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Presquevoix...
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5 décembre 2008

Faire le guet ( gballand )

Elle s’était fait porter pâle au bureau. Postée derrière la fenêtre de sa cuisine elle faisait le guet. La veille, elle était partie trois fois de son poste d’observation et elle l’avait raté. Aujourd’hui, elle avait pris ses précautions. La radio crachait ses informations en boucle : la crise, toujours la crise et les banquiers qui s’en mettaient plein les poches ! Le Krach boursier finissait par lui monter à la tête.

Soudain, elle le vit. Voilà ! Elle le tenait, c’était lui, le mufle, l’abruti, le connard, avec son chien au bout de sa laisse. Il fallait qu’elle attende encore un peu…. Au bout de deux minutes, elle sortit, vérifia calmement devant la porte du garage ; oui, elle était bien là, la même que celles qu’elle avait ramassées les  jours précédents, même taille, même consistance. Exaspérée, elle courut vers le type qui s’éloignait,  se plaça devant lui et vociféra.

- Vous avez laissé quelque chose devant chez moi.
- Moi ? Ça m’étonnerait !
- Et cette merde, là-bas !
- C’est le chien.
- Et alors, il est bien à vous, non ?
- Non.
- Vous vous foutez de moi ?
- C’est celui de mon voisin.

En même temps qu’il parlait, l’homme essayait de tirer le chien qui  la regardait d’un air interrogateur.
- Si vous ramassez pas votre merde, j’appelle la police, le menaça-t-elle.
Il imprima un nouveau mouvement nerveux à la  laisse et cette fois, le chien se laissa traîner.
- La police a autre chose à foutre que d’écouter des hystériques dans votre genre ! cria-t-il tout en essayant de passer alors qu’elle lui barrait le passage.

Quand le policier la relâcha, le lendemain matin, après une garde à vue de 24 heures, il la sermonna. « Et s’il y a une prochaine fois, évitez de lui fracturer la mâchoire, hein ? »
Elle ne répondit rien, mais elle, elle n’avait aucun remords ; il l’avait bien cherché, non ?

4 décembre 2008

La première ( gballand )

Il fallait qu’il la rencontre. Au début,  une idée désintéressée, un simple regard sur le chemin à mi-parcours, un avant-après toujours séduisant lorsque l’âge ne se porte plus mais se supporte, puis l’idée s’était imposée pour devenir nécessaire, impérieuse ! Depuis 20 ans il n’avait eu aucune nouvelle d’elle, mais maintenant, il voulait la voir en chair et en os, savoir ce qu’elle faisait, où elle vivait, avec qui, si elle avait des enfants et pourquoi…mais pourquoi…

Le pourquoi lui restait en travers de la gorge. Il ne se rappelait plus pourquoi elle avait voulu rompre avec lui. L’histoire ne se voit jamais de la même façon si on abandonne ou si on est abandonné. Avec quel acharnement il  la couvrait de messages, tous aussi obstinés les uns que les autres : “ Pourquoi ne pas nous voir juste une fois ? ” ou “ Nous aurions tellement de choses à nous dire… ” ou “ Que de malentendus entre nous… pourquoi ne pas les éclaircir ? ” Ou, plus passionné, “ Où tu veux, quand tu veux ! ”.

  Pourquoi ne lui répondait-elle pas ? Son imagination, d’ordinaire si conventionnelle, se projetait, impitoyable, sur le personnage qu’était devenu la première femme connue. La première, le premier élément du puzzle, celui qui détermine la place des autres, l’achèvement de la fresque… ou son inachèvement.

Comme sa vie de couple devenait terne, morose, insipide, mijotant dans la cocotte minute d’une famille qui  le décevait - l’ennuyait même – loin des bonheurs qu’il avait convoités dans son  illusion de  félicité familiale, il lui fallait revenir à la première. Il voulait la voir,  retrouver le premier émoi, le premier mensonge.

3 décembre 2008

Vieillir, vivre! (MBBS)

V iens un jour où l’on regarde derrière soi

I nvitant nos souvenirs à émerger

E n espérant que le regard soit complaisant.

I l arrive parfois que des regrets surgissent

L es pensées vont et viennent sans qu’on puisse les arrêter

L a nostalgie peut aussi s’installer

I nfime partie de notre être qui peut prendre une place démesurée

R ivés que nous sommes à des anecdotes qui n’en valent pas la peine.

 

V ieillir, c’est peut-être se donner les moyens de rêver

I ci, là ou ailleurs dans la poursuite d’un besoin jamais assouvi.

V ivre, c’est prendre du temps pour soi après avoir pris du temps pour les autres.

R iche d’expériences est la vie pendant 60 ans

E tonnante est la vie après 60 ans.

3 décembre 2008

Bonjour, ça va ? (gballand )

Le « Bonjour, ça va ? » appelle souvent un « oui, et toi ? » ; ça ne peut qu’aller bien, de toutes les façons, même si ça va mal ! D’ailleurs si vous allez mal et que vous le dites, vous ennuyez l’autre qui va peut-être plus mal que vous mais ne le dit pas parce que tout doit aller bien, forcément ! On n’a pas le temps pour autre chose dans ce monde qui use.
Parce que le problème du « ça va ? » c’est qu’il est presque toujours dit d’un ton enjoué, alors on se met à la place de l’autre – qui pourrait être nous ! – et on n’a pas envie de le pousser dans ses retranchements, l’autre, en répondant : « Non, ça ne va pas et toi ? »

2 décembre 2008

Mais pourquoi elle m’aime ? (gballand)

r_troviseurÇa y’est, j’ai réussi à la semer. Pourquoi moi ? Qu’est-ce qu’elle me veut ? Pourquoi elle me persécute ? Je lui avais pourtant bien dit : on se voit, on couche  et c’est tout ; pas de passé, pas d’avenir, rien que du présent ! Encore un coup d’œil dans le rétro, non, je l’ai dé-fi-ni-ti-ve-ment semée, larguée, elle a disparu. Mais qu’est-ce que je lui ai fait ? Elle se colle à moi, elle m’use, elle me mine. Pourtant on ne peut pas dire que je ne suis pas clair avec les femmes ! Je les préviens, il suffit de les prévenir, c’est pas difficile, mais cette hystérique  a décidé de m’aimer malgré moi, c’est de la démence ! Encore un coup d’œil dans le rétro, non, rien à signaler, la route est déserte !

Je ne lui ai rien demandé moi, je ne leur demande jamais rien d’ailleurs, juste coucher, une fois... ou plus si affinités. Mais cette mante religieuse, avec son amour vampirique, elle me suce, elle me dévore. Si elle n’avait pas décidé de m’aimer malgré moi, je ne serais pas en train de rouler sur cette route de campagne cafardeuse. Je hais la nature. Elle me dit qu’elle ne peut pas vivre sans moi, mais moi je vis très bien sans elle et je n’ai besoin de personne pour être heureux ! Vite, le rétro, j’entends une voiture ! Ah non, juste un tracteur qui retourne son champ puant.

Elle ne comprend pas le mot Fin, la cinglée ! Fin, point barre ! Pourtant tout avait bien commencé… Sa poitrine un peu lourde, juste comme je les aime, que je pétrissais consciencieusement et il y avait du boulot… Je pétrissais, pétrissais... un geste professionnel que je ne peux pas m’empêcher de reproduire quand je sors du boulot, il faut que je pétrisse encore et toujours, le goût du travail bien fait quoi… ça me perdra ! Et puis ses deux petits tatouages miraculeux posés sur sa fesse droite que je n’avais pas encore réussis à déchiffrer…et à cause de son amour hystérique je n’y arriverai pas…je n’y arriverai pas. Elle va m’enlever ce plaisir, cette névrosée, et pourtant je touchais au but... je touchais au but...JE TOUCHAIS AU BU U U U UT… !

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