Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
10 mai 2015

L’Editrice

Je n’avais jamais entendu parler de Sabine Wespieser jusqu’à ce que je tombe sur cet article de Libération. Son parcours, de professeur de français à éditrice, a bien sûr retenu mon attention. Notamment lorsqu’elle dit «  j’ai découvert que je n’étais pas faite pour ça. Je n’avais pas la fibre pédago, voilà tout. J’aime lire les textes, les travailler, les décortiquer… là, je faisais autre chose. »

Sabine Wespieser reçoit de nombreux manuscrits par la poste – 3500 manuscrits souligne-t-elle – et sa technique de lecture m'a paru très efficace. Sans doute devrais-je faire la même chose avec les livres empruntés à la bibliothèque, cela m’éviterait un ennui de plomb. Voici ce qu’elle dit de chaque manuscrit parcouru : « Il lui faut passer le cap des « deux minutes de lecture », puis celui du « je vais jusqu’à… » ensuite, il y a l’étape du « je le prends pour le lire ce soir ».

Son statut de « petite éditrice » – son catalogue compte 140 livres -   m’a donné envie d’acheter un livre paru chez elle. J’ai compulsé la liste des livres édités et je crois que je vais opter pour :

 À travers les champs bleus – Claire Keegan

 

 

 

8 mai 2015

Inspiration

cielAprès avoir jeté un coup d’œil satisfait à sa première photo de ciel,  elle lui dit.

-          Et pour atteindre le septième ciel, on fait comment ?

Il réfléchit un instant et répondit l’air inspiré.

-          Tu prends encore six photos comme ça, et c'est bon !

 

 

PS : photo prise par G.B.

6 mai 2015

Le Christ

Désespéré par le manque de travail de ses élèves de seconde, ce professeur de mathématiques avait décidé de faire intervenir, à ses frais, un intermittent du spectacle en cours. Les consignes qu’il lui avait données étaient claires.

-    Vous serez le Christ et vous serez seul avec mes élèves. Vous mettrez un déguisement adéquat, pas trop déshabillé bien sûr, la direction ne plaisante pas avec la tenue. Vous parlerez aux élèves par paraboles, et surtout, surtout, vous insisterez bien sur le fait que le miracle, c’est eux, qu'aucun progrès ne pourra se faire sans une coopération active de leur part. Utilisez aussi la parabole de la lampe et adaptez-là de façon ludique à la situation pédagogique. Voilà pour le fond, maintenant pour  le reste, je vous fais confiance, l'homme de théâtre, c'est vous !

L’intermittent comprit sa mission et accepta le défi ; par ces temps de crise, tout était bon à prendre. D’autant plus que lui-même avait une revanche à prendre sur l'école.

Suite à la visite du Christ dans son cours – une visite que les élèves de seconde du lycée St Vincent de Paul n’étaient pas prêts d’oublier étant donné le discours original tenu par cet homme si charismatique -  le professeur fut appelé dans le bureau du proviseur. Celui-ci, courroucé et le verbe haut, le menaça d’un renvoi. L’enseignant ne comprit pas. Ne s’était-il  pas montré soucieux de l’avenir de ses élèves ? Ne travaillait-il pas dans le sens des valeurs de l’église Catholique ? Ne désirait-il pas, comme le Christ, changer le monde ?

 

 

4 mai 2015

La chevelure

20150416_142802Pourquoi avait-elle pris la photo de cette chevelure de branches dénudées ?

Sans doute parce que le sang des tulipes versé sur l’herbe lui rappelait un autre sang, celui de la méchante fée qu’elle avait fait disparaître au prix de mille subterfuges…

 

 

 

PS : photo prise par G.B.

 

2 mai 2015

Le cinéma

Lorsqu’il l’avait invitée à aller voir le film « Une belle fin », elle n’avait pas eu l’air  vraiment enthousiaste, mais elle avait dit oui. C’était le genre de fille qui disait oui à tout le monde.

Au cinéma, il avait choisi l’avant-dernière rangée sur les ailes, celle où l’on peut agir en toute discrétion lorsque la salle est plongée dans  le noir.

Au moment de la pub, il lui avait caressé le bras avec un doigt, ensuite il s’était enhardi et lui avait mis la main sur la cuisse. C’est à ce moment-là qu’elle s’était excusée pour aller aux toilettes.  Elle n’était pas revenue.

Après le film, il avait marché au hasard dans les rues de la vieille ville et s’était retrouvé devant la cathédrale. C’est là qu’il eut la surprise de la voir au bras d’un homme plutôt beau qu’elle regardait avec des yeux tendres. Il ne put s’empêcher de les fixer.

Quand ils eurent disparu, il resta seul sur le parvis, l’air perdu, prêt à attraper n’importe quel nuage passant dans le ciel pour fuir l’odieuse réalité.

 

 

<< < 1 2
Presquevoix...
Newsletter
8 abonnés