Une odeur de mort
Depuis cinq ans, il tirait pour se faire la main. La dernière de ses victimes, ce serait sa mère, et là, il savait qu’il atteindrait la perfection.
La seule qu'il n'avait jamais voulu tuer, c'était Muriel, une jeune femme fragile qui supportait sa colère, comme elle avait supporté celle de son père. Un 29 décembre, il lui avait dit en criant.
- J’aime pas ton odeur, tu sens ma mère.
Elle essaya vainement de lui expliquer que ce parfum lui avait couté cher, très cher, mais il n’en démordait pas : « Cette odeur est insupportable. »
Pendant qu’elle versait le contenu du flacon dans le lavabo et regardait le liquide glisser le long des parois blanches, elle se demanda ce que sa mère avait bien pu lui faire.
Quand elle eut fini, il lui dit.
- Très bien, nous pourrons recommencer sur de bonnes bases dès le 31 décembre.
Elle obéit et n'imagina pas un instant que le 31 décembre, il tuerait sa mère, et que cette date serait, pour lui, une renaissance...