Meurtre
Elle était arrivée en hurlant.
- Je vais l’assassiner !
« Qui ? » Avait-il demandé effrayé et elle lui avait révélé l’impensable : « Ma mère ! »
Bien évidemment il avait tenté de l’en dissuader, un matricide, elle n’y pensait pas, mais elle continuait inflexible.
- Elle m’a gâché 40 ans de ma vie !
- Oui mais quand même, c’est ta mère !
- Et alors ? répliqua-t-elle.
C’était imparable : oui, et alors ? Elle se rua dans la cuisine, prit le couteau qui servait à découper la viande, l’emballa dans un torchon et mit le tout dans son sac à dos.
Deux heures plus tard elle était de retour, le pull tâché de sang. Elle articula.
- C’est fait !
- Quoi ? Mais tu es folle ?
- Peut-être, mais maintenant ça va mieux.
- Tu as pensé aux conséquences ?
- Je m’en fous ! Elle n’y a pas pensé elle, aux conséquences, et elle m’a foutu ma vie en l’air. J’ai fait pareil, mais c’est plus radical : elle est morte !
Après avoir expliqué son acte, elle est montée à l’étage, s’est enfermée dans la salle de bain et a pris un bain qui a duré une heure trente, exactement. Quand elle est sortie de la salle de bain, lavée et parfumée, c’était une autre femme.
Faudrait-il en déduire que les matricides ont du bon ?