DUO -(2)
Marie et Pierre
Quand Marie partait sur le chemin de la politique, on était sûr, ou presque, que les choses allaient mal tourner. Et elle avait la dent dure, Marie. Ce jour-là, c’est le président qui en a eu pour son grade, dommage, il ne dinait pas avec nous. La conversation en était à ce stade.
- Mais à part lui, qui pourrait être président ? avait dit Jean, et Marie avait répondu illico.
- S'il te plaît, arrête de porter ce type au pinacle ! S'il y avait une légion du déshonneur en France, il serait le premier à l’avoir, ce type ! Il parle de réarmement démographique, eh bien, il n’a qu’à donner l’exemple et tirer le premier coup lui-même, mais bon, pas facile avec la compagne qui est la sienne. Il ferait mieux de s’occuper des perturbateurs endocriniens. En plus, ce type, il viole notre démocratie. Souviens-toi que ce roquet narcissique a enterré les cahiers de doléances de 2019 ! On aurait dû l’étouffer avec un joli gilet jaune, tiens ! Je plaisante bien sûr. Tout le monde sait ici que je ne ferais pas de mal à une mouche, même si elle est méprisante, donc encore moins à un roquet. Notre président, il a grimpé au CAC 40 depuis sa première élection. Au début il avait 40 Casseroles Au Cul, maintenant on ne les compte plus ! Lui, sa mère aurait dû lui faire faire une ablation des deux cordes vocales à la puberté ; ses discours fleuves sont si creux et vides qu’ils nous emmerdent. Bon de toute façon, les dés sont pipés, alors on n’a plus qu’à espérer que les filles et les fils de la Sainte Verge de Gauche, je veux dire la sainte Vierge de Gauche bien sûr, arrêtent de se taper sur la gueule ! Amen. Désolée de choquer les catholiques ici présents.
C’est à ce moment précis que Pierre – le seule catholique de gauche présent à la soirée - est entré en piste en lui demandant de se taire car ses monologues anti religieux il en avait marre. Marie, alors, lui a dit en riant : « Saint Prépuce priez pour nous, Amen ! » Ce que Pierre a très mal pris. D’ailleurs, c’était il y a 8 mois et Marie et Pierre sont toujours fâchés. Dommage pour Marie, parce qu’elle accouche dans deux semaines et c’est Pierre, le père de l’enfant. Je me demande si là aussi les dés ne seraient pas pipés ?
PS : prochain texte, jeudi.