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10 novembre 2010

L’ascenseur

Je venais d’entrer dans l’ascenseur quand un type s’est précipité à l’intérieur avec son bouledogue, juste avant que les portes ne se referment. L’animal avait de la bave au coin des lèvres et haletait bruyamment tandis que son maître découvrait ses avant-bras couverts de tatouages bizarres. Le type appuya sur le bouton du 15ième, moi je m’arrêtais au 14ième. Au niveau du quatrième étage il dit d’une voix sans réplique « Assis ! ». Je l’ai regardé, le visage livide, prête à m’asseoir.
- Non, pas vous, le chien ! dit-il en éclatant d’un rire gras.
Je n’ai jamais autant détesté quelqu’un de ma vie.

PS : texte écrit à partir d’une brève lue sur le site VDM (une vie de merde)

9 novembre 2010

Surdité

Il avait toujours eu l’impression que sa mère ne l’avait jamais écouté. Maintenant qu’elle devenait sourde, il en avait la preuve.

8 novembre 2010

L’heure exquise

Texte écrit en écoutant « l’heure exquise » de Reynaldo Hahn, chantée  par  Nicole Lemieux.

« Vous avez un joli cou », avait-il murmuré. Pourquoi avait-elle décidé de le suivre alors qu’elle ne le connaissait pas ? Sa beauté, certes, mais aussi cette mélancolie qui  noyait ses yeux. Il effleura son cou d’une main absente :

- C’est l’heure exquise où ma main emprisonnera votre souvenir gracieux, c’est l’heure où la  lumière disparaîtra dans l’ombre gantée  de l’hiver.

Il l’inquiétait un peu. Elle avait l’impression de le voir attacher à son cou  un collier de perles endeuillées mais il était le premier à lui chuchoter la beauté de la mort.

- C’est l’heure exquise répéta-t-il en enfilant ses gants blancs avec une extrême lenteur.

La lune disparut derrière un nuage qui l’étouffa et une grande paix régna sur la terrasse où ils s’étaient réfugiés.

- C’est l’heure exquise, chuchota-t-il.

Il l’étrangla et la nuit se fit.

7 novembre 2010

La première fois

Au cinéma, c'était un habitué de la dernière rangée, elle comprit vite pourquoi. Pour lire le texte, c'est ici.
Le texte est de gballand et le collage de Patrick Cassagnes.

6 novembre 2010

Le paquet de gâteaux

Quand elle ouvrit l'armoire de la cuisine, elle vit deux emballages de gâteaux  vides. Son sang ne fit qu’un tour. Elle monta les marches quatre à quatre, frappa à la porte de sa chambre et hurla :
- Y'en a marre, tu m’entends, y’en a MARRE ! Tu me fais chier avec ta flemme !
Il l'entendit hurler mais il fit le mort. C'était encore la meilleure technique pour qu’elle batte en retraite.

5 novembre 2010

La page 99

Sur les conseils de Ford Madox Ford, évoqué sur le blog de  Wrath , je me suis amusée à parcourir la page 99 d’un certain nombre de livres.  J’ai choisi des livres faisant partie des « hits » de la FNAC.
Pour le plaisir,  j’ai relevé une phrase ou un bout de phrase de la page 99 de chacun de ces livres afin d’écrire un texte- patchwork avec quelques raccords personnels. Les citations des livres sont en italique. Le nom des auteurs est précisé sous le texte. Vous pouvez, si le cœur vous en dit, imaginer à qui appartient telle ou telle citation.

L’enquêteur regarda si sa blouse était correctement boutonnée. Il ressassait l’histoire de cette pauvre petite fille riche : a suivi une éducation bourgeoise, toute de raideur et de tradition, pouvait s’acheter des livres, mais elle continuait à fréquenter la bibliothèque…

Il voyait bien qu’il avait échoué, il n’avait pas même réussi à appréhender le sujet. Tout animal habite soit à l’intérieur soit à l’extérieur de son squelette, c’était sans doute la leçon de moral à tirer de cette histoire. Bien sûr il y avait ce papier où elle avait griffonné « J’y voyais tellement de complaisance, d’adolescence mal dégrossie. », bien sûr on disait qu’elle ne s’entendait pas avec sa mère - « Tu me fais chier maman, tu me fais chier avec ton discours bien-pensant » - étaient parait-il ses paroles fétiches, mais cela suffisait-il à faire de cette fille une suicidaire comme on voulait le lui laisser penser ?

Il se demandait d’où lui venait cette phrase qui lui tournait dans la tête depuis le matin : « Comment mes parents ont-ils réussi à se disputer dans une rue aussi tranquille » ? L’explication de ce cadavre était sans doute dans cette phrase-là. La vie peut basculer à une vitesse incroyable, mais qui s’en aperçoit ?

Le ciel était en flamme. Le soleil tombait en grand apparat mais lui, il se foutait du spectacle de l’astre solaire. Encore une affaire de meurtre qu’on lui avait collée sans lui demander son avis et qui prendrait des mois à être élucidée. Qu’on ne cesse de me demander des services me sidère   - grommelait-il – et moi, qui me rend service ?

Auteurs cités : Amélie Nothomb, une forme de vie ; Beigbeder, un roman français ; Michel Houellebecq, la carte et le territoire, Ingrid Betancourt, même le silence a une fin ; Jean d’Ormesson, c’est une chose étrange à la fin, le monde ; Tatiana de Rosnay, boomerang ; Katerin Pancol, les yeux jaunes des crocodiles, Paulo Coelho, onze minutes ; Marc Levy, le voleur d’ombres ; Olivier Adam, le cœur régulier ; Philippe Claudel, l’enquête.

4 novembre 2010

Le crime

Se croyant atteint d'une maladie mortelle, il  tua sa femme. Il ne supportait pas qu'elle puisse appartenir à un autre.

3 novembre 2010

La route du Rhum

Ils voulurent commencer par le café de la poste – le patron y faisait crédit -  mais des vents contraires et des pluies diluviennes  les obligèrent à se rabattre sur un café de la place du vieux marché. Ils commandèrent deux rhums, puis deux autres et à 11 h ils sortirent en titubant. Direction, la Boîte à bière, et tant pis pour le rhum, il fallait savoir changer de maîtresses. Le patron leur servit deux pintes à l’écume mousseuse, et ils remirent ça  une demi-heure plus tard. Ils passèrent autant de temps au WC qu’au comptoir ; il faut dire que leurs vessies étaient mises à rude épreuve. Gérard proposa de terminer sur les Quais, il y aurait bien un café où ils pourraient jeter l’ancre. D’ailleurs, un peu d’air marin ne pourrait pas leur faire de mal. Ils prirent la route en chantant des vieux tubes des années 70 avant de s’échouer au comptoir du Marégraphe. Le garçon contempla ces presque-épaves d’un air dubitatif. Gérard  gueula :
- Nous aussi on fait notre route du rhum,
seulement on n’a pas trouvé de sponsors !
Les clients sourirent, polis, et Marcel  enchaîna :
- Alors qui est-ce qui nous la paie la tournée ?
Puis il perdit l’équilibre, essaya désespérément de s’arrimer au comptoir, mais aucun cordage n’aurait pu éviter la noyade…

2 novembre 2010

La fête des morts

Dans le journal télévision du Monde j’ai lu cet article, mâtiné d’humour noir,  de Pierre Legendre : « Pierre tombale, TVA offerte ». Voici donc un site qui offre la TVA sur tous les monuments funéraires jusqu’au 30 novembre. Il ne vous reste donc plus que 28 jours pour profiter de l’affaire !
Cette page  – trouvée par hasard sur internet – est assez étonnante. Si vous vous sentez capable de rire de la mort, consultez-la.

Mais j’y pense, un générateur d’épitaphes, voilà qui serait utile et nous changerait des épitaphes habituelles, si convenues. Mon mari, lui, n’a pas besoin de générateur d’épitaphes, il énonce les épitaphes comme certains énoncent des lieux communs. Pour quelqu’un passionné de vélo, il a trouvé immédiatement : « Pas de crevaisons en 10 ans (à changer selon les informations données par la famille), mais la dernière fut fatale. ».

PS : j’oubliais l’essentiel, Pierre Legendre signale un site qui vous permet de vous décharger de l’entretien de la tombe de vos « proches », si elle se trouve trop « loin ».

1 novembre 2010

La cafetière

Quand elle consulta la notice d’utilisation de sa nouvelle cafetière expresso Rowenta elle fut prise de découragement : trois pages écrites en caractères minuscules ! La cafetière finit au fond de l’armoire et elle remit en service sa cafetière italienne deux tasses.

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