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Presquevoix...
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6 mai 2009

La poussière (gballand)

- Madame, je fais la poussière ?
- Non, laissez  Maria, il n’y aura plus de poussière à faire.
Comment sa patronne avait-elle pu  dire une chose pareille, elle d’ordinaire si méticuleuse ? Depuis qu’elle avait débuté sa carrière de femme de ménage, Maria - comme l’appelait sa patronne - avait une devise qui avait été aussi celle de sa défunte mère, elle-même femme de ménage pendant 38 ans : le patron a toujours raison.
Le surlendemain, quand elle voulut entrer chez sa patronne, impossible, celle-ci avait dû laisser sa clef dans la serrure. Deux heures plus tard, les pompiers sortaient le corps sur un brancard. Son visage, elle ne le vit pas, il était recouvert d’un drap blanc.
Lorsque le camion démarra, Maria éclata en sanglots : jamais plus elle ne ferait la poussière chez sa patronne.

Commentaires
A
Oui, sa patronne est retournée en poussière...
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G
Dommage que Maria n'existe pas, sinon je lui aurais suggéré votre idée.
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L
Elle devrait prendre contact avec la prochaine habitante de ce lieu tragique et proposer ses services,elle aurait au moins quelque chose a raconter a son nouvel employeur.<br /> Bonsoir Latil
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G
Glaçante mais intéressante, cette névrose des sacs de poussière, de mère en fille. On imagine la pièce où ils sont entassés ces sacs, avec sur chacun, une étiquette indiquant l'année, le mois, le jour et la provenance...<br /> ça ferait un super court métrage.
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J
Maria n'aimait pas sa patronne, elle préférait la poussière. Elle la ramassait et l'entassait dans une poche plastique transparente pour mieux la regarder à tout moment. Bien avant Maria, sa grand-mère et sa mère avait accumulé dans les pièces de leur logement des milliers de sacs de poussière.
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