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Presquevoix...

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24 octobre 2008

Malentendu (gballand)

A la fin – conclut-elle agacée -   j’en ai eu marre de son monologue et j’ai mis un terme à notre conversation ; d’ailleurs, je ne lui avais pas parlé pour qu’elle me parle d’elle, mais pour lui parler de moi !

23 octobre 2008

L’encyclopédie ( texte de gballand )

- Les encyclopédies, c’est nul !

C’est ce qu’il lui avait déclaré quand elle lui avait dit  ce jour-là.

- Internet, niet ! Et tu sais très bien  pourquoi !

Il n’ouvrait jamais  une encyclopédie : trop lourde, écrit trop petit, pages trop fines… elle connaissait le discours de son fils par cœur, c’était un adepte de la secte du copier-coller ! Elle avait donc continué à vaquer à ses occupations comme si de rien n’était ; entamer  les hostilités n’aurait servi à rien !

- Ben je m’en fous, si j’ai un zéro ça sera de ta faute, y faudra pas te plaindre !

Il avait toujours su  quoi dire pour la faire rugir.

- Putain de merde, prends l’encyclopédie dans la bibliothèque je te dis, c’est pas difficile ça, non ? C’est ce que je faisais, moi, quand j’avais ton âge ! Je cherchais dans l’en-cy-clo-pé-die et j’en suis pas morte !

Pourquoi lui avait-elle dit « putain de merde » ? Ce n’était pas digne d’elle. Elle devait se reprendre, faire deux ou trois respirations ventrales et tout irait pour le mieux. Ensuite elle relaxerait ses épaules si tendues et elle pourrait peut-être lui adresser la parole sur un ton moins agressif.

Mais son fils ne l’entendait pas de cette oreille.

- Bon, c’est toi qui l’auras voulu, après faudra pas m’accuser ! Et il se planta devant la télévision.

Quand elle le vit avachi sur le canapé, la télécommande à la main,  elle hurla dans la cage d'escalier.

- MICHEL – EL- EL, occupe-toi de ton fils ou je fais un malheur !!!

22 octobre 2008

Rome ( voyage de MBBS)

079

Tous les chemins mènent à Rome !

C’est ce qu’on dit souvent, moi je dirais autre chose du style :

« Rome, d’antique, tu es devenue tragique »

 « A Rome, mot d’ordre pour les motos, scooters, voitures: foncez !

A Rome, mot d’ordre pour les piétons : faites gaffe à votre vie ! »

 « Colisée, tes murs sont-il encore empreints du sang des victimes de tes jeux?»

« Rome, lieu idéal pour apprendre la patience dans les queues d’attente »

 

Bon ça c’est pour le côté râleur…passons au côté un peu plus sympa

« Rome, si riche d’Histoire que c’en est étourdissant »

« Musées, églises, places, monuments, mon regard ne savait plus où se poser pour se reposer »

« Rome, ta beauté et ta grandeur côtoient ta décadence »

«  A Rome, même dans les restaurants touristiques, les pizzas et les pâtes sont bonnes »

« A Rome, le Frascati (vin blanc du coin) coule rafraichissant dans les gosiers assoiffés »

22 octobre 2008

Le chiffre 6 ( texte de gballand )


- N'en mangez surtout pas,  c’est très mauvais !

C'est ce qu'il lui avait dit la première fois qu'elle l'avait vu au restaurant ; ils mangeaient à deux tables séparées, seuls l’un comme l’autre. Elle avait tout de suite aimé ses yeux noirs légèrement cernés, elle n’aurait pas dû. Il lui avait téléphoné le lendemain  et ils s’étaient donnés rendez-vous devant Notre Dame. Elle coucha avec lui le soir de son sixième rendez-vous – le six était son chiffre fétiche – dans un  hôtel tranquille du quartier St Germain : ce fut un fiasco ! Il la supplia de le revoir, « pour réparer », disait-il. Elle accepta. Ils se rencontrèrent deux,  trois,  quatre, cinq, six fois : le même néant.

Elle renonça à lui ; il ne pensa qu’à elle.

21 octobre 2008

Une phrase

"L'écriture, une sorte de peau qui doit coller à son contenu comme notre peau colle à notre corps tout en lui permettant de respirer"
Alice Rivaz

Simplement envie de partager cette phrase avec vous...

21 octobre 2008

Ma vraie voisine (texte de gballand)

Ma vraie voisine est sans doute pire que ma voisine fictive , c’est pour ça que je préférais ne pas en parler… Par contre, elles ont toutes les deux un point commun : elles parlent trop !

Souvent je me pose la question suivante : pour quoi parler quand on n’a rien à dire ? Et je me tais. Ma vraie voisine, elle, se demande plutôt : pour quoi se taire quand on n’a rien à dire : et elle parle ! Ma vraie voisine n’a pas peur des idées reçues, non, elle les charrie par brassées, par cageots, par tombereaux que dis-je, et elle les déverse d’un seul coup, à la figure de la première venue, moi en l’occurrence, quand elle me voit dans le jardin ou sur le balcon.

Justement, la semaine dernière, j’étais sur le balcon parce que je voulais  couper les branches de notre forsythia, mais mon mari est sorti comme un cinglé et m’a dit d’un ton brusque.

- Ne coupe rien  !
- Mais pourquoi ? Il repartirait mieux le forsythia.

Il m’a mis violemment les points sur les « I ».

- Ne coupe rien, je te dis ! Au moins, avec les branches, la voisine me voit pas quand je suis assis sur le balcon !!! J’ai bien le droit d’être tranquille chez moi, non ?

J’ai rangé mon sécateur. Le forsythia passe  après mon mari.

20 octobre 2008

Les genoux de Martine ( texte de gballand )

Avant hier, on attendait devant le théâtre pour voir une compagnie régionale quand Martine est arrivée, souriante et détendue. La vache,  qu’est-ce qu’elle a grossi Martine ! Enfin, ça, je l’ai gardé pour moi, forcément. Elle nous a parlé de son opération des genoux – les deux, parce qu’elle ne fait jamais les choses à moitié Martine !
Elle appréhendait sa visite chez le chirurgien ; elle croyait qu’il allait lui parler de sa « surcharge pondérale », mais en fait non, il ne lui en a même pas touché un mot ! Je me demande bien pourquoi, parce que ça saute aux yeux qu’elle est grosse, Martine !
En tout cas, Martine, elle était très contente de son chirurgien : gentil, prévenant, le gendre idéal ! Et psychologue en plus, parce que c’est bien le seul à avoir compris que le simple fait de parler de régimes, ça la faisait grossir, Martine !
De retour du théâtre, mon mari m’a dit sur le ton de la confidence : « Eh bien moi, j’aimerais pas être les genoux de Martine, qu’est-ce qu’ils doivent morfler ! ».

19 octobre 2008

« Tenir la chandelle » (texte de MBBS)

Je voyais bien que je gênais et pourtant je n’osais partir, je restais même pétrifiée me demandant quelle attitude adopter. Pourtant cela avait bien commencé.

Avec Marilyne, nous avions décidé une petite « bouffe » entre copines, histoire de nous raconter les derniers événements de nos vies si intenses ! Un texto me demandant si elle pouvait venir avec son nouvel amoureux, histoire de me le présenter pour avoir mon avis ne m’avait pas alertée outre mesure. Ce n’était pas la première fois que nous nous présentions nos copains et, curieuse de voir la tête du nouvel amoureux, j’avais accepté. Rendez-vous fut pris à la « Locanda », notre restaurant préféré situé dans les hauts de la ville. J’étais un peu en retard, les embouteillages empêchant le bus d’avancer, ce qui confirme que des bus sans voies prioritaires, cela ne marche pas, mais ceci est une autre histoire. En entrant à la « Locanda », Gino, un des serveurs qui à force de nous servir, commençait à nous connaître, me désigna une table au fond de la pizzeria, un sourire aux lèvres, ce qui aurait dû m’alerter. L’amas de deux corps soudés l’un à l’autre par la bouche aurait également dû m’alerter mais bon, parfois on ignore tous les feux rouges clignotants par manque de volonté ou paresse…Les présentations faites, nous avons commandé et les petits bisous que ce couple tout neuf échangeait entre deux pages de la carte me semblaient bien mignons. Le fait d’avoir cet inconnu à notre table ne me motivait pas vraiment à raconter les derniers épisodes de ma vie à ma copine et la conversation stagnait dans des banalités qui n’intéressaient personne. Les amoureux mirent donc ce temps libre à contribution pour tester encore et toujours la meilleure façon d’embrasser l’autre. Se retrouver à « tenir la chandelle » comme on dit chez nous fut désagréable mais la rapidité du service fit que je n’eus pas à regarder le plafond et les décorations environnantes trop longtemps…Sauvée par les pizzas…du moins c’est ce que je croyais !

N’avez-vous jamais mangé en face d’un couple échangeant entre chaque bouchée des baisers de plus en plus longs ? N’avez-vous jamais essayé de déguster ce qu’il y avait dans votre assiette sans oser lever les yeux de ladite assiette pour ne pas tomber sur deux personnes pratiquant le bouche à bouche de façon si intensive qu’on pourrait se demander comment ils trouvaient le moyen de respirer ? Et la pizza terminée, le décor ambiant scanné plusieurs fois, la « chandelle » toujours entre vos mains, vous demander ce qui vous fait rester face à cette copine qui se fiche de votre bien-être et qui vous joue un sale tour ?

Finalement la moutarde m’est montée au nez et je décidais moi aussi de leur jouer un sale tour. Je profitais donc d’un baiser particulièrement long pour ramasser mes affaires et partir. En passant, je fis signe à Gino que la facture était pour ma copine. Après tout, une pizza contre 2 heures à tenir la chandelle, c’était pas cher payé !

19 octobre 2008

La réponse ( texte de gballand )

- Quel était votre visage avant la naissance de vos parents… *?

Voilà ce qu’il m’a demandé quand il s’est assis en face de moi. C’était le soir et la rame de métro était déserte. Comme je ne répondais pas, il a penché son visage vers le mien en répétant la même question ; une sueur aigre a pénétré l’intérieur de mes narines m’obligeant instinctivement à reculer, mais mon dos a rapidement heurté le dossier du banc.

- Quel était votre visage avant la naissance de vos parents… ? A-t-il insisté.

Ses deux yeux gris étaient posés sur les miens et  attendaient une réponse comme si je pouvais  leur donner la clef de l’énigme d’une vie. J’avais remarqué qu’une cicatrice lui barrait la joue droite et que sa main gauche pianotait rapidement sur sa cuisse.

- Alors, a-t-il repris, vous n’êtes quand même pas idiote ?

Son pantalon était maculé de taches de graisse et je les voyais bizarrement s’agrandir au fur et à mesure que l’attente durait ; mon esprit semblait flotter dans ces espaces graisseux en m’interdisant toute pensée.

-  J’attends !

Je devais absolument lui trouver une réponse, n’importe quoi, pourvu qu’il disparaisse avec sa question. Je n’aimais ni ses cils trop blonds, ni la façon dont ses yeux s’enfonçaient dans les orbites en laissant des traînées noires et profondes.

- Eh bien - balbutiais-je – je crois que mon visage ne pouvait pas exister… parce que mes parents n’étaient pas nés.
Il s’énerva.
- Vous vous foutez de moi ! Vous voulez que je gobe cette réponse que le premier imbécile venu aurait pu me donner ? Cherchez autre chose !
Je l’ai regardé l’air ahurie. Il ne me restait plus que cinq stations avant République.
- Qu’est-ce que vous voulez que je vous réponde ? Je ne sais pas répondre aux énigmes !
- Débrouillez-vous, sinon vous ne sortirez pas d’ici ! Ajouta-t-il  menaçant.

Voilà, il l’avait dit, il voulait m’emprisonner dans les entrailles de sa question. De petites gouttes de sueur perlaient  le long de mon dos et ma gorge s’asséchait. Aucune expression sur son visage, il attendait sans bouger, ses mains devenues immobiles étaient placées à plat sur ses cuisses et, le haut de son buste légèrement incliné, il continuait à m’observer à travers ses cils presque blancs. Je m’étais habituée à l’odeur de sa sueur. A la Station Arts et Métiers, j’ai imperceptiblement approché mon visage du sien et, lorsque le métro a redémarré, je lui ai murmuré une réponse soufflée par  une voix inconnue qui depuis, vit en moi, sans que je n’aie encore pu identifier qui elle était.

- Avant la naissance de mes parents… j’avais le visage d’une page blanche quand la mer se retire.

Je suis sortie du métro d’un bond et j’ai couru jusqu’à chez moi. Une fois sur le palier, je me suis effondrée devant la porte de l’appartement sans avoir la force de chercher ma clef. C’est là que j’ai passé la nuit. Au petit matin, le corps endolori,  la question  m’a réveillée - « Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ? » - et depuis, elle ne me quitte plus…

* citation de Koan zen

18 octobre 2008

La voisine ( texte de gballand )

Hier, j’étais sur le balcon, je prenais les derniers rayons du soleil et je ne l’ai même pas vue arriver. Qui ? Ma voisine. D’habitude, quand elle sort de chez elle, je rentre illico,  mais hier, elle est sortie sans crier gare et je n’ai pas eu le temps de me cacher. Comprenez-moi bien, si je rentre illico, c’est que ma voisine est un cas ! Ma voisine, c’est un peu comme une plante verte sauf que, non seulement elle s’est échappée de son pot… mais qu’en plus, elle parle ! 
Alors si jamais vous la voyez, un conseil, fuyez…

PS : cette voisine ne présente bien sûr aucune ressemblance avec ma « vraie » voisine.

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