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Presquevoix...
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1 novembre 2011

Les essuie-glaces

Depuis un an, Il volait des essuie-glaces. Il se demandait ce qui le poussait à arracher, de nuit comme de jour, des essuie-glaces dont il ne faisait rien, sinon les stocker dans une remise au fond du jardin. C’est sa femme qui lui donna la clef du mystère en découvrant le pot aux roses.

-    Tu es cinglé ou quoi ? Tiens, tu devrais bien t’en servir pour  chasser toutes les saloperies qui encombrent ton cerveau !

Mais oui, c’était bien ça, il devait chasser ses mauvaises pensées. Mais comment, concrètement, pouvait-il se débarrasser de toute la rancœur qu’il nourrissait contre sa femme ?

30 octobre 2011

Le droit au bonheur

Tous les soirs c’était la même « farce », il lui déchirait les tympans avec ses solos de guitare électrique. Qu’il se prenne pour Jimmy Page, soit, mais pas à 20 heures, quand il rentrait du travail harassé ! Il lui avait dit de baisser sa sono sur tous les tons, mais rien à faire. S’il avait parlé à un chimpanzé, les résultats se seraient certainement moins fait attendre.

Quand il frappait à la porte de la chambre, un grognement lui répondait, et quand il entrait, il voyait  la longue tignasse de son fils, agitée de spasmes, qui balayait le manche de sa guitare. Des cahiers, des partitions, des feuilles et des chaussettes sales jonchaient le sol, des chemises étaient jetées en boule dans un coin de la pièce et l’encens masquait difficilement une odeur de fauve. Il ne pouvait plus le supporter. Trop dur. Il était à bout. Et s’il le renvoyait  chez sa mère ? Bon débarras après tout. Il pourrait enfin faire l’amour avec Marielle dans la salle à manger qui lui servait de chambre sans se sentir coupable et sans avoir à réprimer ses cris de jouissance. Sa mère comprendrait enfin ce que c’est que d’élever un Néandertalien de 1 mètre 80, adepte de la monosyllabe, dont les yeux ne s’éclairent que pour vous laisser entendre que vous n’êtes qu’un « vieux con » !

C’était décidé, dès ce soir il lui enverrait un mail pour lui demander de le prendre chez elle, elle avait déjà eu deux ans de tranquillité, elle ! Et tant pis pour l’année scolaire qui venait de débuter ; après tout, il avait bien droit au bonheur lui aussi !

27 octobre 2011

L’ombre

Quand il lui avait dit, méprisant, " Tu t'es déjà regardée de l'intérieur ? ", elle avait senti que tout basculerait à nouveau. Son regard avait croisé le sien, elle lui avait souri, mais il avait répondu par un visage fermé. Alors elle avait baissé les yeux, comme d’habitude, toujours cette impression d'avoir commis une faute, mais laquelle ? Depuis l'enfance, des ombres gigantesques happaient chaque rayon de lumière qui glissait sous la porte de la cellule où on l’avait enfermée.

Il avait poursuivi.

- Tu es sale et tu ne me mérites pas. Je ne sais même pas pourquoi je reste avec toi. Je dois avoir pitié.

Et il lui avait tourné le dos. Le cycle recommençait. Cette fois-ci, elle n’avait eu qu’une semaine de répit. Elle avait remarqué que maintenant, les cycles étaient de plus en plus courts et ne lui permettaient plus de récupérer l’énergie qu’il lui arrachait.

Dans le silence de la nuit où elle vivait, elle se dit qu’un jour, peut-être, il la tuerait...

PS : texte écrit dans le cadre des "impromptus littéraires"

25 octobre 2011

Le tag

Quand elle récupéra sa voiture, juste après son dernier cours de 4 à 5, elle découvrit la chose. Au début, elle ne réussit pas à dire autre chose que « la chose », il fallait bien s’habituer. C’était énorme, sur sa portière avant gauche, et elle eut honte. Elle monta précipitamment, ferma la porte, mit le moteur en route et démarra. Au premier feu rouge, elle vit un piéton qui lui montra sa portière en  riant aux éclats. Elle  l’ignora mais une rougeur subite lui monta au visage. Elle pria pour que les autres feux ne passent pas au rouge. Hélas, le cinquième eu la mauvaise idée de prendre une couleur cramoisie et elle le grilla. Elle entendit une sirène et dut se rendre à l’évidence : c’était pour elle. Elle se rangea immédiatement sur le bas-côté de la route. Quand les deux policiers s’approchèrent de sa voiture et découvrirent la portière, ils ne purent s’empêcher de sourire. Elle le remarqua et enchaîna.

-    C’est pour ça que je l’ai brûlé – dit-elle en désignant la portière. Qu’est-ce que vous feriez, vous,  avec ça sur votre portière ?

-    Ah, ils ne vous ont pas ratée ! Remarqua l’un des policiers.

Et elle conclut.

-    Quand je pense que je leur enseigne les subtilités de la langue française et que ces petits connards me remercient en me taguant  une bite énorme sur la portière avant, il y a de quoi déprimer, non ?  Je me demande même si demain, j’irai travailler.

Les policiers compatirent et lui conseillèrent de porter plainte. Elle eut même droit à un petit signe amical de la main avant le départ.

21 octobre 2011

Comment faire disparaître un homme ?

Chaque jour, elle déposait un mot – ou deux -  dans sa poubelle ; les mots des lettres qu’il lui avait envoyées et qu’elle dépiautait consciencieusement. En désossant ses phrases, elle désossait son souvenir. Comme il ne lui avait écrit que 4  courtes lettres, elle en aurait  assez vite fini avec lui.

Le précédent, par contre, il lui avait fallu  douze longs mois pour le faire mourir, c’était un amoureux des mots. Il l’avait aimée un mois, à raison d’une lettre tous les deux  jours, et pas n’importe quelles lettres, des lettres longues et romantiques qu’elle avait  eu le tort de  croire.

Quant à l’avant avant dernier - un rustre - la seule missive qu’il lui avait écrite, c’était ces trois  phrases griffonnées à la hâte sur une enveloppe : « Marre de ta névrose. Je pars. Tout est fini entre nous. ». Elle l’avait achevé en une semaine.

19 octobre 2011

Le Haka du cours de français

Jugeant que la disposition au travail de ses élèves de première était insuffisante, Madame Déliran imagina qu’un  Haka avant chaque cours de français pourrait peut-être changer la donne. Dès que les élèves arrivaient, ils posaient leurs affaires sur les tables, enlevaient leurs manteaux, se mettaient en lignes, jambes écartées, dans la même position que les joueurs de l’équipe des All blacks, et l’exercice commençait. Après quelques réticences, ils s’étaient tous pris au jeu et maintenant, ils hurlaient à pleins poumons. Les  paroles - qui faisaient vibrer la salle de classe pendant 1 minute – avaient été trouvées par un groupe de trois élèves volontaires :

J’aime le français, j’aime la prose, j’aime les poèmes (ouhouhouh) rentrez dans le texte, que votre cœur vibre, que le cerveau percute, ouvrez votre cœur aux mots. Ecoutez-les résonner ! C’est le texte, c’est le texte, c’est la vie, c’est la vie ! Partez chercher la clef du texte ( ouhouh). C’est une rencontre ! Faites face ! Ne baissez pas les bras ; Soyez vifs, perspicaces, faites danser  le texte !

Depuis un mois que la méthode avait démarré, elle avait pu observer des changements notables ; c’est ce qu’elle avait expliqué aux collègues qui s’étaient plaints, auprès du proviseur, de  cris qu’ils jugeaient déplacés…

9 octobre 2011

Zone de turbulences

La semaine dernière j'ai traversé une ZDT. Je préfère utiliser ce sigle par commodité.  J’étais chez moi, tranquillement installée devant la télé, en train de regarder le journal de la 2,  quand soudain, Nicolas Sarkozy en personne est sorti du poste et m’a dit qu’il commençait à en avoir marre de mes ricanements et de mes persiflages,  que si je voulais prendre sa place, je n’avais qu’à m’installer dans le fauteuil de président, que ce n’était pas plus difficile que ça. J’ai dit chiche ! Et c’est là qu’il m’a donné une claque en me traitant de “ pov’ conne !”

J’ai dû m’évanouir sous l’effet du choc car quand je me suis réveillée, il était 21 h 30, la télé marchait toujours, mais ce n’était plus Sarkozy qui parlait, c’était un autre abruti qui pérorait sur la crise économique.

Le lendemain matin, je ne suis pas allée travailler. J’ai filé porter plainte au commissariat. J’étais tellement excitée que j’avais du mal à m’expliquer. La fille à l’accueil a fait semblant de s’intéresser à mon histoire mais, quand elle a pris son téléphone, j’ai bien vu qu’elle me regardait bizarrement. Un gradé est arrivé presque sur le champ, il m’a fait entrer dans son bureau et m’a demandé – de façon excessivement polie - si c’était bien M. Sarkozy qui était sorti du poste. Je le lui ai confirmé, il l’a noté. Ensuite, après m’avoir dit de ne pas m’inquiéter, il a pris son téléphone pour appeler quelqu’un d’autre. Aujourd'hui, je sais qui il appelait.

Maintenant, je suis à l’hôpital Sainte Anne, tout ça à cause de cet excité, un comble ! Le président me giffle, chez moi, et c’est moi qu’on colle à Ste Anne  ! En tout cas, depuis hier, sur les conseils d’un “pensionnaire” – il m’a dit qu’il  s’appelait Domenico de Villepine  -  j’ai compris qu’il valait mieux ne plus prendre de médicaments.
 
- Si tu veux sortir le plus vite possible, a-t- il ajouté dans un souffle, fais semblant !

Lui, il dit qu’il sortira en mai 2012 et qu’il sera Président.

PS : texte écrit dans le cadre des “impromptus littéraires” mais non envoyé aux impromptus.

7 octobre 2011

Vases communicants

Le Tiers livre  et Scriptopolis   sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
La liste complète des participants se trouve ici, grâce à Brigitte Célérier.

Merci à L’Autreje - dont j'apprécie l'optimisme et le regard sur le monde - de m'avoir invitée. Voici son texte, le mien est sur son blog. Le point de départ a été ce merveilleux "cabanon".  

 

 

Le cabanon au fond du jardin.

cabanonJ’avais déjà visité une dizaine de maisons quand le notaire de la Chapelle-Hermier me téléphona. Il avait appris que je cherchais à m’installer dans le coin et il avait sur les bras une maison à vendre. J’avais regardé sur une carte et calculé que la mer n’était qu’à une vingtaine de kilomètres. Cela m’allait. La maison était inhabitée depuis trois ans, la propriétaire, vieille fille sans enfant avait terminé sa course dans la maison des Pommiers blancs, errant dans les couloirs après un instant de moins en moins présent. Elle était morte depuis 6 mois déjà. Le notaire avait réussi à entrer en contact avec le seul héritier, un lointain neveu parti à la conquête de l’Australie. Le neveu avait fait savoir qu’il ne viendrait pas en France et qu’il chargeait le notaire de s’occuper de tout. J’avais deux photos de la maison entre les mains, vue de face et vue de dos. Plus je scrutais les détails, plus elle me plaisait cette maison et puis surtout il y avait un grand jardin avec des arbres, j’avais reconnu un cerisier. C’est donc avec enthousiasme que je pris la route. Je suis arrivée au rendez-vous avant le notaire, je voulais m’imprégner de l’endroit, tenter de sentir s’il m’accepterait. L’air était doux ce matin et une légère brise faisait chanter les feuillages. Il est arrivé avec une sacoche et les clés. D’abord le portail, puis la porte d’entrée. Je ne l’écoutais pas, je cherchais juste à entendre la maison. Je me souviens lui avoir demandé comment s’appelait la vieille dame.

- Mademoiselle Blanchard.
- Oui, mais son prénom ?
- Un instant me dit-il en plongeant la main dans sa sacoche pour en retirer un dossier.

Il s’est appuyé sur la commode de l’entrée me laissant faire connaissance avec la maison. Elle me plaisait, je ne sais pas pourquoi, mais elle me plaisait. Bien sûr, tout était à refaire, il y avait du boulot, mais je sentais ses bras s’ouvrir pour moi.

- Marguerite ! Cria-t-il, elle s’appelait Marguerite, Marie, Eugénie, Thérèse.

Marguerite, je me souviens avoir répété ton prénom plusieurs fois.

- On va voir le jardin ? Me proposa le notaire.

Sans un mot je le suivis, Marguerite, qui es-tu Marguerite, veux-tu que je vive dans ta maison, dis-moi si tu as été heureuse ici, dis-moi Marguerite, qui es-tu ?

Le jardin était à l’abandon, les framboisiers avait envahi le potager, partout poussaient des petits fraisiers aux fruits minuscules. Je me suis retournée pour retrouver la vue de dos de la maison, comme sur la photo.

-…C’est sûr, il y a du travail, mais le coin est sympathique et vous avez de l’espace, le jardin est grand, vous voyez là-bas le cabanon au fond, c’est la limite du terrain.
- On peut aller jeter un coup d’œil ?
- Oui, bien sûr, il reste des vieux trucs dans le cabanon, des piles de journaux et puis aussi un vieux coffre à jouets.

La porte était fermée avec un simple loquet qui couina tandis que je tentais de dégager la tige rouillée. Une odeur de vieux papiers, des boîtes de chaussures au carton piqué et sur le sol en bois un vieux coffre au couvercle bombé cintré par deux vieilles ceintures en cuir. Ma curiosité était vive.

- Je peux l’ouvrir ?
- Si vous voulez ! Bon je reste dehors, je vous attends.

Je dégageai les ceintures, des ceintures d’homme de toute évidence, tout en pensant à Marguerite. J’aurais bien aimé la connaître, elle était morte à 95 ans, un personnage m’avait dit le notaire. Les attaches défaites, le couvercle du coffre lutta encore un peu avant de se donner. La surprise fut telle que je tombai à la renverse, emportant avec moi la pile de journaux. Inquiété par le bruit le notaire accouru.

- Rien de grave au moins ?

J’étais incapable de répondre, sonnée par la surprise et par la douleur de mon postérieur. Le notaire m’aida à me relever. Bouche ouverte mais dans l’incapacité de parler je montrai du doigt le contenu du coffre.

- Et bien oui, ce sont des jouets d’enfants, je vous l’avais dit !
- Oui, oui… mais... mais ce sont mes jouets !

2 octobre 2011

Entre deux eaux

armandoIl avait regardé par-dessus son épaule et lui avait dit.

-    Ne me dis pas que tu lis encore un roman portugais !  Tu ne pourrais pas lire autre chose ?

Elle s’était retournée et avait regardé l’homme, surprise. C’était la première fois qu’elle le voyait. Son visage, tout comme sa voix, exprimaient la colère. Pour qui se prenait-il ?

-    Monsieur, je ne vous connais pas.

Il eut un vague sourire.

-    C’est tout ce que tu trouves à me dire ?

Elle se contenta de répéter.

-     Monsieur je ne vous connais pas, j’en suis sûre.

L'homme fouilla dans son sac à dos, sortit une photo et la lui tendit. Elle vit une femme inconnue qui lisait un livre face à la mer, le même livre qu’elle : « As duas águas do mar »*.

-    Tu te souviens quand même du jour où j’ai pris cette photo ? Ajouta-t-il agacé.

Soudain, elle entendit quelqu’un  au loin qui criait  « Papa ! Papa ! » tout en s’approchant d’eux. L’homme se retourna. Une fois à leur hauteur, la jeune fille s’adressa à elle.

-    Mon père s’est encore perdu, excusez-le !
-    Il n’y a pas de mal, répondit-elle, je crois qu’il m’a prise pour quelqu’un d’autre.

Elle montra la photo que l’homme tenait encore à la main, puis son livre et dit à la jeune fille.

-    Toutes les deux, nous lisons la même chose.

Le visage de la jeune fille se rembrunit et elle murmura.

-    Oui, mais elle, elle est morte l’année dernière sans jamais terminer son livre et lui ne l’accepte pas.

Le père et la fille repartirent.  Quelques instants plus tard,  elle leva les yeux de son livre et crut les voir loin, très loin, longeant la mer qui s’était retirée.

* « les deux eaux de la mer »

PS : texte écrit à partir de cette photo, gentiment prêtée par Armando du blog « nuages de photos »  

1 octobre 2011

Le décalage horaire

Quand j’ai dit à mon patron que j’étais en retard à cause du décalage horaire,  il m’a asséné un  « Vous, vous fichez de moi madame Dupont, vous étiez dans la Creuse !» Je lui ai répondu vertement. Il faut dire que  j’en ai marre d’être pressée comme un citron ! Je lui ai expliqué que si la Creuse était sur le même fuseau horaire que Paris, je devais néanmoins me réadapter au rythme parisien. Et j’ai conclu énervée.

- C’est pas parce que j’arrive avec une malheureuse demi-heure  de retard que la terre va s’arrêter de tourner !

Bien sûr il n’a rien voulu entendre. Mon patron fait partie de ces hommes qui ont toujours raison quoiqu’il arrive. 10 ans que je travaille avec lui, 10 ans de harcèlement subtil, alors un jour on finit par dire « Halte là ! »

Il est resté silencieux un instant, puis il m’a posé une question que j’ai jugée anodine. J’ai eu  tort de ne pas me méfier :

-    Madame Dupont, m’a-t-il dit de son air le plus affable, combien d’années de maison avez-vous ?
-    10 ans, lui ai-je répondu surprise de ce brusque revirement de ton.

Et là, je ne sais pas ce qu’il lui a pris : il a desserré le col de sa chemise, tombé sa veste, il a ânonné des onomatopées bizarres d’une voix rauque, puis il s’est rué sur moi comme un fou. Avant que j’aie pu faire quoi que ce soit, ses mains emprisonnaient mon cou et il m’aurait tuée si Dumontier, le chef du service logistique, n’était pas grimpé à califourchon sur son dos pour qu’il lâche prise.

Ce jour-là, j’ai compris que mon patron me haïssait au point de vouloir me tuer. C’était il y a trois mois. Depuis, je suis en arrêt maladie. Je reste chez moi. A chaque fois que je veux mettre un pied dehors, j’ai peur qu’on ne veuille m’étrangler, alors je rentre.

Chez moi je ne fais rien. Je passe mes journées à regarder mon cou dans la glace. J’ai encore la trace de ses mains sur ma peau, comme des stigmates. J’ai beau y mettre toutes les crèmes du monde, les traces ne disparaissent pas. J’en ai parlé à mon médecin, lui non plus ne comprend pas, mais il essaie de me rassurer. Il me dit invariablement, de sa voix calme qui finit par m’horripiler « Tout va rentrer dans l’ordre Madame Dupont, ne vous inquiétez pas. »

En tout cas, moi, j’ai l’intuition que  rien ne rentrera plus jamais dans l’ordre. Je vis en décalage permanent, j’ai peur…

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