« Éclaboussures permises » ai-je lu sur le panneau
accroché à la grille qui entoure la pataugeoire du parc LaFontaine à Montréal. J’ai
souri et mes pensées ont commencé à vagabonder…
Un jour d’été, des enfants crient, hurlent, ils s’éclaboussent
les uns les autres, ferment les yeux quand l’eau leur arrive en plein visage,
les essuient et y vont leur tour, à asperger le copain, à vider la pataugeoire
pour le plus grand plaisir, celui de mouiller l’autre encore et toujours. Ici
pas d’interdit, on peut éclabousser tout son soûl et par cette chaude journée d’été,
c’est un délice. C’est ce que j’imagine en regardant ce grand bassin encore
vide de son eau et des cris des enfants. Dans les souvenirs de mon enfance, les
interdits dominent : interdiction de sauter, de courir autour de la
piscine, interdiction de crier et de hurler pour ne pas déranger, interdiction d’éclabousser
les autres, de mouiller les adultes qui
font leur longueur telles des grenouilles pataudes, interdiction, interdiction…
Je continue ma promenade. Il fait frais en ce matin certes
ensoleillé mais à la température qui ne me fait pas regretter ma petite laine.
Alors que je déambule entre les pelouses toutes vertes des premiers brins d’herbes
tendres du printemps, je remarque une forme allongée. Un corps en bikini s’offre
aux premiers rayons du soleil matinal. Le point d’interrogation surgit de
dessus ma tête : séance de bronzage précoce ou besoin vital de soleil
après un si long hiver…