Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
5 octobre 2016

La retraite

Depuis quelque temps, on n’arrêtait pas de lui demander : " Alors ? Bientôt la retraite ? "  Ce qu’elle trouvait fort désobligeant. « Vous trouvez  que j’ai une si sale gueule que ça ? » se retenait-elle de leur dire.

D’autant plus que pour elle, la retraite se laisserait désirer.  Elle savait qu’ayant commencé à travailler tardivement, elle devrait attendre jusqu’à 67 ans pour toucher le « pactole ».

Quand cette question émanait de retraités – voulaient-ils la narguer ? – elle avait envie de  leur répondre avec cette vilaine blague lue quelque part : Pour moi, la retraite,  c’est dans longtemps, mais vous, profitez-en bien, parce que la retraite, c’est comme des vacances, sauf qu’à la fin, on meurt !

 

3 octobre 2016

La valise rouge

20160213_135328Elle l’a suivi discrètement. Il faut dire que voyager avec une valise rouge à roulettes quand on est noir n’est pas banal. Cette volonté ostensible d’attirer le regard sur l’objet cachait quelque chose. Dans le train, elle s’est assise à côté de lui, heureusement la place n’était réservée qu’à l’arrêt suivant. Juste après le départ, elle a engagé la conversation sous un prétexte futile, le temps peut-être, ou autre chose. Et, de fil en aiguille, elle en est arrivée à la valise rouge. Elle lui a livré son interprétation.

-          Moi, quand je vois quelqu’un avec une valise rouge, je me dis qu’il y a anguille sous roche.

Le propriétaire de la valise l’a regardée en souriant.

-          Et vous n’avez pas tort.

-          Ah bon ? a-t-elle fait surprise de le voir mordre à l’hameçon immédiatement.

-          Je ne sais pas si je peux vous faire confiance, a-t-il ajouté.

-          Vous savez, je suis une tombe. Mon seul défaut – enfin aux dires de mon mari – c’est que j’interprète tout.

Il est subitement devenu silencieux et son regard est resté fixe. Puis il a repris ses esprits.

-          Dans ma valise, il y a ma femme.

-          Votre femme ?

-          Oui, en morceaux.

Elle n’en revenait pas, ce type se fichait d’elle, c’était certain. Comment aurait-il pu lui confier un truc pareil ? Soudain, elle a vu qu’une goutte rouge venait de tomber sur l’accoudoir, et cette goutte venait forcément de la valise rouge placée au-dessus de leur tête. Malgré son inquiétude, elle a bredouillé.

-          Eh bien dites-moi, vous n’y êtes pas allée de main morte avec elle.

-          Oh, vous savez, quand on a le matériel à disposition : je suis équarisseur.

Elle s’est  réjouie intérieurement d’être tombée sur un cinglé pareil, mais elle a eu une petite pensée émue pour sa femme. Puis une deuxième goutte est tombée sur la manche de son pullover.

-          Vous avez vu que ça coule ? lui a-t-elle dit un peu pâle.

-          Oh, vous allez vous habituer, il le faut bien.

Pour se redonner du courage elle a pensé à ce début d’histoire qu’elle allait écrire le soir même. Elle a conclu.

-          Bon, je vois qu’on arrive à Châteauroux et je dois descendre. Mais dites-moi, pourquoi vous l’avez tuée ?

Il hésita un instant puis il lui a chuchoté à l’oreille.

-          Elle était trop curieuse, un peu comme vous.

Elle s’est levée prestement et, le visage livide, elle lui a souhaité une bonne fin de voyage.

1 octobre 2016

Maladie ?

Depuis qu’elle était séparée de son mari, ses amies mariées s’ éloignaient d’elle, comme si la séparation était une maladie contagieuse…

<< < 1 2
Presquevoix...
Newsletter
8 abonnés