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Presquevoix...

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23 février 2008

A la recherche de l’alchimie idéale !

Les odeurs ont une importance primordiale dans le choix d’un partenaire…
Le site
http://scientificmatch.com vous propose, à travers l’analyse de votre ADN, de trouver le partenaire dont l’alchimie physique  vous séduira. « Le fait est que nous aimons les gens dont le système immunitaire est différent du nôtre » annonce d’emblée ce site. Evidemment, cette petite recherche du partenaire idéal vous coûtera presque 2000 dollars, mais qu’est-ce que 2000 dollars si vous parvenez à trouver le ou la partenaire qui vous emmènera au septième ciel ? Et si un jour, après l’usure bien compréhensible des ans, vous avez votre partenaire « dans le nez ! » ou si vous ne pouvez plus « le sentir », n'hésitez pas à faire une nouvelle expérience olfactive, mais sur le terrain cette fois, le coût en sera moins important et l’expérience peut-être plus "enivrante" !

* J’ai mis en ligne, en juin 2007, un  texte-clin d’œil aux odeurs…
Il s’intitule « Je me sens mal »

22 février 2008

Une simple figue

L’homme, crâne rasé, torse velu, musclé, tatoué, portant lunettes Ray Ban et mastiquant un chewing-gum, regarde la belle figue qui le nargue du haut de la dernière branche de l’arbre du désir.

Le souffle court, l’homme l’observe, puis s’avance lentement, mesurant ses pas tout en évitant les pives qui encombrent le sol. Il s’arrête. L’atmosphère lourde et étouffante assèche sa bouche. La figue le nargue, se moque et expose sa rondeur juteuse à sa convoitise. Il la veut, il sent déjà un goût sucré inonder ses papilles, il salive d’avance.

Il secoue l’arbre, elle résiste. Il secoue encore, elle se balance mais ne réagit pas. Il s’énerve, il a chaud. Il jauge l’arbre, hésite puis d’un bond, se lance. D’un coup de rein puissant, il se hisse sur la première branche, agrippe la suivante et grimpe dans l’arbre. S’approchant sans trop de difficultés de l’objet de son envie, alors que sa main s’apprête à cueillir ce fruit, une voix l’interpelle.

- Mon commandant, le colonel vous appelle, c’est urgent !

L’homme jure entre ses dents. D’un geste rageur il cueille le fruit, dégringole agilement de son arbre, salue et se dirige vers son bureau. Il y dépose la figue.

- Ce n’est que partie remise ma belle, attends seulement mon retour !

22 février 2008

Mon personnage me sauvera-t-il ?

NB : ce texte est une pure fiction

Aujourd’hui, j’ai choisi de créer un personnage à l’opposé de ce que je suis – il est beau, je suis insignifiant, il est drôle, je suis laconique, il est expansif, je suis introverti – en ayant le secret espoir qu’avec lui, ma vie changera. Comment un personnage peut changer la vie de son créateur me direz-vous ? Et pourquoi pas ? Pourquoi le personnage ne serait-il pas le fil qui guide le créateur vers la sortie du labyrinthe ? Aujourd’hui, j’écris ce que je ne suis pas et ne serai jamais, aujourd’hui je m’avance sur des sentiers longtemps interdits dont j’ignore les dangers. Mon personnage ne sait rien de moi ; d'ailleurs, comment pourrait-il en être autrement puisqu'il ne se connaît pas lui-même ?
Je suis pourtant sûr d'une chose : si mon personnage me rencontrait, il ne me comprendrait pas…

21 février 2008

une feuille sous la glace

Je suis comme une feuille qui, tombée de l’arbre, se laisse poser sur l’eau. Portée par le flot de la rivière, elle parcourt un long chemin, chahutée par le courant. Parfois, elle reste coincée entre deux pierres, parfois elle se fait immerger sous la glace mais ressort toujours…enfin… jusqu’à ce fameux jour où cela ne sera plus possible.

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21 février 2008

Faire n’importe quoi pour devenir n’importe qui…

C'est le rêve de Rémi Gaillard, le sale gamin, le trublion de service  qui se moque de l'autorité, brave les interdits, cultive le décalage, détourne des situations banales... Toutes les vidéos ne sont pas  drôles sur le site de Rémi Gaillard, mais on passe un bon moment.  J’avoue qu’après les avoir vues, j’ai été atteinte de l’envie de  me « foutre » de la tête de l'autorité pour ensuite décamper à toutes jambes ! (voir notamment les vidéos «  Rémi piège M. Univers », « Decathlon Pékin 2008 », « Mets le ballon où tu veux », « Stationnement interdit » ou « Abemous papam » etc. ) Rémi Gaillard réveille en nous l’enfant qui n'avait fait que s'assoupir ...
Allez, demain, moi aussi je vais faire un pied de nez aux convenances... un bon moyen d’éviter de se prendre au sérieux …et de se croire infaillible… 
Dès aujourd’hui, pourquoi ne pas penser à côté*  et devenir un OEO ( Objecteur Eclairé d'Obéissance ) !
Désobéir, n’est-ce pas le premier pas pour se « déconditionner » des carcans de toutes sortes ?


* citation extraite du site du joyeux « sale gosse » Rémi Gaillard :
www.nimportequi.com
* inventer, c’est penser à côté, disait Einstein

20 février 2008

Faut-il imaginer le pire ?

J'aurais la faiblesse de penser que oui ; le pire comme une hypothèse afin d'éviter les plaines de l'amertume, le pire comme la glace qui libérera la nature séquestrée au printemps, le pire comme avant-garde du meilleur…

18 février 2008

Peut-on mourir en rêve ?

Hier, dans mon rêve, j'aurais pu y passer ! Trois hommes me poursuivaient, décidés à me tuer ; pourquoi ? Je n'en sais rien ! J'ai crié à l'aide, plusieurs fois. Mon mari me soutient que c'est lui qui m'a sauvé la vie parce qu'il m'a parlé. Moi je lui ai répondu que je ne me devais la vie qu'à moi-même parce que si je n'avais pas crié, je ne me serais pas réveillée et j'aurais continué à courir encore et encore dans mon rêve. Mon mari veut avoir raison, moi aussi. A vrai dire, peu importe, l'essentiel c'est que je sois vivante.
En y réfléchissant, je me demande si c'est possible de mourir en rêve et dans la vraie vie en même temps. Est-ce que j'aurais pu ne pas me réveiller ? Je préfère ne plus y penser sinon je ne voudrai plus m'endormir…

17 février 2008

Je me souviens de vous…

Elle est là, assise sur son canapé sous la glace aux contours dorés. L’heure passe, deux réveils disposés non loin d’elle lui rappellent le temps qui la guette. Elle dit « Je suis contente de vous voir, je vous attendais », comme si elle avait passé sa journée à attendre le bruit de mes pas. Je la crois. Le chat s’éloigne, l’air malveillant. Je le gêne. Il quitte la chaise recouverte d’un drap couleur poils. Je m’y assieds, c’est comme un rituel. Elle me parle d’elle et son oreille siffle – « encore cet appareil » - me dit-elle et elle soupire en opérant une pression vigoureuse de sa main gauche sur le bord inférieur de l’oreille. « Il  me laissera donc jamais en paix, c’est quelque chose ! » L’oreille siffleuse se calme. Jamais de silences entre nous. Elle bavarde - de tout - pour oublier le temps qui lui n’oublie rien. Parfois elle reprend sa respiration, oppressée. Je lui pose une nouvelle question et elle se repeuple de mots. Ce qu’elle ne peut plus faire, elle en parle.  Pas d’apitoiement. Elle se sent diminuer, elle le dit. Marcher jusqu’à la grille la fatigue – « Vous ne voudriez pas aller voir si j’ai du courrier ? » Aller chercher le plat pour les chats dans le réduit infesté de mouches l’épuise, j’y vais, il s’en dégage  une odeur d’urine et de pâté qui avant m’obligeait à retenir ma respiration. Je me suis habituée aux odeurs, celles du réduit et celles de la maison. Au début, elles me prenaient à la gorge. Une gamelle de nouilles devant la cuisinière, une de pâté pour chats devant l’évier, le chat est roi. Parfois elle a un geste d’énervement envers ses compagnons – « Allez, va t’en vilain matou ». Elle en chasse un, un autre arrive. A qui sont-ils ?
Elle est menue sur le canapé passé, une souris. Des gestes lents. Un vieux tricot rose, une jupe vert émeraude à rayures noires et ses chaussons avachis, éternels. Relents de souvenirs dans le salon désuet. « Je vous ai déjà dit que j’ai été élevée par un évêque ? » Elle a eu une belle vie, même si ses parents sont morts quand elle avait 7 ans. Des jeudi et des week-ends passés à l’Évêché – « Il était pas commode, mais c’était une bonne personne " – une vie de fête pour une petite fille – « J’en ai connu du beau monde, des comtes, un ministre, des princes... » – des images la font sourire ; îlots d’enfance exilée.
Elle veut écrire ses mémoires. Le cahier repose sur la table de nuit dans sa chambre. La semaine dernière je l’ai ouvert pour y écrire une phrase. Juste lui donner envie… Ses mains veinées, ses doigts noueux d’arthrose refusent le stylo. Elle veut bien essayer mais pas de courage. « Demain, je le ferai, demain. »  Aujourd’hui elle est contente, quelques lignes ont été écorchées sur le grand cahier des mémoires. Fatiguée, elle s’est arrêtée. Et puis maintenant elle n’a plus la force avec ses malaises qui la prennent n’importe quand - « Ah j’en gagne pas ! » La dernière fois elle n’a pas pu se relever de la marche où elle s’était assise. « Parfois, je me demande pourquoi je vis ! ». On se sourit, je lui dis qu’il y a les gens qui l’aiment et puis les chats, tous ces chats qui seraient malheureux si elle partait. « Je me demande comment c’est après ? » Moi aussi, mais dois-je le dire ? En riant je lui rappelle qu’elle me verra d’en haut et qu’on se fera coucou une fois par jour, tout ça en économisant le téléphone.
Un autre jour elle prépare son horrible pâté pour chat debout dans la cuisine. Son dos est voûtée et  fait une bosse  où sa tête se loge bien sagement. Elle aplatit sa pâté du dos de la fourchette. Aujourd’hui elle est triste, sa fille lui a fait des reproches, elle lui a même répondu « Je ne vais quand même pas me tuer pour te faire plaisir ! »
Quand on est vieux on vaporise la mort autour de soi, pour l’apprivoiser. On imagine qu’on mourra comme ci ou comme ça, dans son fauteuil ou dans son lit, le matin ou le soir, sans souffrance ou... Et les autres vous écoutent raconter la mort. Ça ne peut faire de mal à personnes les mots de la mort. Que des mots qui voyagent entre nous.
Elle se sent seule et elle a peur des longs blancs de l’après-midi. Pas de visite toute une après-midi, c’est long. La mort est son amant redouté, celui qu’elle a longtemps ignoré, orgueilleuse, mais qui la caresse dans le silence des longues après-midi où elle somnole. « J’y vois plus, si c’est pas malheureux ! Et ma fille qui veut pas que je me fasse opérer ! » Pas de consolation à apporter. Les enfants sont le prix à payer de notre vie sur terre. Reproches et ressentiments. La paix qu’on ne trouve pas dans notre famille, la trouve-t-on ailleurs ? Je lui assure que je lui écrirai pendant les vacances. Bien sûr qu’elle peut compter sur moi.
Aujourd’hui elle m’appelle au téléphone, elle a eu un malaise. Je la trouve sur son canapé, blanche, la poitrine oppressée. Quand elle me voit, elle sourit « Vous êtes gentille d’être venue, eux ils croient que je fais semblant pour qu’on s’occupe de moi. » Elle se tait, incapable d’en dire plus. Je m’assieds à côté d’elle et lui prend la main. Elle est chaude. Je lui souris. Surtout qu’elle ne parle pas, d’abord que la respiration se calme. Elle doit aimer ma main qui touche la sienne. De la tendresse à fleur de peau. Plus que des  mots. Peu à peu sa respiration reprend le fil de la vie « Vous savez je me demande ce qui me retient de ne pas ouvrir le gaz »,  je ne sais pas quoi répondre, j’écoute et  lui caresse la main. J’attends. « Je crois que ce qui m’a fait du mal c’est de penser qu’ils allaient me laisser seule ce week-end ». Elle se sent abandonnée, comme un chien laissé sur le bord de la route avant les vacances ; elle dérange. Pas de place pour elle. Comment arriver à oublier ce miroir de mort qui  est tendu ? L’abandon et la solitude, il faut apprendre à vivre avec eux, mais comment le dire ? On meurt seul. Elle le sait.
Le vendredi, c’est le jour du tiercé, notre secret – « Je ne le dis pas à ma fille, elle me gronderait ! » Je dépose le journal des courses sur la table et elle le saisit déjà. « On joue combien ? » Son enthousiasme est contagieux. Elle voit déjà le butin sur la table. Un trésor que sa fille ne pourra pas toucher, toujours ça de pris. Si je l’écoutais ce serait un quinté + en six chevaux. Raisonner le rêve est-ce possible ? J’avance l’argument de l’argent qu’elle n’a pas encore. Elle se résout, déçue, à ne faire qu'un tiercé « C’est quand même malheureux de demander l’aumône. Ah si on gagnait ! » Ses yeux verts-gris lissés d’un voile opaque s’animent. Je préfère ne pas lui rappeler que jusqu’à présent on a plus perdu que gagné ! Je rêve avec elle, si on gagne on partira dans une belle maison en bordure de mer, avec une terrasse abritée du vent où l’on installera nos deux chaises longues pour voir les couleurs de la mer. On y prendra notre thé, avec des gâteaux au chocolat à cinq heures. Elle sourit gentiment. Je vois à son regard que mon idée lui plaît. « Si ça pouvait arriver ! Et je le dirai pas à ma fille ! Je garderai tout pour moi ! »
Aujourd’hui, je lui  parle de mes petits malheurs quotidiens. Je lui raconte des scènes légères, il faut savoir parler de soi sans attrister. Elle sourit, hoche la tête compréhensive. J’ai entendu la grille du jardin s’ouvrir, c’est son petit-fils. Je m’éclipse. Surtout ne pas prendre trop de place. Il me salue et je referme la porte derrière moi. De la fenêtre de ma cuisine, je vois son crâne chauve qui fixe l’écran de télévision…

NB : texte que j'avais écrit à la mort de ma voisine

16 février 2008

Comment préserver ses souvenirs ?

Ne lavez jamais vos souvenirs ou si vous les lavez, préférez un savon doux, à la lavande ou à la cannelle. N’oubliez jamais que les lavages répétés, même à la main, risquent de donner aux couleurs originales des teintes que la mémoire ne  reconnaîtrait plus… et quand une mémoire se sent trahie, elle peut y perdre son âme !

PS : Ce billet a été inspiré par la lecture d' un texte de Coumarine sur sa poupée.

15 février 2008

Le MED

Elle faisait partie d’un mouvement dissident, le MED - Mouvement des Evadés du Désir – mais elle ne le disait à personne, de peur de choquer ceux chez qui le désir était au cœur de la vie. Elle avait décidé de rester vierge, non qu’elle eut souhaité se consacrer à Dieu – elle n’avait pas même été élevée dans la religion -  mais elle voulait avant tout se préserver du désir de l’autre, la peur d’être aspirée, sans doute.
Rien, ni dans son attitude, ni dans sa tenue, ni dans ses propos n’aurait pu éveiller les soupçons.
Quand on lui parlait de sexe et d’aventures - comme si vivre se résumait à « baiser » - elle se contentait de hocher la tête ; jusqu’au jour où elle la rencontra…

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