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facisme fascination
20 novembre 2022

Georgette Melon

Ma plus grande amie d’enfance s’appelle Georgette. Son nom de famille, c’est Melon. Georgette Melon  m’a toujours semblé fascinante, moi qui n’est jamais  fasciné personne. « Forza » disait-elle souvent pour se donner du courage à l’école, avec un accent italien qu’elle avait hérité de son père. A l’université de son enfance – la bourgeoisie -  elle avait étudié Mussolini. Moi, ce monsieur, je ne le connaissais pas mais je savais qu’il la fascinait autant qu’elle me fascinait.  A 17 ans, nous nous sommes séparées, un problème de classes sociales, mais aussi de religion ; mes parents étaient athées, pas les siens.

J’ai su qu’à 20 ans, Georgette Melon est entrée dans un parti où tout le monde était frères. Plus tard, elle s’est même présentée en fille spirituelle de l’Eglise, de la famille et de la patrie. Son nom de famille – Melon - m’a toujours fait rire car, physiquement, elle ne ressemblait pas à un melon, mais psychologiquement, elle avait le melon, c’est certain. Sa force de conviction, d’ailleurs,  était telle que j’aurais presque été prête à la suivre  sur son chemin « fascinant » si je n’avais pas pensé – et ce, dès ma première année d’université - à cette phrase de Roland Barthes : « Le fascisme ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire ». Et moi, je déteste les obligations.

J’ai appris récemment, par les journaux, que Georgette est montée en grade, mais elle ne me fascine plus. Elle a pris un chemin où souffle un grand vent de haine et moi, mon chemin est beaucoup plus doux, j’ai choisi d’aimer…

 

PS  : prochain texte, jeudi.

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