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Presquevoix...
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24 octobre 2007

Soirée humide…

Une anecdote vous tente-t-elle ? Elle est pas pire, ni niaiseuse et sûrement pas plate.

Ce vendredi un vent chaud soufflait le matin sur Montréal et la température, par le soleil qui brillait, était anormalement élevée pour la saison. En cours de journée, la pluie avait remplacé le soleil et arrosait les trottoirs, elle n’avait cessé de tomber depuis des heures. Les feuilles qu’il faisait bon fouler le matin même, étaient venues s’amasser sur les rares grilles de caniveau empêchant l’eau de s’écouler. L’inondation se répétait à chaque coin de rue et les voitures, indifférentes, éclaboussaient les piétons téméraires qui osaient se lancer.

Le matin même, j’avais trouvé sur un site qui propose des prix intéressants pour des tas de spectacles à Montréal, l’avis que des billets étaient moitié prix pour une pièce de théâtre se jouant près de chez nous. Ma fille avait été invitée le soir par une amie à l’occasion de son anniversaire, elle allait rentrer tard, donc j’ai pensé : pourquoi ne pas découvrir le théâtre québécois ? J’ai donc réservé deux places.

Ce que je ne savais pas c’est que nous allions assister à une pièce sanguinolente, ayant pour cadre le lieu de tournage d’un film d’horreur culte des années septante : massacre à la tronçonneuse. Mais ça je ne l’avais pas réalisé quand j’ai réservé les billets, donc, j’ai été un peu effarée à la lecture des critiques de journaux dans le hall du théâtre, moi qui déteste les films d’horreur, qui me retrouve sur les genoux de mon voisin à chaque cri, j’avais pris des billets pour ça ! Heureusement, il n’en a rien été, enfin pas trop, juste ce qu’il faut de peinture ( ?) rouge pour faire comme vrai !

En sortant du théâtre, la pluie était toujours là et pas de bus à l’horizon. Comme nous n’habitons pas si loin, nous avons décidé de rentrer à pied, deux silhouettes sous un même parapluie. Le sang, les cris et aussi l’humour de la pièce, tout cela nourrissait notre conversation et nous évitait de penser aux torrents d’eau qui nous trempaient. De plus, mon homme avait un parapluie percé, drôle d’idée ! Slalomant entre les grosses flaques, sautant d’un bout de trottoir à l’autre, nous croisions parfois d’autres silhouettes, courbées comme nous, tête rentrée entre les épaules pour illusoirement tenter d’échapper à toutes les grosses gouttes qui ne manquaient pas de dégouliner le long du cou. Arrivés enfin dans notre rue, alors que nous pensions être au bout de notre périple humide, nous avons failli, par manque d’éclairage public, nous retrouver les pieds dans l’eau ! Une vaste étendue d’eau de plus de 25 cm de hauteur nous barrait le chemin. L’eau recouvrait la rue et ses deux trottoirs. Les escaliers pour arriver à notre appartement se trouvaient en plein milieu de cette étendue…

- Bon, on fait quoi ?

- Moi j’enlève mes chaussures et j’y vais à pieds nus, mouillée pour mouillée.

Mon « chum » me demande d’attendre et observe les lieux.

- Regarde ! Si on monte sur ce muret, qu’on s’accroche aux barrières on doit pouvoir arriver jusque chez nous.

Avais-je le choix ?

- Bon j’y vais !

Mettant mes pieds dans le petit espace entre les barreaux, j’ai empoigné les sommets pointus de la barrière et j’ai avancé par petits pas, un à côté de l’autre, le parapluie coincé entre mon épaule et ma joue. Mon manteau s’accrochait aux barreaux, mon sac m’embêtait et mon parapluie tombait. Je me suis arrêtée et j’ai commencé à rire, trouvant la situation assez cocasse quand même. Avec un grand soupir, j’ai fermé le frêle abri, balancé mon sac à l’arrière de mon corps et avancé jusqu’au muret suivant qui n’existait pas !  En effet, le jardin devant notre entrée n’avait pas de muret… Mon chum me suivait et les rares voitures qui passaient, créant des vagues qui venaient lécher le haut de notre illusoire perchoir, voyaient le dos de deux « singes » dans une position…inattendue.

Heureusement, un bout de macadam échappant de peu à l’inondation m’a permis de poser le bout de mes chaussures et de sauter un peu plus loin, juste devant notre entrée. Mon « chum » ayant fait de même, nous sommes enfin arrivés à destination. J’ai déposé  le parapluie dans la baignoire afin qu’il s’égoutte et j’ai poussé un cri : il y avait du sang dans la baignoire…J’ai cherché d’où venait ce sang avant de réaliser qu’il venait de moi. Ma main était en sang, je m’étais entaillé un doigt lors de mes contorsions sur le muret !

Nous avons beaucoup ri de cette aventure en mettant sécher nos habits et en bourrant de papier nos chaussures tout aussi humides. J’ai envoyé un sms à ma fille pour l’avertir de ce qui l’attendait à son retour mais les employés de la ville étaient passés entre temps pour mettre fin à cette inondation.

Avez-vous eu du fun à cette lecture ?

Si oui, ça fait plaisir, si non, ben tant pis !

Commentaires
M
parles-tu du "franglais", sinon, je ne vois pas, désolée.
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D
Drôle d'aventure, en effet, et qui aurait pu se terminer plus mal...Je vois que tu te délectes de certains mots et certaines tournures typiquement québécois. Comment appelle-t-on déjà ce mélange de français et d'anglais ? Je l'ai su mais l'ai oublié.
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