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17 mai 2009

L’oiseau blessé (gballand)

pagenas3Pourquoi lui avait-il offert ce collage enveloppé dans un papier cadeau ? Matin et  soir, elle le croisait dans l’escalier, bonjour, au revoir, rien de plus. Elle ne l’avait jamais vraiment regardé, avant ; maintenant, c’était différent. Quel âge pouvait-il avoir ? Le même âge qu’elle, vingt cinq ans ou un peu plus ? Il lui avait juste écrit, sous enveloppe, ces quelques mots :

«  Un cadeau pour vous souvenir, et oublier. Votre voisin du dessus. ».

Elle ne devait pas se mettre martel en tête. Pourquoi systématiquement considérer chaque homme avec méfiance ?

Le collage était placé juste en face de son lit et tous les soirs elle le contemplait avant de s’endormir. Elle aimait  ce bleu qui éclaboussait le paysage, et cet oiseau blessé, au vol immobile, qui la faisait pleurer : où partirait-il quand il serait guéri ? Seulement, il y avait aussi ce monstre qui voulait manger l’oiseau, en bas, à droite, et de délicates  pointes mauves qui lui rappelaient les jacinthes des bois qu’elle  ramassait avec son père quand elle était enfant.


Le monstre était parti, l’année de ses douze ans, le jour où sa mère l’avait vu faire ce geste dont elle n’avait jamais pu parler à personne… n’allait-il pas revenir, un jour ?

* collage gentiment prêté par Pagenas. Pour visiter son site, c’est ici.

Commentaires
G
D. Hasselmann : Joliement dit.<br /> <br /> Pagenas : oui, les monstres s'endorment parfois mais ils gardent toujours un oeil ouvert.
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P
Pour "les" apaiser... Décidemment ce matin...
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P
Les monstres sont toujours présents mais il suffit souvent de quelques jacinthes ou du sourire d'un oiseau pour l'apaiser, le ramener au temps où il se conjugue le mieux : le passé.
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D
La gestuelle du tableau est la représentation de la scène primitive : un jour, elle retournera l'image.
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