Les goélands
En passant devant cette maison, elle a observé la façade, sorti son appareil, et s’est demandée qui avait eu cette idée étrange.
Elle - qui jamais ne hurlait - détestait les goélands et leurs cris stridents.
- Propriété privée ! a aussitôt crié une voix mâle alors qu’elle terminait ses photos.
Il était à la fenêtre. Polie, elle lui a répondu.
- Monsieur, je ne suis pas chez vous que je sache, mais dehors.
- Propriété privée ! a-t-il repété.
- Si vous ne vouliez pas qu’on prenne de photos, il ne fallait pas mettre de goélands sur le mur !
- Propriété privée !
Agacée, elle a lancé quatre cris stridents qui ont séduit les goélands qui volaient aux alentours.
Puis, remarquant que l’homme ne fermait toujours pas sa fenêtre, elle a ajouté, ironique.
- N’oubliez pas de dire aux goélands que la propriété est privée !
- Les goélands ne sont pas humains et je les emmerde.
- Certes, a-t-elle ajouté, mais parfois les oiseaux sont plus humains que les humains eux-mêmes.
L’homme l’a regardé méchamment et sa dernière réponse l’a laissée bouche bée.
- Vous vous prenez pour Dieu ou vous êtes cinglée ? Un petit tour à l’asile ça vous ferait du bien. Décidément, toute ma vie les femmes m’auront fait chier !
Juste après, « le sauvage » a fermé la fenêtre qu’en temps ordinaire il ouvrait rarement.
PS : photo prise au Tréport en juillet 2018