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Presquevoix...

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29 avril 2012

Pause

Petite pause : retour le vendredi 4 mai, à 7 heures.

Une citation d'Erri de Luca* sur l'écriture :

" Parler c'est parcourir un fil. Ecrire, c'est au contraire le posséder, le démêler. "

* citation extraite du livre Pas ici, pas maintenant

 

 

 

28 avril 2012

Le rideau

Marie1Je suis allongée sur le lit, les yeux ouverts, tu es endormi à mes côtés et je ne peux m’empêcher de fixer ce rideau blanc que le vent déplace imperceptiblement. Ce frémissement, c’est celui de mon amour, prêt à s’envoler à la moindre blessure. Et cette ombre projetée sur le mur, n’est-ce pas mon passé qui tend sa griffe pour me voler un présent si ténu ?  L’amour est un puzzle dont je n’ai jamais eu toutes les pièces.


Tu reposes tranquillement à mes côtés, tu ne te doutes pas des tourments que mon esprit chagrin remue jour après jour. J’aimerais t’aimer davantage, t’aimer autrement, t’aimer autant que mon désir d’aimer le voudrait, mais je ne peux pas… Je crois t’entendre gémir, je sens que tu vas te réveiller et je te sourirai comme si de rien n’était, je t’embrasserai et je te dirai les petits mensonges que tu veux entendre parce que  l’amour ne peut  partager les doutes. Voilà, tu vas ouvrir les yeux,  me sourire, me tendre les bras, tu sentiras l’herbe qui vient d’être coupée dans les prés… Mais non, je sais bien que tu ne te réveilleras plus, puisque tu es mort.



* photo gentiment prêtée par le blog de treizquatorze.



27 avril 2012

Service à domicile

Licenciée par son patron, elle avait décidé de créer un service à domicile encore inconnu en France, mais très en vogue au Texas : le ménage érotique. Pour l’instant la promotion de sa petite entreprise se faisait de bouche à oreille. Elle avait quatre femmes de chambres – toutes d’anciennes collègues de travail -  et ses clients, souvent célibataires,  faisaient régulièrement appel à ses services une fois par semaine.

Elle essayait de  fidéliser sa clientèle avec la carte 30 heures qui permettait d’avoir une réduction de 10 % sur l’heure de ménage. Quand un futur client l’appelait au téléphone, elle était très claire : il s’agissait  de ménage et rien d’autre, aucun geste déplacé et aucune grossièreté ne pouvaient être tolérés pendant les heures de ménages sous peine de poursuites et de radiation définitive du fichier.

Jusqu'à présent, elle n'avait eu qu'une seule plainte, de la part de Cindy : un client lui avait glissé, en s'approchant un peu trop près d'elle,  qu'avec un châssis comme le sien, elle méritait bien mieux que  de se servir d'un  plumeau !


PS : texte écrit à partir de cette vidéo

26 avril 2012

L’ange

Hier, je rentrais tranquillement chez moi en voiture quand j’ai vu un ange qui faisait du stop. J’ai freiné pour le prendre, forcément, la curiosité.  Seulement, le poids lourd qui me suivait d’un peu trop près, lui, n’a pas pu freiner, la chaussée était glissante.
L’ange m’a remerciée de ma gentillesse, mais avais-je vraiment envie de l’accompagner au paradis ?

25 avril 2012

L’ image

A la télé, cette après-midi-là, il y avait une rediffusion des 101 dalmatiens sur Canal +. Alignés sur le canapé, Anne, 5 ans, Paul, 7 ans et Bérénice 12 ans regardaient sagement les petits dalmatiens s’agiter sur l’écran quand soudain, Bérénice crut voir quelque chose d’étrange qu’elle identifia rapidement.
-    Maman, il y a un  zizi à la télé ! Cria-t-elle.
Marie Dominique sortit de sa cuisine, tel un diable, et hurla « Eteins la télé Bérénice, tout de suite ! »
Anne éclata en sanglots et Paul bouda pendant que Bérénice essayait de leur expliquer qu’on remettrait la télé plus tard. Quant à Marie Dominique, en pleurs, elle prit le téléphone, pour appeler son mari…

PS : texte écrit après avoir lu cet article dans le Parisien.

24 avril 2012

Le Directeur de Cabinets

Avant-hier,  j'ai pris mon poste de Directeur de cabinets, en sous-sol, place de la Calende. Ces nouvelles responsabilités me conviennent à merveille, même s'il n'est pas facile de s'adapter à un nouvel emploi.  Hier, un client m’a demandé si le travail n’était pas trop pénible. Je lui ai répondu que non, mais il a insisté : « Quand même, les odeurs, ça doit pas être facile ! ». Je lui ai juste dit.

-   Pour moi, les odeurs de FN en surface sont bien pires que les odeurs de merde en sous-sol !

Le type n’a pas demandé son reste. Il a mis deux euros dans la soucoupe et il est parti.

23 avril 2012

La loi des séries

Depuis que les politiques d’austérité se multipliaient, sa petite entreprise prospérait. Il avait dû embaucher deux nouveaux agents à plein temps et investir dans un nouveau corbillard. Il se réjouissait de ce succès mais, au fond de lui-même, une petite musique  lui soufflait qu’il n’était peut-être pas légitime de prospérer sur le désespoir d’autrui…


22 avril 2012

Le heurtoir

IMG_3899[1]Elle avait coulé sa main dans le bronze et elle en avait fait un heurtoir. Une belle fin, pour une main.  Personne ne s’était jamais douté de rien et tout le monde avait accepté sa version : il était parti vivre avec une autre femme.


A chaque fois qu’elle rentrait chez elle, elle ne pouvait s’empêcher de sourire en regardant le heurtoir. Qui aurait pu imaginer qu’il finirait ainsi ? Ni lui, ni elle. Il lui avait toujours dit : « Toi, je ne pourrai jamais te faire de mal », et il avait tenu parole, jusqu’au jour où il avait voulu partir. « J’étouffe ! », lui avait-il dit, « Il faut que je prenne l’air ! ». Et de fait, sa main prenait l’air depuis un an, à la porte de chez elle.

PS : texte écrit à partir d’une photo de J.C.D.

21 avril 2012

Les élections

Comme elle ne savait pas pour quel candidat voter, elle prit une décision radicale : scotcher une affiche de chaque candidat dans les WC. A chaque fois qu’elle s’asseyait sur la lunette, elle se forçait à fixer un seul candidat. Elle s’est très vite aperçue que tous n’avaient pas le même effet sur ses intestins. Si certains la constipaient, d’autres accéléraient son transit.

Elle décida de donner sa voix au candidat – ou  à la candidate – qui aurait le moins d’effet sur ses intestins, car eux ne mentaient pas…

20 avril 2012

L’hôtel beau rivage

Il l’avait invitée à l’hôtel beau rivage, à Lausanne et   avait choisi une « Deluxe room » avec vue sur le lac. Elle n’en croyait pas ses yeux. Elle ne put s’empêcher de lui dire qu’il était fou, à ce prix, il se ruinait… Il sourit et lui répondit qu’un cadeau de départ se devait toujours d’être généreux.
-    Tu t’en vas ? reprit-elle surprise.
-    Oui, j’ai rencontré quelqu’un…
Elle voulut savoir pour qui il la quittait et pourquoi, mais il ne pipa mot. En 10 ans de mariage, il n’avait jamais aligné plus de trois phrases d’affilées. Pourquoi changerait-il subitement ?
Elle décida d’accepter ce « cadeau » de bon cœur. Après tout, n’avait-elle pas, elle-même, un amant qui l’avait invitée  au classico hotel son vida ? A l’époque, elle avait d’ailleurs eu un mal de chien à inventer un prétexte pour se libérer. Dorénavant, elle n’aurait plus à se casser la tête…


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