La canicule nous avait cloîtrés dans la cuisine, à la recherche d'un peu de fraîcheur. Avec ma soeur, on faisait des imitations, histoire de s'occuper. En voulant sur-jouer un solo de Jimmy Hendrix, j’ai balancé ma crinière en arrière pendant que ma soeur poussait des cris de groupie hystérique. Le problème, c'est que mes cheveux sont restés scotchés au papier tue-mouche qui pendait au-dessous du lustre et cette peste a hurlé de rire en scandant.
- On va t’appeler le rockeur tue-mouches, on va t’appeler le rockeur tue-mouches…
Affolée par le bruit, ma mère est arrivée au pas de course. Une fois les dégâts constatés, elle n’a fait ni une ni deux, elle a sorti les gros ciseaux du tiroir de la table de la cuisine et elle s’est ruée sur moi.
- De toute façon, ça tombe bien, j’en avais marre de ces cheveux jamais attachés !
Et elle a exhibé trois longues mèches blondes qui m’ont laissé comme pétrifié…
PS : texte écrit à partir d’une brève, très brève, lue ici