Pourquoi ?
Il avait consacré toute son énergie à se dépasser et maintenant il était usé, non de l’extérieur - parce que de l’extérieur tout était lisse et net comme à l’habitude - mais de l’intérieur. Son âme errante frôlait le bord de l’abîme ; mais qui aurait pu l’imaginer ?
Il gravissait les échelons, encore et toujours, mais chaque échelon gravi s’accompagnait d’une possible chute. Combien de fois n’avait-il pas fait ce cauchemar : il arrivait au sommet de l’échelle, le barreau cassait, il tombait dans le vide et il était réveillé par le cri terrifiant qu’il poussait.
Quarante ans à monter les barreaux d’une échelle qui n’en finissait plus de se dresser vers le ciel, 40 ans à ne pas pouvoir regarder en arrière ; la peur d’être aspiré par le vide. On l’avait désigné pour cette ascension et il ne pouvait plus s’arrêter, plus rien ne pouvait le sauver, ou plutôt si, une seule chose : se débarrasser de lui le plus vite possible...
photo vue sur le blog : http://lestempsperdus.blogspot.com/2006/11/lchelle.html