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Presquevoix...

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11 avril 2010

Une rencontre évitable

Il y a des jours où l’on ferait mieux de ne pas sortir de chez soi ! Si vous voulez savoir pourquoi : c’est ici
Le texte est de gballand et l’illustration de Patrick Cassagnes

10 avril 2010

clin d'oeil

ghislaineElle faisait partie des Renseignements Généreux. L’agence l’avait envoyée en Normandie pour une mission presque impossible : retrouver un bonheur perdu* sur la plage d’Etretat dans les années 60. Elle savait que l’enquête serait difficile ; quand les bonheurs ne s’effacent pas, ils se fondent dans le paysage et  trouver une trace de leur présence demande une virtuosité infinie.
Mais elle était décidée, rien ne serait laissé au hasard : ce bonheur-là elle le retrouverait, dût-elle en perdre la vue.

* Photo vue sur le blog de pagenas, alias Patrick Cassagnes

9 avril 2010

Et si le pape mourait ?

Il y a quelques jours, je faisais remarquer à mon mari que le pape avait l’air fatigué ; la preuve il a trébuché plusieurs fois sur la moquette rouge de sa grande salle de spectacle. Mon mari m’a répondu  :
- Quand il mourra, faudra qu’ils pensent à en prendre un de 25 ans, et un noir, ça nous changera. Je suis sûr que Jésus sera content.
Son idée m’a paru réjouissante. Et puis il a ajouté :
- Et quand je dis Jésus, je pense pas à l’empaillé de service qu’ils appellent Jésus, je pense à l’autre, celui qu’on a oublié depuis des siècles et des siècles...
Je me demande si parfois le pape pense à Jésus. Peut-être que quand il somnole sur son saint siège il y pense,  peut-être pas, mais le saura-t-on jamais ?

PS : regardez, ici,  le sketche très drôle des Deschiens sur la "papauté"

8 avril 2010

La visite

Quand il allait voir sa mère, il glissait toujours une boîte de dolipranes dans sa poche gauche et une boîte d'antimigraineux    dans sa poche droite, au cas où… sans oublier l'huile essentielle anti-stress dont il aspergait l'intérieur de la voiture,  par mesure  de précaution.

7 avril 2010

La différence

A chaque fois qu’elle se promenaient main dans la main avec lui, on chuchotait, on commentait, on s’agitait. On aurait pu les prendre pour mère et fils mais souvent ils s’embrassaient à pleine bouche, comme par provocation.
La dernière fois, au restaurant, le garçon  avait même demandé ce que voulait son fils. Lui avait eu un fou rire et il avait ajouté :
- C’est vrai que je pourrais être ton fils. On a plus de 20 ans de différence…
Le  visage de Marie s’était soudain rembruni. Elle l’avait regardé émue, son visage imberbe, sa peau si lisse, sa moue enfantine, ses yeux  doux, sa soif d’être. Comment pouvait-elle lui faire ça ?
- Ça ne va pas ? Lui avait-il dit soudain inquiet
- Mais si, pourquoi ça n’irait pas, répondit-elle dans un sourire.
Elle se resservit un verre de vin rouge,  lui prit la main et  chuchota :
- Je t’aime.

6 avril 2010

Le libraire

P7280181Une fois par semaine elle allait à la librairie Lello, non pour les livres – elle ne lisait que peu - mais pour le libraire.  Il n’avait pourtant rien de remarquable, mais son insignifiance même et ses lunettes rondes cerclées d’or la transportaient dans un univers onirique. La nuit, il lui apparaissait chevauchant sa monture de papier dont il descendait pour lui raconter  les romans qu’elle n’avait jamais lus  et, à la fin de chaque histoire, son corps transparent s’unissait au sien dans un froissement de pages. Sa vie s’écrivait au fil de ses rêves et quand elle descendait l’escalier rouge de ses nuits, dans les bras de son chevalier de papier, elle avait toujours une robe étoilée où se reflétaient les eaux du Douro. Le libraire ne l’avait pas encore remarquée et elle ne s’en offusquait pas. Elle avait tout son temps. Un jour elle lui parlerait, un jour peut-être. Pour l’instant elle préférait tourner les pages de ses rêves…

PS : photo de l’intérieur de la librairie Lello de Porto, prise par C.V. en juillet 2008

5 avril 2010

La ressemblance

Hier, je suis sorti de chez moi à la même heure que d’habitude, je me suis arrêté au même café que d’habitude, j’ai attendu le bus au même arrêt que d’habitude sauf qu’on ne me regardait pas comme d’habitude. Déjà, au café, j’avais remarqué que quelque chose n’allait pas. Le garçon m’a délibérément fait attendre et c’est tout juste s’il a daigné me servir. Je me suis dit qu’il avait sa tête des mauvais jours, mais à l’arrêt du 21, quand je suis arrivé, les gens se sont poussés comme si j’étais un pestiféré. Une fois dans le bus, quand j’ai eu trouvé une place assise  à côté d’une femme entre deux âges, elle s’est crispée instantanément et elle a serré son sac sur ses genoux comme si j’allais le lui piquer.
C’est en sortant du bus que j’ai eu l’explication. Un gamin, sac au dos, a hurlé à sa mère le visage terrifié, en me pointant du doigt :
- Maman, le monsieur on dirait Sarkozy !
Quand je suis arrivé au travail, j’ai filé aux toilettes pour me regarder dans la glace. Il a fallu que je me rende à l’évidence : j’avais changé de tête, je lui ressemblais. J’ai vomi dans le lavabo. Le choc sans doute, je voudrais vous y voir ! Je me suis demandé ce que j’avais bien pu boire ou manger...  Puis je me suis souvenu de ce que m’avait crié ma femme, la veille, tout ça parce que je voulais peindre en noir les murs de la salle de bain  :
- Toi, tu finiras comme Sarkozy, avec la camisole !
Voilà, c’est le premier pas vers la camisole…

4 avril 2010

Le sang

Vous ne le saviez sans doute pas, mais « Quand une étoile saigne, il y a du souci à se faire … »

Pour lire la suite, c’est ici.
Le texte est écrit par gballand et l’illustration est de Patrick Cassagnes

3 avril 2010

Le portable

Vendredi, en cours, je remarque une élève le regard fixé sur ses genoux. Je me déplace vers elle en rasant les murs et que vois-je ? Son portable allumé et ses petits doigts agiles qui s’agitent sur l’écran. Je lui dis d’un ton sec :
- Vous connaissez le règlement intérieur ?
Elle me répond stoïque qu’elle ne se sert pas de son portable. Etonnée j’enchaîne :
- Ah bon et ce doigt qui bougeait sur le portable ?
- J’enlevais une étiquette, me répond-elle effrontément.
Alors là, évidemment, que faire sinon s’effondrer ou hurler de rire ! Parfois je me dis qu’il faudrait une caméra qui filmerait en permanence. Nous aurions alors quelques scènes savoureuses de vie de classe. De quoi faire plusieurs montages à visée didactique intitulés : « il faut le voir pour le croire ! »

2 avril 2010

L’opération

Elle attendait dans la salle juste à côté du bloc opératoire - on devait lui poser une prothèse de la hanche - seulement l’isolation du bloc laissait à désirer. Elle entendit d’abord les voix énervées du personnel, puis le bruit lancinant de la  scie et enfin  des coups de marteau qui firent trembler la cloison. Elle appela au secours, en vain. Allait-on lui faire subir le même sort ? Elle voulut se lever, mais le sédatif qu’on lui avait donné commençait à faire de l’effet…

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