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Presquevoix...

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20 octobre 2012

La lettre au voisin

Voici une petite lettre destinée à l’un de nos voisins – mais lequel ? -  « soucieux de l’ordre public ». La lettre a été  affichée hier matin sur la porte de notre garage.

A la personne qui a fait appeler la police municipale le jeudi 18 octobre sous couvert d’anonymat.

 

Monsieur ou Madame,

Nous remarquons que vous êtes un (ou une) citoyen  particulièrement respectueux du code de la route, ce qui est tout à votre honneur. Cependant, le zèle - s’il est excessif - risque d’aveugler. Et cela semble être le cas ici.

De nombreuses questions nous préoccupent :

 

  • N’aviez-vous pas remarqué que la camionnette stationnée devant chez nous l’était en raison de travaux ? Donc, de façon temporaire ?
  • Pensez-vous que des ouvriers peuvent avoir leur camionnette stationnée à 500 mètres alors qu’ils font des allers et retours très nombreux dans une même journée ?
  • Si par hasard vous déménagez, demanderez-vous aux déménageurs de garer leur camion dans la rue voisine afin que le camion soit stationné de façon tout à fait réglementaire ?
  • Pourquoi ne pas avoir sonné à notre porte plutôt que de téléphoner anonymement à la police municipale ? De quoi aviez-vous peur ? Que nous vous accueillions avec une kalachnikov ? Mais non, nous vous aurions accueilli(e) avec le sourire, soyez-en sûr (e) !

Si vous avez des réponses à apporter à toutes nos questions, n’hésitez pas à les déposer dans notre boîte aux lettres, signées, de préférence. Merci.

 

19 octobre 2012

La mort au balcon

Il apparut au balcon revêtu de  son immuable chasuble brodée façon XIXe. Précautionneusement, il se pencha  pour saluer la foule. Il agitait sa main pâle quand une bourrasque le déséquilibra. Le saint homme bascula dans le vide et mourut dans les minutes qui suivirent sa chute. On ne retrouva jamais ses chaussures rouges. Qui avait bien pu les lui voler ?

PS : si le cœur vous en dit, voici l’article de rue 89 « Benoit XVI, un pape réac jusque dans son dressing »

18 octobre 2012

La fenêtre

fenêtrepastelleElle s’était attachée à cette fenêtre et souvent elle s’arrêtait pour contempler les cheveux de vigne vierge qui adoucissaient la façade légèrement décrépie. Ce jour-là il faisait beau et le soleil se reflétait dans les petits vitraux. Elle était restée plus longtemps que d’habitude devant la maison et c’est là qu’elle avait vu la chose. Encore aujourd’hui elle ne pouvait dire que « la chose ». Les faits remontaient pourtant à 1 mois.


Quand elle en parla autour d’elle personne ne voulut la croire. « Encore un effet de ton imagination », lui avait-on dit. Elle avait pourtant clairement vu le visage ensanglanté d’une jeune fille derrière la fenêtre.


Elle avait longtemps hésité avant de sonner. Et puis elle s’était décidée. Tout d’abord,  personne n’avait répondu. Elle avait insisté et Madame de Chambon, les cheveux défaits, avait ouvert la porte. Elle avait remarqué qu’elle avait une tâche de sang sur son chemisier blanc. Elle lui avait dit.


- Bonjour Madame, je crois qu’à l’étage, il y a une jeune fille qui ne va pas bien.


La femme l’avait regardée, incrédule, et avait répété en écho « Une jeune fille ? ». Puis elle avait ajouté bien vite.


- Dans cette maison il n’y a que moi et mon mari. Ma fille est en Angleterre. Vous avez dû vous tromper mademoiselle.


Et c’est exactement ce que tout le monde lui avait dit : les de Chambon n’avaient qu’une fille et elle était partie au pair, en Angleterre. Alors pourquoi ne voulait-elle pas y croire ? Pourquoi continuait-elle encore à surveiller cette fenêtre jour après jour ?


PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Pastelle.

17 octobre 2012

Les commérages

Quand Marie est arrivée chez Eléonore, elle a tout de suite compris que quelque chose n’allait pas et il n’a pas fallu deux minutes pour que celle-ci lui crache le morceau.
-    Je t’assure qu’elle l’a fait !
-    Non, pas Muriel, ce n’est pas possible ! Surtout elle qui est toujours prête à rendre service à tout le monde !
-    Peut-être, mais tu sais, il y a la théorie et la pratique !
-    Quand même, ça m’étonne !
Eléonore avait l’air sûr d’elle. Insensiblement, Le portrait de Muriel commençait à s’écailler. Marie aurait voulu  qu’ Eléonore s’arrête, mais elle la laissait continuer, comme si la pelote de commérages qu’elle dévidait lui permettait d’être plus proche d’elle…

 

PS : Un article du monde intitulé «  les vertus du commérage », soulignait que « le commérage dériverait du comportement de toilettage réciproque observé chez les singes. Cette activité crée du lien tout en contribuant à réduire le stress et à procurer du bien être tant au donneur qu’au receveur… »

16 octobre 2012

Dans 1000 ans

Quand les hommes virent à quoi ils ressembleraient dans 1000 ans ils décidèrent,  unanimement, de mettre fin à leurs jours…


15 octobre 2012

Cindy

Elle avait décidé de changer de prénom. Marre de Nicole, elle se ferait appeler Cindy. C’était joli Cindy, ça faisait vedette américaine. Sans doute pensait-elle à Cindy Crawford, mais elle ne le mentionnait pas. Savait-elle  qu’il ne suffisait pas de changer de prénom pour changer de corps ?


14 octobre 2012

On a marché sur le halo

On l’avait giflée et elle s’était effondrée sur le trottoir. Elle n’avait rien compris. Elle avait bien vu le halo de lumière sur le sol, mais de là à penser que… Pourtant si. Ce halo de lumière, c’était Dieu lui-même, et le type n’avait pas supporté qu’on bafoue Dieu en marchant sur le halo.

13 octobre 2012

Le nom

Fatigué de l’attitude des clients à son égard, ce conseiller financier avait changé de nom. Il ne s’appelait plus Farid Abdlekhalek mais Philippe Dumontier. Depuis, les choses avaient changé du tout au tout. Finis les regards soupçonneux…

12 octobre 2012

La bibliothèque

Elle allait à la bibliothèque deux fois par semaine, c’était une grande lectrice. Souvent, elle écumait les étagères et replaçait  les livres perdus à la place que l’ordre alphabétique leur incombait. Combien de solitaires n’avait-elle pas ainsi sauvés d’une mort certaine ? Parce qu’un livre mal rangé est un livre qui ne respirera plus le parfum des lecteurs...

11 octobre 2012

Le chevalier des grands écarts

couverture9Sa dernière compagne l’avait appelé  « le chevalier des grands écarts », il ne lui avait pas pardonné ; son avant dernière compagne lui avait donné le surnom de « caméléon », il ne l’avait pas supporté ; quant à la précédente, elle avait eu l’audace de le traiter de « mythomane » et il l’avait quittée aussitôt.


Peut-on mentir jusqu’à ce que ce soit vrai ? était la seule et unique question qu’il se posait et qui l’intéressait. Si, par le plus extraordinaire des hasards, surgissait une question qui risquait de le remettre en cause,  il la fuyait. Le déni était sa seule compagne…

 

PS : texte écrit à partir de cette couverture, créée avec ce générateur de titre. Essayez, c’est amusant.

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