Premier roman
Pour l’été, il avait loué cette cabane sur la plage. Le petit rideau blanc et la couleur orange l’avait séduit. Cette couleur était liée à la créativité, le plaisir, l’optimisme, tout ce qui lui était étranger. Mais pouvait-on changer en passant plusieurs jours dans une cabane orange ?
Il l’avait louée pour un mois et il comptait bien s’atteler à la tâche le plus vite possible. L’intérieur était propret, il ne lui restait juste qu’à installer une petite table et un siège, le reste suivrait. Deux jours plus tard, tout était au rendez-vous, sauf le temps.
Il arrivait dès 9 heures, comme au travail – il était technicien en laboratoire - et il laissait la porte ouverte pour observer les familles qui arrivaient à la plage, les jours où le temps le permettait.
Ce vendredi-là, il avait laissé la porte fermée - il pleuvait – et, alors qu’il était arrivé péniblement à la fin de la première page de son premier roman, quelqu’un avait frappé.
Etonné il avait légèrement entrouvert le rideau et avait découvert une jeune femme aux cheveux roux et à la peau très blanche. Dans ces mains une pancarte tournée vers lui disait : « Je suis la propriétaire de la cabine, pouvez-vous ouvrir la porte SVP, j’ai quelque chose d’important à vous dire. »
Il accepta aussitôt – que risquait-il ? Si ce qu’elle lui dit l’effraya et transforma son visage en masque de cire, il passa de la première page de son roman au dernier chapitre à la vitesse de l’éclair.
L’histoire de la jeune femme aux cheveux roux commençait ainsi - « J’ai tué mon frère un soir de pleine lune. Les loups hurlaient en meute et mon esprit est entré en eux. Je suis moi- même devenue louve, mais de celles qui font disparaître ce qui les hante ... ». Elle termina ainsi son histoire « Maintenant je suis vivante. ». Mais lui, quand serait-il vivant ?
PS : photo prise sur la plage de Cabourg en juin 2020.
Prochain texte : samedi 25 juillet