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Presquevoix...

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20 décembre 2008

Dire ses quatre vérités : jusqu'à quand ? (gballand)

La Parisienne Libérée, connue grâce au blog « Gauche alternative choletaise » , a décidé de dire ses quatre vérités sur le net, et elle a bien raison ! Ce qu’elle chante, avec un joli brin de voix, est souvent caustique et drôle. J’apprécie particulièrement cette vidéo-ci.


Dans un article du courrier international - Qui osera se payer la tête de M. Obama - un comique américain dit que « la fonction de l’humoriste est de dire ses quatre vérités au pouvoir ». On souhaiterait qu’il y ait plus d’humoristes en France…


Mais attention ! Bientôt, on ne pourra peut-être plus vraiment dire ses quatre vérités au pouvoir en place. Voyons les choses en face : en 2009, les chaînes publiques seront dirigées par l’homme que M. Sarkzoy  désignera, M. Darcos a l’intention de faire surveiller la blogosphère afin de repérer les « vagues » qui agitent les personnels de l’Education Nationale, le ministre de l’intérieur voit de l’Ultra Gauche partout, le nombre de garde à vue a explosé*, le Fichier des empreintes génétiques gonfle comme une outre, des caméras nous surveillent 24 heures sur 24, on emprisonne à tour de bras, les hôpitaux psychiatriques vont devenir à nouveau des lieux d’enfermement…


Dans quel pays vivons-nous donc ? Le soupçon systématique, la contrainte et la surveillance ne risquent-ils pas de conduire la France entière à l'enfermement ? La France  ne va-t-elle pas devenir un grand centre de rétention ?

* « Le nombre de gardes à vue a explosé depuis 2002 augmentant de 38 000 mesures chaque année. Nous sommes ainsi passés de 336 000 gardes à vue en 2001 à 560 000 en 2007 » (journal Libération du premier décembre )

19 décembre 2008

La pire chose… ( texte de gballand )

Le dimanche après-midi s’étirait, comme tous les dimanches après-midi qu’elle passait avec sa mère dans sa maison de retraite, et elle finit par  lui demander, plus par ennui que par curiosité.

- Quelle est la pire chose que tu aies faite dans ta vie ?

Sa mère hésita un instant et lui demanda soupçonneuse pourquoi elle lui posait cette question alors qu’elle connaissait déjà la réponse. Devant l’étonnement manifeste de sa fille, elle finit par répondre, agacée.

- Me marier avec ton père, bien sûr, comme si je  te l’avais pas déjà dit des milliers de fois !

Elle ne répondit rien. D’ailleurs, sa mère avait déjà allumé la télévision pour regarder Michel Drucker…

18 décembre 2008

L'absence ( texte de gballand )

- Maman, maman j'ai la tête qui sent le pourri !

Elle le contempla  interdite, remarqua que ses cheveux étaient en désordre, que son pull-over était déchiré, qu’il n’avait pas son sac d’école, et que  ses yeux semblaient rouler dans ses orbites.

– Qu’est-ce que tu me racontes là mon chéri ? Essaya-t-elle de dire rassurante tout en sachant que sa question ne servait à rien.

Et l'enfant répéta obstiné

– J'ai la tête qui sent le pourri ! Il n'en démordait pas.

C'est à ce moment là qu'elle aperçut un drôle de tatouage sur sa main.

– C'est quoi, ça, Martin ? Dit-elle en lui montrant la chose
– Rien.
– Comment ça, rien ? Ça n'y était pas hier.
– Je sais pas, ça te regarde pas !

Elle s'approcha de lui, voulut lui saisir sa main  pour voir les détails du tatouage et elle constata que le corps de son fils dégageait un parfum fort, comme une odeur d'encens, mélangée à autre chose.

– Où est-ce que tu t’es fourré pour sentir comme ça ?

Il ne dit rien, mais rougit violemment tout en se dégageant de l'emprise de sa mère.

– Je sens rien et j'ai ma tête qui sent le pourri… cria-t-il à tue-tête

Sa mère dut le lâcher tant son excitation était grande. Il agitait ses bras tel un oiseau pressé de s'envoler et aussitôt qu’il fut libre, il partit en courant.

Depuis ce jour-là, elle ne le revit plus. Elle le chercha partout et cette odeur lourde  la poursuivit longtemps au cœur de ses rêves. Aujourd’hui, elle s'est  habituée à son absence, mais elle attend toujours un signe,  une  odeur d’encens qui lui dirait qu’il n’est pas mort.

17 décembre 2008

Ce matin enneigé (MBBS)

Le manteau neigeux recouvre le jardin, les oiseaux passent d’un arbre à l’autre découvrant ici et là les petites boules de graines suspendues à leur intention. Elle observe à travers la vitre de son bureau leur ballet de branche en branche et se demande si elle ne va pas déplacer cette boule que les merles n’arrivent pas à atteindre…elle a eu de la peine à se lever ce matin, le silence que la neige a induit a motivé ses paupières à rester closes, la chaleur du lit étant encore plus douce que d’habitude. Ne manquaient plus que les bras de son amour, chauds et enveloppants, pour une douce étreinte câline. Hélas, les aléas de la vie font que tout le monde n’a pas le choix de pouvoir rester au lit un jour de semaine…

17 décembre 2008

La main ( gballand )

Avant-hier, le directeur m’a convoquée dans son bureau, au vingtième étage de la Tour Breteuil, pour connaître mon avis sur l’entreprise MAP. Je le lui ai donné sans mâcher mes mots, mais au moment où j’ai voulu sortir, il m’a coincée contre l’armoire en fer tout en me chuchotant que je l’excitais et qu’il aimait mon côté rebelle. Sa chemise était  bleu pâle et il sentait la sueur. J’ai gardé sur moi son odeur acre  pendant toute la journée. Je me demande pourquoi je n’ai rien fait pour l’empêcher de me toucher... Oh, il n’y a rien eu de grave, juste une main entre mes cuisses… J’ai bien vu son geste d’impatience lorsque je lui ai demandé d’arrêter, pourtant, en parfait gentleman, il n’a pas insisté et je suis sortie de son bureau la tête haute.  Seulement voilà, maintenant, j’y pense tout le temps…

16 décembre 2008

Le modèle ( texte de gballand)

Il était arrivé à l'atelier  avec son carton  à dessin sous le bras et son âme en bandoulière ; la séance de dessin lui permettrait peut-être de se vider la tête. Ce jour-là le modèle était un homme nu, allongé, le visage impassible. Il ne l'avait encore jamais vu à l'atelier. Il s'installa sur la chaise, sortit son fusain et déplaça légèrement le chevalet.

Avant de commencer, il regarda autour de lui, l'atmosphère était studieuse. Il finit par poser les yeux sur le modèle, mais les rabaissa aussitôt, le visage empourpré. Trente secondes plus tard, il releva les yeux pour les rabaisser à nouveau ; le modèle était toujours en érection. Il tripota son fusain nerveusement, replaça la feuille sur le chevalet,  releva les yeux pour contempler le visage du modèle, mais aucune émotion ne s'y lisait, il le constata d'un rapide coup d'œil ; par contre, son sexe était toujours dressé. Son cœur battait si vite qu'il eut peur de faire un malaise. Il fallait qu'il se ressaisisse et commence à élaborer quelque chose sur sa feuille, des formes simples, histoire de chasser son trouble et de se donner une contenance

Il prit quelques inspirations profondes et se força à regarder le modèle. Tout était redevenu normal et le sexe reposait tranquillement comme un animal inoffensif. Sa main  tremblait sur la feuille et les lignes qu'il traçait ne ressemblaient à rien ; n'allait-il pas passer plus de temps à gommer qu'à dessiner ? Il respira à nouveau, tenta de crayonner, mais le cœur n'y était pas. Etait-il le seul à être gêné ?


Il leva à nouveau les yeux vers le modèle et lui trouva des hanches étrangement étroites ; son buste était presque imberbe, quant à son sexe, il semblait vouloir se dresser à nouveau. Comment ce type pouvait avoir autant d’érections ? Il était  prêt à tout ranger et à partir quand sa voisine de droite lui souffla.

- C'est la première fois ?
- Oui, répondit-il en rougissant.

Et c'est à ce moment-là qu'il se rendit compte que, oui, c'était la première fois, qu’il ressentait un tel trouble devant la nudité d’un homme.

15 décembre 2008

Reproches? (MBBS)

On a pris notre café sur la galerie et on est restées là, sans rien dire, à regarder le paysage. Elle ne voulait pas parler, moi non plus, alors l’horloge du temps s’est mise à tourner, minute après minute. J’ai pensé, je ne sais pourquoi, à la tortue qui avance lentement mais avance tout de même pour enfin atteindre son but. Donc j’ai attendu, j’avais tout mon temps, du moins j’avais décidé de le prendre, je me suis calée sur mon fauteuil et j’ai siroté ce café qui refroidissait. Elle avait entouré ses épaules d’un châle gris, était habillée d’une robe de chambre grise elle aussi et la seule touche de couleur décorait ses pieds, petites mules d’un rouge vif agrémentées d’une fleur en feutre. Ses cheveux peignés en arrière dégageaient son front et montraient d’elle un visage que je ne connaissais pas ; à la fois serein et dur, dépendant des images et des pensées qui s’agitaient et se cognaient dans sa tête. Sa bouche restait crispée, comme si elle cherchait à retenir les mots qui voulaient franchir ses lèvres desséchées, comme si elle voulait les empêcher de formuler les phrases qui auraient pu expliquer son mal-être. Elle nous en voulait, c’était ce que je pensais, mais je n’arrivais pas à trouver ni comprendre ses reproches potentiels, je ne pouvais qu’imaginer, chercher, inventer, supposer et cela m’agaçait. Finalement, de guerre lasse, j’avais décidé d’attendre que ce flot de griefs passe enfin le barrage de sa retenue et se déverse dans le lit de sa délivrance et de la mienne.

Au loin, je voyais les montagnes enneigées à la blancheur éternelle renouvelée. Etonnamment, je me sentais bien, ce paysage m’apaisait, je ne cherchais plus à rentrer ma tête dans ma carapace, j’étais prête à recevoir, ne manquait plus que son désir à elle de s’exprimer…

15 décembre 2008

Enfance ( gballand )

Nous parcourions le rayon « homme » du printemps, quand soudain il s’immobilisa devant un enfant tétant tranquillement sa sucette dans sa poussette, étranger à l’agitation du rayon.

- Ah le bienheureux  - s’extasia-t-il, un sourire béat aux lèvres - parfois je me dis que j’aimerais bien être dans une poussette et  ne rien faire !

Mais immédiatement il se reprit, l’air inquiet, comme s’il avait oublié un détail important.

- Ah mais j’y pense, c’est pas possible, parce que celle qui me pousserait, ça serait ma mère !!!!!

Et il traversa le magasin d’un pas rapide, comme si l’image maternelle le pourchassait.

14 décembre 2008

Se perdre… (texte de gballand)

museeIls étaient au bar des fleurs et Marie lui avait dit en souriant.

-         - Souvent je me perds de vue.

Sa remarque l’avait pris au dépourvu. Pour éviter le silence, il avait renchéri.

-         Achète des jumelles !

Elle n’avait pas trouvé ça drôle, et leur face à face s’était terminé  dos à dos.

Il avait essayé de lui téléphoner le lendemain, pour s’excuser, mais il tombait toujours sur le répondeur. Lassé, il avait fini par laisser un message qui disait.

-         Désolé pour hier. Rappelle-moi vite, je ne voulais pas te blesser.

Mais Marie n’avait jamais rappelé et il n’avait jamais pu lui expliquer. La vie avait suivi son cours et Mélanie, Julie, Agnès… avaient presque réussi à effacer Marie.

En deux ans, il ne l’avait jamais croisée, étrange dans une si petite ville. Jusqu’au jour où il crut la voir au musée des Beaux-Arts. C’était elle, certainement, il n’y avait qu’elle pour marcher ainsi. Il alla à sa rencontre dans le silence de la salle dédiée aux impressionnistes et il l’appela.

- Marie !

Elle fit volte face.

- C’est à moi que vous vous adressez ?

-         Tu ne me reconnais pas ? Antoine !

Elle l’observa attentivement et répondit.

-         Non, je n’ai jamais connu d’Antoine.

-         Enfin Marie, tu te souviens bien, cette histoire de jumelles, il y a deux ans, et à cause de ces jumelles tu t’es fâchée avec moi !

-         Non, je ne vois vraiment pas, désolée ; Antoine, ça ne me dit rien. Mais au fait, votre Marie, qui est-ce qui vous dit qu’elle veut vous revoir ?

Et elle tourna les talons. Perplexe, il murmura «  Combien de mensonges  faut-il pour faire une vérité ? »

* photo vue sur ce site

13 décembre 2008

La météo ( gballand )

Ils étaient attablés devant la télévision qui venait de cracher la dernière information du journal de 20 heures. Elle savait qu’ensuite il y aurait l’inévitable météo, avec Tania Young. Elle lui fit remarquer, un peu irritée.

- Tu as déjà vu la météo avant le journal, il faut vraiment que tu la voies juste après, aussi ?

Il lui répondit  calmement.

- On ne sait jamais, ça peut changer.

Elle préféra quitter la table.

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