Deuil

Il lui avait dit qu’il était dans l’attente d’une émeute et qu’il ne pouvait pas parler avec elle pour se concentrer.

-          Une émeute ? Mais où ?

-          En moi. Une émeute intérieure.

Encore ses histoires de fou. Le problème c’est que l’homme qui lui parlait était son frère, et pas son demi-frère, son frère à part entière !

Elle se contenta de l’observer en silence. Le mot EMEUTE était entré en lui comme une tempête.

Elle finit par lui dire.

-          Quand vas-tu changer de cap ?

-          Je ne comprends pas.

-          Moi, c’est toi que je ne comprends pas. Va voir un médecin. Tu devrais pourtant être content maintenant qu’il a disparu. Tu le détestais !

-          Mais de qui tu parles ?

-          De Dieu le père !

Leur père avait été un homme dur, mais envers lui, elle n’avait jamais ressenti aucune haine, alors que Paul, lui, sombrait dans le remords de cette haine tenace qui l’avait grignoté depuis son enfance. Certes, sa naissance n’avait pas été choisie, mais quel enfant avait été désiré dans les années 60 ?

PS : photo prise à Lausanne en 2017.

Comments

[caro_carito]

Ah, quand on a la révolte dans le sang... ça peut monter à la tête.

[alainx]

Émeute ? Sur un mur en Suisse ?

Ma parole, les banquiers ne savent plus se retenir !



En cas d'émeute intérieure il faut appeler les CRS,

(Compagnie de Résorption des Soucis)

[Walrus]

Je connais bien des enfants "non désirés" qui ont eu une bien meilleure existence que ces enfants voulus que se disputent les ex-couples d'aujourd'hui :-)

[D. Hasselmann]

Si la "concordance des luttes" se propage même jusqu'en Suisse - ne serait-ce que par un de ces flash-back dont la SF a le secret - où va-t-o n, ma bonne dame... ?

[Adrienne]

une émeute intérieure, ça peut marcher, j'y crois ;-)