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Presquevoix...
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13 décembre 2009

Les amis (gballand)

Quand Paul  avait parlé de Michel chez Eric, celui-ci  avait dit, ironique :
- Moi, ce que j’aime chez Michel, c’est qu’il  réussit tout, surtout ses échecs !
Paul n’avait rien dit, il se méfiait du pouvoir de nuisance d’Eric.
Une semaine plus tard, Paul était invité chez Michel et il lui parla d’Eric, à tout hasard, ou presque. Michel enchaîna aussitôt :
- Moi, ce que j’aime chez Eric, c’est sa constance dans la nullité.
Paul ne rétorqua rien, il savait que Michel avait une fâcheuse tendance à transformer les propos d’autrui.

12 décembre 2009

Ressassement perpétuel (gballand)

Hier, mon mari m’a demandé :
- Comment tu faisais quand tu n’écrivais pas ?
J’ai répondu instantanément :
- Je ressassais !

11 décembre 2009

Une de perdue…(gballand)

Plutôt seul que mal accompagné, j’en ai fait ma devise depuis 4 ans,  et cela semblait me réussir, jusqu’à ce que je  rencontre mon ex-belle mère pas plus tard qu’ hier. Ça faisait 4 ans que nous ne nous étions pas vus, forcément j’ai divorcé il y a quatre ans. Je ne me suis jamais entendu avec elle. Il faut dire que mon ex belle-mère ressemble beaucoup à mon ex-femme.
J’étais à la caisse du Monoprix, boulevard St Michel, quand elle m’a mis le grappin dessus. J’ai tout de suite pensé qu’elle m’avait abordé pour me dire une vacherie et ça n’a pas manqué :
- Alors mon petit Renaud, toujours dans le quartier ?
Elle commençait souvent ses phrases par « Mon petit Renaud », d’abord parce que je suis petit et ensuite parce qu’elle prenait plaisir à me le rappeler au cas où je l’aurais oublié.
- Non, lui ai-je rétorqué, j’ai déménagé après le divorce, je vis du côté de la Bastille.
Et elle a continué à pépier pendant cinq minutes jusqu’au moment où elle a asséné son coup fatal :
- Mon petit Renaud, j’imagine que vous êtes toujours tout seul. Il faut dire que vous n’étiez pas facile ; je me suis toujours demandée comment Mathilde faisait pour vivre avec vous ! Au fait, elle a trouvé un garçon charmant Mathilde. Vous savez qu’elle attend un enfant ?
Je n’ai pas eu le temps de lui répondre, elle est partie aussitôt après sa confession. Seulement son venin a fait son oeuvre et elle a fini par me mettre le doute  à l’esprit : suis-je si difficile que ça ? Depuis hier, je repense à toutes celles qui m’ont quitté depuis le départ de mon ex-femme : Jeanne, Maud, Emma, Rachel… toutes celles qui se sont envolées après quelques jours ou quelques mois de vie commune… et puis merde je ne vais tout de même pas me remettre en question à cause de cette vipère !

10 décembre 2009

Mélancolie (gballand)

Sur le blog je-double, un photomontage de Patrick Cassagnes, illustré par un texte de gballand.

« Bientôt la mer aura gagné mon âme et je me réconcilierai avec le pays de mon enfance. Il est là, tout près et … ». Pour lire la suite,  c’est ici !

9 décembre 2009

Pédaler (gballand)

P8190096Que je sois sur mon vélo ou entrain de faire cours, je pédale toujours. Dans un cas, la certitude d’avancer ; dans l’autre…

PS : Photo de C.V. Ces jambes ne sont pas les miennes…

8 décembre 2009

Douce nuit sainte nuit (gballand)

Depuis que la ville avait placé un haut-parleur juste au-dessus de sa fenêtre pour la période des fêtes, elle devenait chèvre. Vendredi, toute l’après-midi, elle avait supporté stoïquement « Petit papa Noël », en boucle ;  samedi, elle avait eu une overdose de « Vive le vent » et dimanche, on l'abrutissait  de « Douce nuit, sainte nuit » ;  Elle avait entendu la chanson 20 fois depuis que le carillon avait sonné midi, elle avait compté ! A 18 h 30 précises, elle sortit de l'immeuble l’ampli à la main ; sa tête résonnait toujours de l’horrible couplet :

« Douce nuit, sainte nuit !
Dans les cieux ! L'astre luit.
Le mystère annoncé s'accomplit
Cet enfant sur la paille endormi,
C'est l'amour infini
C’est l’amour infini !»

Le marché de Noël était sur la place de la cathédrale, non loin de chez elle et, depuis une semaine, il vomissait ses bijoux de quatre sous, ses bougies multicolores, sa friture, ses crèches et ses santons. Elle s’arrêta à la première baraque de Noël, se planta juste devant avec à ses côtés le petit ampli qu’elle s’était achetée l’année passée et elle hurla dans son micro :

« Putain de nuit, qui m’pète les ouies
Dans les cieux, la conn’rie luit
On t’entube, tu consommes endormi
Tu marches à fonds, t’y laisses ton RMI
C’est l’arnaque infini
C’est l’arnaque infini !
»

Elle n’eut pas le temps de terminer sa parodie, deux types en uniforme l’embarquèrent au poste de police et la mirent en cellule de dégrisement sans qu’elle ait pu leur expliquer que si la mairie n’avait pas mis son haut-parleur juste au-dessus de sa fenêtre, elle n'en serait pas venue à…

PS : texte écrit à partir d’une brève lue sur le site « une vie de merde »

7 décembre 2009

La question (gballand)

Ils étaient assis l’un en face de l’autre dans un café bruyant du centre ville. Comme il se montrait très silencieux, elle lui demanda :
- A quoi pensez-vous ?
- A la même chose que vous, répondit-il en la fixant de ses yeux sombres.
Elle rougit instantanément. Jamais plus il ne la revit.

6 décembre 2009

Les jambes aux collants bariolés (gballand)

P1010154Tous les jours il restait en arrêt devant la boutique aux collants bariolés, pour le plaisir. Il ne faisait de mal à personne. Pourquoi n’aurait-il pas eu le droit de regarder des jambes de toutes les couleurs ? Il aimait bien ces jambes qu’il s’imaginait saisir à bras le corps pour les emporter au pays de ses rêves. Il ne faisait de mal à personne. C’est tout ce qui lui restait dans la vie. Quand les flics l’ont interpellé devant la boutique ils lui ont dit, menaçants : « Suis nous et ferme ta gueule ! ». Forcément il n’a pas voulu, il ne faisait rien de mal, c’est interdit par la loi de regarder des jambes de mannequins ? Les flics  ont alors brandi leurs menottes :
- Sale obsédé, tu mérites qu’une chose, la taule !
Lui, il n’a rien compris.  En garde à vue il a juste répété qu’il aimait bien les jambes aux collants bariolés. Soudain un des deux flics - celui dont les yeux s’enfonçaient dans les siens - lui a balancé une torgnole en gueulant :
- Et les jambes qui étaient dans le sac en plastique, les jambes bariolées que tu as balancées dans le canal ? Tu t’en souviens bien putain de merde ?
Là, il a baissé les yeux, qu’est-ce qu’il aurait pu dire ? De toutes façons ils ne l’auraient pas cru…

PS : texte écrit à partir de cette photo de C. V. prise à Madrid.

5 décembre 2009

Les boules Quies (gballand)

Quand il allait à son cours de théâtre il emportait toujours ses boules quies. Sans elles il ne pouvait pas jouer ; les répliques de ses partenaires le déstabilisaient au point d’oublier les siennes. Il préférait se laisser guider par leurs lèvres.
Au bout d’un an  plus personne ne voulut jouer avec lui, il s’en étonna mais ne posa aucune question ; il se contenta de monologues.

4 décembre 2009

Le slip (gballand)

Il cherchait le slip idéal, la perle rare, celui qui vous donne envie de le garder jour et nuit, mais aucun slip ne trouvait grâce à ses yeux, enfin à ses yeux…
Pour lui le slip devait remplir trois grandes fonctions : suspendre, camoufler et maintenir ; sans doute était-il trop exigeant ? Il attendait toujours trop des choses et des gens alors forcément, il finissait toujours par être déçu. Il avait parcouru tous les magasins possibles et imaginables, avait passé commande dans  tous les catalogues de vente par correspondance, mais rien, jamais rien ! L’ampleur de son désespoir n’avait d’égal que la hauteur de la pile de slips qui s’entassaient sur son étagère… Et s’il n’en mettait plus ?

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