Quand elle lui avait servi son plat exotique préféré, il en avait apprécié les couleurs. Il faut dire qu’il  était peintre. Il trouva le plat parfait, juste un peu trop épicé peut-être.  Elle crut bon de  lui dire que sa peinture, par contre, ne l’était pas assez. Il la somma de s’expliquer, ce quelle fit. Mais ses arguments, enfilés les uns à la suite des autres, eurent un fâcheux résultat : il se vexa, elle se cabra. C’était sans compter sur la vertu aphrodisiaque des épices qui donna à leur dispute de bien étranges couleurs…

PS : photo gentiment prêtée par C.P et prise à Venise en novembre 2012

Quel est le dernier fantôme que vous avez rencontré ?

Ce matin-là, Ana, cinq ans, s’était réveillée très tôt et avait descendu les escaliers sans bruit. Quelqu’un déposait des cadeaux au pied du sapin. Elle s’était approchée à pas de loup et avait constaté qu’il ne s’agissait pas du père Noël. Elle s’était aussitôt cachée et n’avait rien dit. Pourquoi faire de la peine à son père ? Il avait l’air si heureux dans son costume de père Noël.
D’ailleurs, encore aujourd’hui, à 35 ans passés, elle ne lui a toujours rien dit…

Aujourd’hui, M. Dupont est allé chez son dentiste, son quarantième et dernier rendez-vous de l’année. Il est triste de voir son dentiste prendre sa retraite, et il le lui dit avec un rien de trémolos dans la voix. Avant de finir les soins, le dentiste – qui s’occupe aussi des dents de sa femme -  a décidé de lui faire un petit cadeau.
- Je vais vous affuter les dents, comme ça, vous serez prêt pour la dinde.
M. Dupont n’a pu s’empêcher de plaisanter : laquelle ?
Le dentiste est resté imperturbable mais, sitôt l’assistante partie, il lui a fait un clin d’œil.
- Ah, vous aussi vous me manquerez. Ce n’est pas tous les jours qu’on me fait rire avec de la dinde !

Sur la porte de son appartement, il avait affiché une petite feuille blanche où il avait écrit d’une écriture ronde et régulière :  “ Je ne suis plus  là pour personne.”

Et personne dans l’immeuble  ne s’était inquiété…

Quand elle dansait avec lui, elle oubliait tout, même l’âge de son partenaire inscrit au cœur des fleurs de cimetières qui émaillaient son visage. Une fois dans les coulisses, le charme était rompu, il n’était qu’un homme comme les autres.

Lui avait essayé maintes fois de l’embrasser – il la désirait depuis si longtemps -  mais à chaque fois elle s’était refusée. Frustré, il s’était résigné à lui effleurer la bouche sur scène, comme tant d’autres avant lui. On disait d’ailleurs d’elle, qu’elle n’avait  donné ses faveurs à aucun partenaire. Elle ne se donnait qu’à lui : le tango.

PS : Texte imaginé à partir d'une vidéo que j’ai eu la chance de voir sur le blog « humeurs en blog » de Candide. N’hésitez pas à cliquer, c’est un couple rare…

Hier matin, quand il est entré dans la salle 3, il y avait une nouvelle phrase écrite au centre du tableau blanc : Dieu est-il mort ?
Il s’est demandé combien de temps il pourrait tenir sur « ça ». Et il s’est rendu  à la triste évidence qu’un sablier d’une minute lui suffirait pour faire le tour de la question. En rentrant chez lui, par curiosité, il a pianoté sur internet et a trouvé ce site.   Un peu plus tard, par le plus exatraodinaire des hasards - la main de Dieu ? - Il est tombé sur cette vidéo qui ne fera peut-être pas rire tout le monde :

Ce matin, quand elle s’est réveillée, elle s’est rendue compte que ses plantes vertes avaient été étêtées. Qui avait bien pu commettre un acte d’une telle barbarie ?
Seules quelques feuilles – les moins belles – avaient été épargnées. Elle s’est assise près des plantes, l’air abattue. C’est alors que son fils de 5 ans est arrivé avec son collage à la main.
- Regarde maman, a-t-il crié satisfait, c’est beau hein ?
Elle a levé la tête et a constaté que sur le blanc immaculé de la grande feuille blanche, il avait collé des morceaux de feuilles vertes qui ressemblaient à un drôle de puzzle…

Quand je lui ai demandé si on pouvait sortir ensemble le lundi, elle m’a dit qu’elle allait au yoga ; le mardi alors ? Ai-je plaidé. Elle m’a répondu que c’était son cours de gym avec abdos et fessiers ; et  le mercredi ? Non, le mercredi c’était la salle de musculation et elle travaillait ses cuisses ; et le jeudi ? Ai-je quémandé. Ah non, le jeudi c’était le jour du do-in et du massage shiatsu. Restait le vendredi, mais non, le vendredi c’était jogging. Et puis le samedi  c’était les courses, et le dimanche c’était vélo.

Comment s’approcher d’une étoile sans lui faire peur ?