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Presquevoix...

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5 décembre 2009

Les boules Quies (gballand)

Quand il allait à son cours de théâtre il emportait toujours ses boules quies. Sans elles il ne pouvait pas jouer ; les répliques de ses partenaires le déstabilisaient au point d’oublier les siennes. Il préférait se laisser guider par leurs lèvres.
Au bout d’un an  plus personne ne voulut jouer avec lui, il s’en étonna mais ne posa aucune question ; il se contenta de monologues.

4 décembre 2009

Le slip (gballand)

Il cherchait le slip idéal, la perle rare, celui qui vous donne envie de le garder jour et nuit, mais aucun slip ne trouvait grâce à ses yeux, enfin à ses yeux…
Pour lui le slip devait remplir trois grandes fonctions : suspendre, camoufler et maintenir ; sans doute était-il trop exigeant ? Il attendait toujours trop des choses et des gens alors forcément, il finissait toujours par être déçu. Il avait parcouru tous les magasins possibles et imaginables, avait passé commande dans  tous les catalogues de vente par correspondance, mais rien, jamais rien ! L’ampleur de son désespoir n’avait d’égal que la hauteur de la pile de slips qui s’entassaient sur son étagère… Et s’il n’en mettait plus ?

3 décembre 2009

Le lycéen (gballand)

Ce qui caractérise le « lycéen », à mon humble avis de « presque experte » en la matière, c’est d’abord et avant tout le décalage : en anglais il fait du français, en français des mathématiques, en mathématiques de l’histoire, en histoire de l’espagnol,  en espagnol de l’anglais et chez lui, il ne fait rien ou plutôt, il travaille vaguement avec les écouteurs MP3 vissés dans les oreilles et en consultant MSN toutes les deux minutes. Une vraie vie de décalé, je me demande comment les lycéens tiennent à ce rythme-là. D’ailleurs ils ne tiennent pas. En classe ils s’effondrent souvent sur leur table ou sur leur chaise ; parfois même une jambe est étendue sur la chaise d’à côté, mais seulement dans les cas d’extrême fatigue ou de mauvaise circulation ! Ils sont même prêts à vous fournir un mot de leurs parents ou un certificat de leur médecin pour pouvoir rester dans cette position… Souvent, les manteaux sont gardés – même dans les classes surchauffées – retirer son manteau équivaut sans doute à se mettre à nu. Les sacs sont bien sûr calés sur les genoux, par commodité : il est beaucoup plus aisé de consulter ainsi son téléphone portable. N’oublions jamais que le lycéen est en connexion permanente avec le « Monde » ! A une question posée par le professeur, le lycéen  répond très rarement par une phrase, il préfère de loin utiliser  un mot, un mouvement de tête ou le silence, en cas de lassitude. On aura compris que le lycéen n’a pas de temps à perdre avec les mots, il a bien d’autres chats à fouetter…

2 décembre 2009

Le principe du plaisir (gballand)

Sur le blog je-double, le principe du plaisir "selon" gballand, illustré par un photomontage de Patrick Cassagnes

1 décembre 2009

La psychothérapie de soutien (gballand)

Ça faisait quatre mois que Manon allait mal. Elle n’arrêtait pas de me dire qu’elle avait envie de se foutre en l’air. Je n’en pouvais plus. Avec elle mes nuits étaient plus belles que mes jours ; au moins elle dormait. Au comble de l’exaspération, j’ai fini par prendre une décision :
- Si tu veux, je te paie une psychothérapie de soutien ; avec10 séances tu devrais aller mieux.
Elle n’a pas dit non. Manon ne dit jamais non, elle n’est pas contrariante ; enfin,  elle n’était pas contrariante, jusqu’à ce jour où elle est arrivée la bouche en cœur. Elle revenait de sa dixième séance.
- On dirait que ça va mieux, lui ai-je fait souriant, tu vois, qu’est-ce que je t’avais dit !
Elle m’a répondu l’air embarrassée  :
- Oui mais…enfin… j’ai quelque chose d’important  à te dire.
J’étais un peu étonné de tant de mystères, surtout qu’entre elle et moi il n’y a jamais eu de secrets. Et puis soudain elle s’est jetée à l’eau :
- Il faut que je te quitte. Toi et moi ça ne peut plus marcher. On est trop différent.
Je n’ai pas su quoi répondre. D’ailleurs je n’en ai pas eu le temps, elle est montée préparer sa valise et elle est partie sur-le-champ. 
Depuis deux semaines je suis seul avec la chatte - oui, elle m’a quand même laissé Louise - mais je n’ai qu’une envie : me foutre en l’air.

30 novembre 2009

Eclairage (gballand)

Hier, mon mari m'a dit l'air radieux :
- Dans la salle de bain, je vais te mettre une rampe d'éclairage  qui va te faire oublier la tête que tu as !
Je n'ai toujours pas compris ce qu'il voulait dire…

29 novembre 2009

Vertige (gballand)

P1010067Il lui avait dit qu’il pouvait le faire, il suffisait qu’elle le veuille. Elle lui avait répondu : « Chiche ! ».
Trop tard pour reculer, elle le fixait de ses yeux gris et  attendait qu’il s’agrippe au cordage. Lorsque ses mains s’accrochèrent à la corde rêche, son cœur battit à tout rompre. Il commença l’ascension à contre cœur. Son corps se vida immédiatement de son sang et sa tête devint un manège qui tournait à tout rompre. Loin, très loin, il l’entendait qui criait :
- Descends je te dis ! Descends tout de suite ! Tu m’entends ?
Mais il n’entendait plus. S’il descendait, il serait ridicule ; et voudrait-elle encore s’allonger dans l’herbe avec lui pour regarder passer les bateaux ?

* texte écrit à partir de cette photo de C.V prise lors de l'Armada à Rouen

28 novembre 2009

Décrocher la lune (gballand)

Sur le blog je-double, un photomontage de Patrick Cassagnes et je vous explique, ici, ce qu’on peut faire une fois que la lune est décrochée…

27 novembre 2009

Allô ! Névroses ? (gballand)

Saviez-vous que l’on peut consulter des psy en ligne au tarif de deux euros la minutes ? Sur ce site vous avez même droit à la photo des psy ; c’est important de pouvoir choisir la tête qui écoute notre tête, non ?
Je crois que je vais  en parler  à mes personnages ; j’ai l’impression que souvent, ils vont mal…

26 novembre 2009

Liberté ? (gballand)

Quand elle lui avait dit en hurlant « Mais la Liberté, merde, est-ce que tu sais au moins ce que c’est ? », il l’avait regardée interloqué.
Qu’est-ce qui l’avait piquée ? Etait-ce juste le mot « liberté » ?  Pourtant il l’avait seulement dit pour le dire, sans arrière-pensées, comme ça, pour le plaisir de le prononcer.
Il décida de ne pas relever et poursuivit la lecture de ses fichiers sur son ordinateur comme si de rien n’était.
Mais elle se planta à côté de lui, les mains sur les hanches, décidée à continuer la polémique coûte que coûte, même sans lui :
- J’en ai marre, tu vois, marre qu’on ne m’aime que dans l’asservissement !
Il ne répliqua rien. Tout plutôt qu’une dispute. Mais c’est à ce moment-là qu’elle lui porta le coup fatal, il s’en souvenait encore, c’était le 2 novembre 2009 et cette date sonnait pour lui comme un glas :
- J’ai un amant !
Il releva la tête, la regarda stupéfait, une larme coula mais il se tut…

PS : texte écrit à partir d’une consigne des « impromptus littéraires ».

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