Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
7 décembre 2012

Le cercle

A Noël, il avait eu une pile de cadeaux au pied du sapin, tous plus étonnants les uns que les autres, mais depuis une heure il jouait avec ses crayons. Il faisait des carrés, des rectangles, des lignes, brisées ou non... Excédée, sa mère lui dit.
- Mais enfin Maxence qu’est-ce que tu fais ?
Il releva la tête, la regarda étonné et lui dit.
- Ben je joue maman.
- Et tes cadeaux de Noël ?
Il ne daigna même pas répondre et se replongea dans la figure qui l’absorbait : le cercle.

PS : texte écrit à partir d'une consigne du blog “mil et une

11 novembre 2012

L’Eglise

Avec l’argent gagné au loto, elle avait décidé de racheter l’église d'Arnac et de la restaurer contre l’avis de sa famille. Ils s’étaient tous  écriés.
-  Quoi ? une église alors que tu es athée !
-  Et alors ? s’était-elle exclamée. Il n’est jamais trop tard pour se rapprocher de Dieu !
Et elle était allée jusqu’au bout. Elle avait acheté l’église, l’avait fait restaurer pour un prix non négligeable, bien décidée à en faire un lieu d’accueil pour les « âmes errantes », comme elle appelait ceux qui ne trouvaient refuge nulle part. Le seul qui lui avait ouvert les bras c’était le curé.
D’ailleurs, depuis que la sacristie avait été transformée en chambre à coucher, il y avait élu domicile et… elle aussi.

PS : texte écrit après avoir lu cet article.

5 novembre 2012

Punition

Le pantalon tombait sur ses fesses et il arpentait la rue dans un sens et dans l’autre en hurlant.
-  Ça devrait être puni par la loi d’être pauvre !
A ce moment-là, un type l’arrêta et lui dit.
-  Ça devrait être puni par la loi de gueuler dans la rue que ça devrait être puni par la loi d’être pauvre.
-  T’es pauvre toi ?
-  Non.
-  Bon, alors ferme ta gueule !
Le non pauvre ne fit ni une ni deux, il lui décocha un coup de poing qui l’envoya rouler au sol. C’est à ce moment-là que deux flics sont intervenus pour les séparer.
-  Vous faites quoi, là ?
-  Je fais régner le silence que la police ne fait pas régner, dit le non pauvre.
-  Vous savez pas que c’est interdit par la loi de faire régner sa propre loi, surtout à coup de poings.
C’est à ce moment-là que le pauvre reprit du poil de la bête et ni une ni deux, il cogna les deux flics en gueulant.
-  Ça devrait être interdit d’interdire

25 octobre 2012

Duo

Aujourd’hui, Caro-carito du blog « Les heures de coton » est l’invitée de Presquevoix avec son texte " Skyfall ". Quant à mon texte, il se trouve sur son blog.

La consigne était la suivante : écrire à partir de cette photo de ciel de Patrick Cassagnes

 

 

ciel

 

 

Skyfall

«  Et les nuages ? » murmure-t-elle «ça flotte… » Surprise, Camille se tourne vers la droite. « Tardieu, n’est-ce pas ? » « Oui, Tardieu. » Elle dévisage l’homme ou plutôt le jeune homme. Julien, Julien Ferney. Tout juste embauché au service juridique. Pas mal. Elle se demande pourquoi elle se retrouve près de lui. Elle s’était assise à côté de Stéphanie, la nana du marketing parce qu’elle savait qu’elle tiendrait le crachoir toute la soirée, épatant la galerie… Elle n’aurait plus eu alors qu’à regarder le temps tourner en rond le nez dans les nuages. Le jeune Julien avait dû s’asseoir là par mégarde : en bout de table, à côté d’une fille muette. Et ça alors que tout un univers de femelles jacassantes, célibataires ou esseulées, se seraient volontiers jetées à son cou ? Off, la pensée favorite de Camille refait surface  «Toutes des pétasses ! » avec le sous-titrage ad hoc « prêtes à tout pour harponner le premier BCBG (beau cul belle gueule, on s’entend) venu ».

Passée la surprise que le mystérieux Julien puisse conserver un souvenir des poèmes de Tardieu, Camille retourne aux nuages qui embouteillent le coin droit du ciel et au silence. Silence de ces retrouvailles entre services bisannuelles sur fond de discussions ineptes et alcoolisées. « Les nuages vous les photographiez ? Ou vous les peignez ? Pourquoi les observez-vous ? » Camille se tourne à nouveau vers l’importun. « Non, je les regarde c’est tout. » Elle hésite « Il y a toujours une surprise chez eux » et ajoute un peu plus bas « ils savent se taire ». Il se contente en retour d’un sourire. Elle le fixe. « Et vous, vous êtes plutôt photo ? » Il secoue la tête, son regard file vers le bleu qu’une armada blanche envahit lentement. « Non, voyeur, c’est tout. »  « Moi, des fois le midi, je vais à la galerie Carex, rue de Seine. Je m’assois devant un pan de mur couvert d’une série d’un artiste dont j’apprécie le travail, Patrick Cassan, non Cassagnes. » Elle s’interrompt, les autres convives se sont tus et les observent.

« Et là, les zamoureux, on veut savoir, vous parler de quoi ? » Pas la moindre hésitation, pas même un soupçon d’embarras. « Skyfall. Le dernier James Bond. J’ai littéralement adoré. Et vous ? » Ô temps suspend ton vol, la seconde où il se tait et où toutes s’engouffrent. Chapeau l’artiste, s’amuse Camille en voyant le poulailler glousser et froufrouter. En quelques paroles, ce Julien tient son auditoire en haleine. Un bref instant, elle l’imagine en smoking et se surprend à avoir envie de le connaître, et un peu plus encore. Elle détourne les yeux, le laissant à son public et revient aux merveilleux nuages.

Il est tard, Camille a aidé une Natacha légèrement éméchée à trouver un taxi. Elle se hâte jusqu’au parking et, alors qu’elle cherche ses clefs, aperçoit une carte de visite sous l’essuie-glace. Julien Ferney, département juridique. Un numéro de portable griffonné avec ces quelques mots

                                   Rue de Seine, midi et demi

                                   Mardi

                                   Au coin d’une autre rue [un autre jour…]

Décidément s’en amuse Camille en glissant le bristol dans son agenda, ce diable de Julien maîtrise l’art de la dissimulation et ses classiques… avec, ce qui ne gâche rien, une pointe d’humour.

 

 

22 octobre 2012

La mère d’élève

Quand son fils lui avait montré le mot du professeur dans son carnet de liaison, elle avait vu rouge et d’une plume rageuse elle avait écrit :

Monsieur,

Demander à mon fils d’éteindre son portable alors que celui-ci est en vibreur et ne gêne personne, n’est-ce pas abuser de votre autorité ?
De plus, si vous continuez à  stigmatiser mon fils et à le considérer comme un ignare – croyez-vous qu’il n’a que vos devoir à faire en rentrant à la maison ?  -  vous ne manquerez pas d’avoir de mes nouvelles par l’intermédiaire de votre proviseur. Par ailleurs, comment se fait-il que l’année dernière mon fils adorait le français alors que cette année il le déteste ! L’Education Nationale vous paie-t-elle pour dégoûter les élèves ?
Quant à ce stylo rouge que vous utilisez pour vous adresser aux parents, il est révélateur de votre agressivité et  de votre volonté de dominer !
Cordialement,
Madame R.

PS : cette lettre est fictive mais repose sur quelques éléments qui eux, ne sont pas fictifs... 

20 octobre 2012

La lettre au voisin

Voici une petite lettre destinée à l’un de nos voisins – mais lequel ? -  « soucieux de l’ordre public ». La lettre a été  affichée hier matin sur la porte de notre garage.

A la personne qui a fait appeler la police municipale le jeudi 18 octobre sous couvert d’anonymat.

 

Monsieur ou Madame,

Nous remarquons que vous êtes un (ou une) citoyen  particulièrement respectueux du code de la route, ce qui est tout à votre honneur. Cependant, le zèle - s’il est excessif - risque d’aveugler. Et cela semble être le cas ici.

De nombreuses questions nous préoccupent :

 

  • N’aviez-vous pas remarqué que la camionnette stationnée devant chez nous l’était en raison de travaux ? Donc, de façon temporaire ?
  • Pensez-vous que des ouvriers peuvent avoir leur camionnette stationnée à 500 mètres alors qu’ils font des allers et retours très nombreux dans une même journée ?
  • Si par hasard vous déménagez, demanderez-vous aux déménageurs de garer leur camion dans la rue voisine afin que le camion soit stationné de façon tout à fait réglementaire ?
  • Pourquoi ne pas avoir sonné à notre porte plutôt que de téléphoner anonymement à la police municipale ? De quoi aviez-vous peur ? Que nous vous accueillions avec une kalachnikov ? Mais non, nous vous aurions accueilli(e) avec le sourire, soyez-en sûr (e) !

Si vous avez des réponses à apporter à toutes nos questions, n’hésitez pas à les déposer dans notre boîte aux lettres, signées, de préférence. Merci.

 

2 octobre 2012

La lettre au président

Il se prenait pour Mitterrand et voulait remettre de l’ordre à l’Elysée. Hollande en prenait bien à son aise, marmonnait-il dans la chambre 18 de l’hôpital psychiatrique où il séjournait depuis trois mois. Il envoya une première lettre au président, mais il ne reçut aucune réponse. Elle fut suivie d’une deuxième, qui resta également sans réponse. Alors il prit son baluchon et parcourut à pieds les 80 kilomètres qui le séparaient de l’Elysée.


Quand il arriva devant les deux plantons, il se présenta.


-    M. Mitterrand. Je souhaite voir M. Hollande, inutile de m’annoncer, il m’attend.


Les plantons le regardèrent incrédules. Quinze minutes plus tard, le SAMU arrivait. L’homme se débattit comme un beau diable en hurlant : « Je m’appelle François Mitterrand, je suis socialiste, je ne partirai pas sans avoir vu Hollande ! ». Il fut ceinturé immédiatement et on le renvoya d’où il venait. En reprenant possession de la chambre 18, il confia aux infirmières que si François Hollande continuait à se prendre pour Mitterrand, il terminerait à l’Hôpital psychiatrique !

PS : texte écrit à partir de cet article lu dans le Parisien.

20 septembre 2012

Duo

Nouveau duo avec caro-carito, du blog " les heures de coton". Il s’agissait d’écrire un texte autour de cette chanson, " la symphonie d’Alzheimer.". Vous pouvez l'écouter plus bas, chantée par Luce. 

La chanson est de Barcella, pour savoir qui  est ce chanteur, c’est ici.

Le texte que vous allez lire est de caro-carito, quant à mon texte, il  est sur son blog

 

                                                                              _____________________

 La mort du bonhomme têtard.

 

bonhommesPremier jour. Un léger clic et ma vieille besace est prête. Lever tôt, réveil léger. Au dernier moment, je me décide à partir à pied. L’école n’est pas très loin. Il suffit de longer le chemin à travers la zone pavillonnaire du Moulin Bacôme. L’herbe est jaune et sèche au pied des allées de thuyas, l’été est tenace.

Je suis rentrée de Malaisie cette année. J’en avais assez de la chaleur, de l’éloignement et aussi des petits. Non que je déteste les enfants. Mais j’étais partie sur un coup de tête, j’avais rencontré Nico. Vécu avec lui. Puis, j’avais quitté Nico ou lui m’avait quittée, aucune importance. J’étais rentrée, j’avais trouvé un appart, un poste avec des grands d’école primaire. Finies les lettres qu’il fallait péniblement apprendre et dessiner, finis les chiffres trop nombreux, les chansons saturées de notes aigues et les feuilles pleines de maisons de guingois avec des oiseaux qui à force de feutre noir ressemblait à des corbeaux neurasthéniques. Au total, les petits bouchons me déprimaient, avec ou sans couette, jupe, bonbons et bonjours sucrés.

J’étais donc redevenue l’instit que je désirais être. Dans une ville de banlieue ennuyeuse et sans éclat. La cloche avait sonné sans même une fêlure, je me tenais derrière mon bureau. Devant mois 15 garçons, 13 filles.

Une demi-journée à blablater sur l’organisation (provisoire vu qu’il nous manquait une réponse de la mairie pour la piscine, un prof d’anglais fantôme … et une bibliothèque minuscule, repeinte de neuf avec un certain choix en livres, mais aucun rayonnage !).

La journée s’étirait, j’avais ramassé les derniers tests de calcul et de français. Dans deux minutes, je rejoindrai Magali pour surveiller la cour. Nous discuterions un peu de notre journée et de la directrice, aussi neuve que moi dans ses fonctions. La cloche de nouveau, plus qu’une heure à tuer. Je savais que je proposerais une activité de dessin pour meubler la fin de la journée. Nous illustrerons les dernières vacances. Va pour une demi-heure tranquille pour ces vingt-huit têtes plus ou moins blondes.

Tout à leurs souvenirs, ils crayonnaient maintenant avec ardeur. Parfois une main se levait et je ramassais la feuille colorée ; une majorité de plage et de ballons, des mouettes bancales et des robes à fleurs s’entassaient sur le bureau. Tiens, deux vues de montagne, et une télé qui mangeait toute la table, original. Je notai mentalement l’auteur du dessin, un maigrichon aux joues tavelées de taches de rousseur. À la place, je lui tendis un coloriage magique avec des opérations simples. Je repassai en revue les feuilles, filles joufflues, membres rembourrées. Je soufflai, ma première journée de classe marquait la mort du bonhomme têtard. Ce monstre au faciès hideux, aux mains hérissées de doigts et au corps rond et laid qui m’avait poursuivi pendant quatre ans avec autant de ténacité que les moustiques qui peuplaient le bord de mer d’Andaman.

Un léger bruit. Julien me tendait quelque chose. Machinalement, j’attrapai l’assemblage de triangles et de quadrilatères qui dès qu’il serait décrypté et crayonné formerait un paysage de la savane. Il s’en empara et bientôt je ne vis plus qu’une tête brune et décoiffée, s’agitant par moment, silencieuse à d’autres. Je remis à l’endroit le dessin en noir et blanc, respirai de travers et posai mon regard sur le gamin.

Un affreux, un immonde bonhomme têtard. Pouah. Rictus immonde - et détail ultime ! - un couteau planté dans le corps avec des gouttelettes de ce qui devait être du sang et qui couvrait toute la feuille. Je regardai le visage appliqué de l’enfant, je le voyais colorier avec application le vert qui marquait les multiples de 2 dans un losange.

Je l’attrapai juste avant l’étude. J’aurais dû être en chemin, mais je voulais écarter de ce premier jour de rentrée la perspective d’un enfant qui trainait peut-être quelques casseroles sociales insoupçonnées. Il m’expliqua benoitement qu’il s’agissait de M. Al Zeimer, un vilain, un monsieur qui avait attaqué Mamie sournoisement depuis le début de l’année et qui faisait qu’elle répétait inlassablement les mêmes phrases, lui chantait dix fois la même berceuse, lui servait trois chocolats au lieu du jus d’orange dont il était friand pour goûter. En avait-il parlé avec ses parents ? Il haussa les épaules… Papa disait que c’était cet Al Zeimer et qu’il fallait envisager le pire, maman dans un chaos de larmes et de cris soutenait que ce n’était pas ce gars-là qui était en cause, que c’était la vie et que pas question de mettre Mamie dans un enfer qui puait. Mamie.

« Julien ! » l’enfant faillit s’envoler, mais il se retint. « Au revoir, maîtresse. » Devant l’entrée de la cour, la femme brune se pencha pour l’embrasser, redressa tendrement le col du polo bleu ciel, leurs mains s’attrapèrent et ils disparurent bien vite au coin de la rue. Je remontai prendre mon vieux sac. J’avais pensé rentrer directement chez moi, trier et noter ce premier jour. Je me décidai à aller vers le plan d’eau. À la brioche angevine, je pris un jus d’orange et un petit pain et allai en direction du bord du lac. Assise dans l’herbe, je branchai mon i-pod et j’écoutai en boucle cette chanson, Symphonie d’Alzheimer... Je repensai à mes propres vacances, au repas de famille du 15 août aux Sables-d’Olonne et ces failles de mémoire si proches que j’avais observées chez Mamoune, notre doyenne, notre pierre angulaire. J’appuyais sur le replay. Cette chanson m’avait obsédée tout l’été ; pourtant je n’arrivais pas à la lâcher.

Un canard s’ébroua devant moi. Je vis passer un jogger. Je repensai à Julien ; moi aussi, soudain, j’avais envie de tuer ce sale bonhomme têtard, quel que soit son nom Al Zeimer ou autre chose.

19 septembre 2012

Les vieux…

Peu à peu, le pays s’était transformé en maison de retraite. Plus un enfant dans les rues, mais des vieux partout, échoués dans les jardins, dans les cafés, dans les abris bus, des brochettes de vieux qui attendaient la mort sans piper. Plus de maternités, mais des pompes funèbres, des fossoyeurs, des corbillards, des cercueils, des gerbes…
Et toujours, sur les lèvres, cette question que personne n’osait plus poser : quand aurait lieu la prochaine naissance ?

PS : texte écrit après avoir lu cet article : Les Portugais, extinction prévue en 2204 ?

La publicité disait, en parlant du Portugal, " le pays où le noir est une couleur." Elle ne croyait pas si bien dire...

31 août 2012

Ça a débuté comme ça...

Ça a débuté comme ça. Vous ne me croirez peut-être pas, mais ça a pourtant débuté comme ça : il était debout, l’air mauvais, et il me barrait la porte pour m’empêcher de sortir ; alors j’ai crié, lui aussi ; j’ai crié plus fort, lui aussi ; il m’a donné un coup de poing qui m’a éclaté la lèvre supérieure, je lui ai rendu la pareille ; il m’a asséné un coup de pied au ventre, je lui en ai asséné deux, l’un au ventre et l’autre aux roubignoles, un conseil de Marie Astrid, mon coach sportif. C’est à ce moment qu’ il a crié grâce ; Charles Edouard est très chatouilleux de ce côté-là.

- D’accord, j’arrête, lui ai-je fait !

- Merci, a-t-il répondu en ravalant sa morve mêlée de sang.

- Maintenant, prends tes affaires et tire-toi  !

J’ai eu raison de faire ce stage accéléré de boxe française avec Marie Astrid, une réussite à tout point de vue. Charle Edouard a enfin compris que “femme” ne rimait plus avec “soumission”.  Lui et moi, on ne s’entendait  plus. Il me voulait sainte et pute ; mais pute, seulement avec lui, bien sûr, et toujours gratuitement. Pourtant, tout travail mérite salaire ! C’est ce que je me tuais à lui répéter, mais Charles Edouard ne l’entendait pas de cette oreille, il a toujours eté grippe-sous.

Je pense qu’il m’oubliera aussi vite que moi je l’oublierai. Il pourra enfin terminer sa thèse de philosphie – La rationalité comme principe de l’éducation à la liberté et à la paix – qu’il n’arrivait pas à  achever à cause de moi, c’est tout au moins ce qu’il disait.  Avant qu’il ne parte, je lui ai  dit en guise d’adieu.

- " La différence entre la théorie et la pratique, c'est qu'en théorie, il n'y a pas de différence entre la théorie et la pratique, mais qu'en pratique, il y en a une."  Et j’ai ajouté, ne me remercie pas, ce n’est pas de moi.

Pour toute réponse, Charles Edouard m’a fait un doigt d’honneur. Ensuite,  il a pris sa valise et il a claqué la porte violemment derrière lui. Bon vent.

PS : texte écrit dans le cadre des “ impromptus littéraires

Presquevoix...
Newsletter
10 abonnés