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Presquevoix...
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4 juillet 2010

La confession

Il y a des rencontres qui sont comme des moments suspendus. « La première fois qu’il l’avait vue, elle sortait de l’église... »
Pour lire le texte, c’est ici.
Le montage est de Patrick Cassagnes et le texte de gballand

3 juillet 2010

Le joggeur

Tous les soirs, il faisait  son jogging habillé de noir et il portait un bonnet gris enfoncé sur les oreilles. Parfois même il transportait une mystérieuse mallette mais personne ne s’en  étonnait ; personne ne s’étonnait de rien dans cette petite ville propre et lisse.
Et puis un jour, il laissa une bombe dans un gros quatre quatre noir au coin de la rue du Park et de la rue Lincoln. BOUM !!! Quand on sut que c’était lui, on s’étonna : comment un jeune homme aussi  propre et lisse avait-il pu semer la mort ?

2 juillet 2010

Le curé

Il ne payait pas de mine dans sa soutane noire mais il inspirait confiance. Tant de femmes s’étaient épanchées à l’ombre du confessionnal ! Il leur disait qu’il pouvait tout entendre et elles ne se faisaient pas prier. Que n’avaient-elles pas confessé, combien de petits péchés de chair n’avaient-elles pas contés ! Et lui écoutait,   patient, paternel – malgré ses trente cinq ans  - bienveillant. Ce qu’elles ne savaient pas c’est que sous la soutane, la chair tourmentée du jeune curé elle aussi s’épanchait à l’ombre du confessionnal.

1 juillet 2010

L’oiseau

pagenas1En regardant l’oiseau perché sur l’antenne il avait l’impression de se voir, lui. N’était-il pas lui aussi perché au-dessus de la foule sans jamais se sentir le droit – ou l’envie -  d’en faire partie ?
Mais pourquoi cet abruti d’oiseau ne bougeait-il pas ? Il n’allait pas rester toute sa vie perché sur l’antenne, non ? Il essaya de le faire partir, en vain. Il hurla des insanités du trottoir, l’oiseau restait impassible. Il envoya une pierre, deux pierres, mais l’oiseau était trop haut et il aurait pu blesser quelqu’un. Il n’en pouvait plus. La présence de l’oiseau lui était devenue intolérable. Il aurait pu partir et l’oublier, mais il n’en avait pas même l’idée.
Pris d’une inspiration soudaine, il rentra chez lui, revint avec son fusil et visa le volatile qui tomba au premier coup. Une bonne chose de faite, se dit-il. Satisfait, il contempla l’oiseau mort à ses pieds, mais quand il voulut partir,  il ressentit une violente douleur au cœur qui l’obligea à s’asseoir sur le trottoir. Des gens passèrent, la journée déroula son  flot ininterrompu de voitures et de piétons mais personne ne semblait le voir. La vie continuait, sans lui.

PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Patrick Cassagnes.

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