Les bonnets
Elle venait d’être embauchée au rayon lingerie d’un magasin à l’enseigne encore peu connue, mais qui promettait de l’être, vu l’innovation dont il faisait preuve en matière de recrutement. Sur son CV, elle avait dû décliner, outre ses diplômes, la taille de ses bonnets. Le 95 E avait dû leur plaire car on l’avait embauchée sur le champ, malgré sa relative incompétence dans le domaine de la vente.
Lors de l’entretien, le directeur s’était contenté de jeter un coup d’œil prolongé sur sa poitrine afin de vérifier que le E n’était pas galvaudé. Il avait ensuite déclaré.
- Eh bien je pense que vous serez une vendeuse parfaite. Sachez que sur votre badge, vous aurez votre prénom et, juste à côté, la taille et la profondeur de vos bonnets. Les clientes – ainsi que les clients – aiment bien savoir à qui ils ont affaire.
Elle avait acquiescé. Le Directeur lui avait serré énergiquement la main en jetant un nouveau regard peu équivoque sur sa poitrine avantageuse.
PS : texte écrit en m’inspirant de cet article dans Libération