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Presquevoix...

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29 mars 2008

Entendu ici ou là…

- Moi, ma principale qualité, c’est l’écoute ; le problème, c’est que je n’entends pas !

Au journal de France 2, hier, à 20 h00, question à un retraité :
- Et pour vous, vieillir, ce n’est pas un naufrage ? (Allusion à la phrase du Général de Gaulle « La vieillesse est un naufrage »)
- Si on a une bonne bouée, ça va ! a répondu ce retraité en souriant.

Question de Serge July à Daniel Cohn Bendit dans le reportage intitulé « Empreintes », hier, sur France 5 :

- Dany, quel est ton principal défaut ?
- Je veux trop qu’on m’aime.

28 mars 2008

c'est pas beau la vie?

- Mademoiselle Durant ?
- Oui, monsieur.
- Je vous vois songeuse, vous n’avez plus de travail à faire ?
- Oh ! oui monsieur, sauf que je réfléchissais à la meilleure façon de faire cette même tâche mais de manière optimale.
- C'est-à-dire ?
- Au début de notre collaboration, vous m’avez expliqué comment exécuter ce travail et depuis je fais selon vos consignes.
- Oui, c’est pour cela que je vous paie d’ailleurs.
- Oui, bien sûr…bien sûr. La routine aidant, je me suis aperçue que je pouvais faire mieux en moins de temps.
- C'est-à-dire ?
- En réfléchissant bien…
- Je ne vous paie pas pour réfléchir, mademoiselle Durant, je m’en charge moi-même, je vous paie pour travailler !
- Euh ! oui, mais je travaille Monsieur, je travaille.
- J’y compte bien, je n’ai pas l’intention de financer vos pensées divagantes.
Quelques minutes s’écoulent.
- Monsieur ?
- Quoi encore ?
- Vous n’êtes donc pas intéressé par ma proposition ?
Il répond d’un air agacé.
- Quelle proposition ?
Mademoiselle Durant regarde son chef, réfléchit une seconde et se ravise.
- Euh…celle d’aller vous chercher une tasse de café !

Le soir, dans une brasserie.
- Tu as vraiment été lui chercher un café ?
- Ben oui, visiblement, il est obtus, borné et totalement incompétent, je n’allais pas insister au risque de perdre ma place. J’ai eu une meilleure idée !
- Laquelle ?
- Je fais comme je pense, sans rien lui dire bien sûr, et avec l’avance que je vais nécessairement prendre, avoir du temps libre pour continuer à écrire mon manuscrit. Comme ça mon chef sera mon principal sponsor sans même qu’il s’en rende compte, c’est pas beau la vie ?

28 mars 2008

Paranoïa

- Il m’a dit que vous aviez dit que j’étais quelqu’un de peu fiable, voilà ! Maintenant je voudrais savoir si vous avez vraiment dit ça ?
Il l’écoutait en essayant d’avoir l’air de la prendre au sérieux. C’était la troisième fois cette semaine qu’elle lui faisait sa crise de paranoïa et il en avait marre. On l’avait déjà prévenu “ Si tu n’y mets pas un terme tout de suite, elle sera dans ton bureau tous les jours. Elle est folle à lier ! ” Maintenant elle était en face de lui, la bouche tremblante, l’air pathétique, la larme au coin de l’œil et il devait trouver quoi lui dire pour désamorcer le harcèlement quotidien qui menaçait de s’installer.
- Ecoutez Madame Durand, si on écoutait tout  ce que disent les gens, on ne vivrait plus. Les rumeurs circulent vite, surtout dans une entreprise alors notre, c’est rôle d’y couper court et non de favoriser leur circulation.
- Mais  il m’a  dit que vous lui aviez dit ça, il me l’a juré ; je ne vois pas où est la rumeur  !
Elle insistait. On lui avait dit qu’elle était coriace. Il ne voyait plus qu’une solution  à court terme, le retrait. Après il envisagerait autre chose. Il aurait mieux fait de tenir sa langue avec cet imbécile de Masson.

- J’ai un rendez-vous très important et je dois partir Madame Durand. Nous en reparlerons plus tard si vous le voulez bien.
C’est à ce moment-là qu’elle se rua comme une folle sur la porte du bureau et la ferma à clef.
- Ah non, vous n’allez pas vous en sortir comme ça ! Les autres aussi ont essayé de me faire passer pour une folle, maintenant ça suffit !
Elle était devenue rouge écarlate et avait mis prestement la clef dans sa poche. Elle s’agitait dans tous les sens et son ton menaçant l’avait tétanisé. Il n’arrivait plus à penser et maintenant son flot de paroles le submergeait.
- J’en ai marre d’être la risée de tout le monde, marre de passer pour la folle de service, marre d’être le bouc émissaire de cette entreprise de merde, marre qu’on me tape sur la tête pour que je m’enfonce encore plus, marre qu’on ne parle que de mes défauts, marre que mes collègues me discréditent tout le temps, marre des sourires en coin sur mon passage, marre que….
Soudain les mots qu’elle criaient lui parurent de plus en plus lointains, la voix de Madame Durand était devenue un tissu qui enveloppait son cerveau, il ne tenait plus sur ses jambes qui ressemblaient  à du coton, ses membres refusèrent obstinément de bouger, sa tête était comme prise dans du formol et il ne pouvait plus articuler un mot. Il revit rapidement sa femme, sa fille, son chien comme dans un film en version accéléré… puis il s’écroula sur le sol.
Affolée, madame Durand ouvrit prestement la porte du bureau  et hurla  un “ au secours ” rauque à plusieurs reprises, mais il était trop tard, personne ne réussit à le réveiller du sommeil cataleptique dans lequel il était plongé.

27 mars 2008

Les enfants peuvent-ils faire le « malheur » des parents ?

Oui, sans l’ombre d’un doute ! J’imagine déjà des sourcils qui se froncent… 
Bien sûr, ils ne le font pas exprès, ces « chers petits », mais ils chatouillent de telle façon notre fragile fibre parentale que le tissu finit par s’effilocher et, au bout de quelques années d’usure, il ne reste plus qu’un haillon qui ne pourra être ravaudé qu’au prix d’une patience admirable. Parfois, hélas, ni les parents, ni l’enfant – et oui, l’enfant aussi a sa part de responsabilité – ne pourront  passer le fil dans le chas de l’aiguille afin de recoudre ce qui peut encore être recousu, et de larges béances apparaîtront ; certains esprits bien pensants décrèteront qu’il suffit pourtant d’aimer, mais qu’est-ce qu’aimer ?
Reconnaissons que souvent, les longues traversées de l’esquif familial sont chahutées par les vents infatigables de la solitude et l’incompréhension. Si ces vents s’apaisent l’esquif pourra arriver à bon port, s’ils ne s’apaisent pas…

26 mars 2008

Le trou de la serrure

serrureIl lui sembla que, tout le temps qu’il passa à regarder, il ne respira pas*. Jamais il n’aurait dû coller son œil contre la serrure, non pour une histoire de morale dont il n’avait que faire, mais pour autre chose qu’il n’arrivait pas à définir. Il l’avait vue nue, offerte et il avait presque eu la tentation d’ouvrir la porte ; mais pour faire quoi ?  Pour lui dire qu’il n’était qu’un voyeur juste bon à l'aimer en la regardant par le trou de  la serrure ?  Elle lui aurait ri au nez, elle en aurait parlé à ses copines, il aurait été la risée de tous, on l’aurait fui ou montré du doigt et il aurait été encore plus seul qu’il ne l’était…
Il avait toujours eu peur de mourir de vivre et il ne pouvait respirer qu’en aspirant de petites bouffées de la vie des  autres, à leur insu. Il volait leurs mots, leurs phrases, leurs gestes, leur voix, il les emprisonnait dans la toile d’araignée de son âme pour les faire sien sans que personne ne s’en doute. Ce qui était aux autres était toujours plus beau, même s’il savait que cette beauté perdait instantanément de son éclat dès qu’il se l’appropriait et la cachait dans les plis de sa mémoire. 
Neutre, il traversait la vie comme il traversait les gens, sans  laisser de traces, mais un jour on entendrait parler de lui, un jour…

* phrase extraite du livre Crime impuni, de  Simenon

25 mars 2008

Agacements

Mon patron m’agace ! C’est ainsi et je dois avouer que c’est dur d’être 8h par jour face à quelqu’un d’agaçant. Comment en suis-je arrivée là ? Voyons que je me souvienne…

Le jour de mon engagement, il avait déjà ce tic, cette manière de se tirer les poils de la barbe comme si il voulait s’épiler le menton, poil après poil. Je n’y avais pas pris garde, trop concentrée sur l’impression positive que je voulais donner. Puis, les premières semaines, j’étais trop concentrée sur mon travail pour y faire attention. Progressivement, la routine s’installant, j’ai commencé à remarquer ses autres tics comme celui de se ramoner le nez en lisant ses contrats, ou celui de se nettoyer les oreilles avec son stylo et je ne parle pas de sa façon de se curer les dents avec un bout de papier ou ses ongles…J’ai bien essayé de diriger ma concentration ailleurs mais on dirait que c’est fait exprès, à force d’essayer de ne plus y penser, je note tout comme si un radar était en moi et programmé pour enregistrer tout ce que je ne voudrais pas voir.

Et son rire, Seigneur, son rire ! On dirait un âne qui brait. Notez que j’adore ces animaux, fidèles, têtus et si forts au labeur. J’aimerais même en avoir un mais dans un trois pièces avec vue sur cour, ce n’est pas l’animal de compagnie idéal…Pour revenir à mon patron et à ses tics, j’ai imaginé une stratégie pour me rendre la vie plus douce. Prétextant un besoin de lumière, j’ai demandé à positionner mon bureau de telle façon que le sien n’est plus en face de moi mais derrière moi. Les premiers jours, c’était génial, enfin je revivais mais cela n’a pas duré. Je ne le voyais plus, c’était un fait mais j’ai commencé à l’entendre. Jusqu’à ces jours jamais je n’avais remarqué qu’il avait un dentier…et savez-vous le bruit que fait un dentier quand son propriétaire joue avec, mmh ?

25 mars 2008

Mes chers remords

Je préfère avoir des remords que des regrets. Je suis faite comme ça. J’aligne les cadavres de mes remords sans compassion, je les contemple et hop, je les exécute froidement et les envoie ad patres !
Mon dernier remord en date, s’appelle Jordan. Je savais pertinemment que tout nous séparait Jordan et moi : il est petit, râblé, amateur de body building, ennemi affiché de la lecture et moi je les aime plutôt grand, mince, amateurs de théâtre et de littérature. Je peux dire que j’ai savouré le défi jusqu’au lit, comme à chacun de mes délits. 
A vrai dire, comme d’habitude, j’ai plus goûté le plaisir de l’interdit que le plaisir lui-même, quoique le sexe avec Jordan m’a laissé une saveur particulière… sans doute à cause de son acharnement à me conduire coûte que coûte au septième ciel ! Pas une seule fois il n’a renoncé - il n’aimait pas l’échec – un roc ! On l’aurait dit dopé à la testostérone ! Enfin, il a bien fallu en finir où il m’aurait achevée ; j’ai rompu hier ! Nous sommes restés ensemble sept jours exactement et quand je me levais le matin, je n’avais qu’une seule envie, me recoucher. Au bureau – je travaille chez un concessionnaire Peugeot - mes collègues commençaient à me faire des allusions grivoises sur mes nuits harassantes ; ce n’était plus possible !  Depuis hier, je suis seule, jusqu’au prochain…

24 mars 2008

Pourquoi tu fais du théâtre ?

Avant-hier soir, après une petite représentation théâtrale d'amateurs, je demandais à l’une des « participantes » pourquoi elle faisait du théâtre. Elle m’a répondu

- C’est quand même mieux que de rester en tête à tête avec mon mari !

C’est vrai qu’il est plus facile de faire du théâtre que de partir du domicile conjugal. Et puis le théâtre, ça permet de vivre plusieurs vies à la fois - on est soi sans être soi – et  on peut insulter ou même tuer son mari dans plein de scènes sans qu’il ne meure vraiment. Il y a là de quoi soulager !

23 mars 2008

Le Lavaux

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Quand je marche dans cette région, je me dis que "même si on n'y trouve pas de meurons mais du chasselas, il y fait rudement bon s'y promener malgré les dérupes qu'on voit sur la photo! Cette région n'est habitée ni par des niolus ni par des taborniaux , au contraire ! Au détour d'un chemin, on peut s'arrêter dans un carnotset pour boire un petit coup de Dézaley et tester les vins du coin. Ah!, il ne resterait que le petit clopet à l'abri du vent pour se sentir le roi du monde... pour autant que ce soit pas la cramine au dehors comme c'est le cas ces jours!"

23 mars 2008

Il y a blague et blague !

Partir en voyage, c’est aussi se raconter des blagues ; les élèves aiment ça les blagues, surtout les blagues sur les minorités - les noirs, les arabes,  les portugais, les blondes… – et pas toujours du meilleur goût puisqu’elles réduisent chaque minorité à deux ou trois préjugés qui la stigmatisent… Donc, de mon voyage à Florence avec les élèves je retiens une blague, racontée par un élève français dont les parents sont d’origine Maghrébine ;  une blague comme on les aime, qui n’enferme pas ceux dont elle parle. La voici :
Tu sais ce que c’est Alice au pays les Merveilles pour les Maghrébins ? Eh bien c’est Fatima chez Tati

* Pour ceux qui ne connaîtraient pas Tati, c’est un grand magasin, très bon marché, que l’on a dans toutes les grandes villes de France. A Paris, dans le quartier Barbès, les femmes Maghrébines – et pas seulement bien sûr – adorent  y faire leurs courses.

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