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Presquevoix...
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2 avril 2009

Je n'ai rien vu… (gballand)

Installé sur le fauteuil du salon, il avait l’air pensif. Son journal était posé sur ses genoux mais  il ne le lisait pas. Elle, comme tous les soirs,  rangeait une ou deux choses dans la salle avant d’aller se coucher.
- Tu connais cette citation d’Erik Satie, lui dit-il soudain :
« Toute ma jeunesse on me disait : vous verrez quand vous aurez cinquante ans. J’ai 50 ans, je n’ai rien vu. »
- Non, je ne la connais pas ; pourquoi ?  Je devrais ?
- Non, je disais juste ça parce que moi aussi j’ai cinquante ans.
- Oui je sais et alors ?
- Et alors ?  Eh bien moi non plus je n’ai rien vu !
- Tu n’as qu’à ouvrir les yeux, lui répondit-elle énervée. Quand je pense que  tu n’arrives même pas à voir le fromage dans le frigo alors qu’il est devant ton nez ! A ce stade, c’est grave. C’est trop facile de toujours se plaindre !
Il préféra ne rien répliquer et reprit son journal. Parler avec elle n’avait jamais mené nulle part. Il le savait  pourtant, mais il s’obstinait depuis 20 ans. Quel imbécile il faisait !

Commentaires
G
Bien résumé. Bonne soirée. On est content de ne pas en avoir une comme ça, non ?
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L
Il a bien réagit, d avance la cause était perdue. le moment lui semblait opportint pour entammer une querelle.Il était la a ne rien faire, a révasser.De toute facon dans cette maison c était elle qui faisait tout!<br /> Amicalement Latil
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G
Votre commentaire est on ne peut plus sympathique et encourageant. Merci.
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A
Je viens de rattraper un peu mon retard de lecture ici, et comme à chaque texte, je suis admiratif de la façon de laquelle en si peu de mots tout est mis en place, tout est dit<br /> Brut et fort.<br /> J'aime. Beaucoup.
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D
Surtout, dans le frigo, il aurait pu voir des morceaux de fromage en forme de poires.
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