’ai arrêté de coucher avec mon mari, ça me donne l’impression de tromper mon amant ! Je sais, ça paraît absurde, mais c’est comme ça ! C’est quand même terrible que le bonheur des uns fasse si souvent le malheur des autres ! Moi, j’aimerais que tout le monde soit heureux ! J’aimerais… tenez, j’aimerais  que chacun puisse coucher avec qui il a envie de coucher, mais la vie est mal faite ; on passe son temps à faire des compromis qui nous compromettent !
J’ai un emploi du temps infernal ! Je dois caser mon amant dans des « trous » que j’aménage comme je peux et c’est tout juste si j’arrive à trouver du temps pour mon mari et mes enfants. Cette vie me rend chèvre, je vais tomber malade, je le sens, je suis proche de l’effondrement ; la preuve, la dernière fois que j’ai vu mon amant, je n’avais même pas envie de faire l’amour avec lui, un comble, quand on sait que c’est quand même pour ça que j’ai choisi d’avoir un amant  !

Assise dans le bus, je rêve. Soudain, j’entends derrière moi.
- T’as été élevé où ?
- …
- Ici c’est un transport public, c’est pas une poubelle !
-…
- Et tes pieds, tu les gardes par terre, t’as pas à les mettre sur les sièges !
-…
- Je déteste les malhonnêtes et les malpolis. Non mais, t’as été à l’école, hein, hein ? Et ils t’ont rien appris à l’école, hein ? Ils t’ont pas appris la politesse à l’école ?
- …
« Eh ! je me dis en moi-même, la politesse ce n’est pas l’affaire de l’école, c’est l’affaire des parents, faut pas tout mélanger. »

NB : ce texte est une fiction

Aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas me faire plaisir, de prendre le contre-pieds du  plaisir,  d’en être le démenti vivant, d’être sourde aux sirènes de l’impulsion et  de la pulsion ! Ma vie sera désormais un acte de résistance au plaisir « Le plaisir ne passera pas par moi ! » sera mon nouveau slogan.
Surtout ne pas me faire plaisir, comme si cette injonction seule allait transformer ma vie, lui donner l’élan qu’elle mérite, l’élever, la glorifier et peut-être… Evidemment, ne pas l’ébruiter pour l’instant, car si je disais au premier venu qu’aujourd’hui, mon vœu le plus cher est de ne pas me faire plaisir, on me prendrait pour une folle – c’est peut-être le cas ? – ou  une mystique – pire encore ! De toutes les façons,  ce que les autres pensent de moi a-t-il une importance puisqu’ils me pensent à l’intérieur de ce qu’ils sont et non à l’intérieur de ce que je suis ? Les autres nous pensent loin de nous et se perdent en eux…