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Presquevoix...
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1 mai 2008

Mai 68 : à enterrer parce que prophétique ?

mai68aCe que les slogans de Mai 68 dénonçaient, est-ce si dépassé ? Non, me semble-t-il…
Nos esprits  - anesthésiés par « La Croissance » que nos hommes politiques, en mal d’idées mais non d’orthodoxies, entretiennent plus que jamais à grands coups de slogans illusoires ! – ne semblent plus penser qu’à l’intérieur d’un seul et même modèle  !
Il est vrai qu’on a trouvé un nouvel alibi à la croissance : le développement durable !

Et comme la politique ne semble plus être qu’une forme sans fond, des slogans* sont martelés, comme des incantations : la méthode Coué ( et Couacs ?)
au service d’un gouvernement.
Hélas, vu que nous croissons sans faiblir, je crains fort que d’ici peu, nous ne  périssions sous les tombereaux de nos déchets, les mains tachés du sang des pays étranglés par la loi du marché… Bientôt, sur la terre devenue mausolée, sera tracée l’épitaphe suivante :

« Ci-gît l’homme, mort d’avoir trop eu ! »

Voici quelques slogans soixante-huit-« tard » que nous devrions « huiler » afin de les remettre rapidement en état de marche :

« Nous avons une gauche préhistorique » Hall Sciences Po
« L’Etat c’est chacun de nous. » Quai Malaquais
« Si vous pensez pour les autres, les autres penseront pour vous » (C 24, Nanterre)
« Ni Dieu, ni mètre »
« Être riche, est-ce se contenter de sa pauvreté ? » (Censier) ( ça sortira peut-être pour le bac philo en 2008 ?)
« Nous voulons : les structures au service de l’homme et non pas l’homme au service des structures. Nous voulons avoir le plaisir de vivre et non plu le mal de vivre » (Odéon)
« Notre modernisme n’est que la modernisation de la police » (C 24, Nanterre)
« Trabajadores Franceses emigrados unidos » ( Sorbonne)

* Je cite au hasard « Travailler plus pour gagner plus ».

* Citations extraites de « les murs ont la parole » chez Tchou éditeur

30 avril 2008

Eloge à la marche en ville.

Coincée entre la vitre et la paroi du bus d’un côté et quelques ados bruyants de l’autre, elle prend son mal en patience. Elle n’aime pas les transports publics, que ce soit le bus ou le métro. Elle l’a pris aujourd’hui car pour remonter chez elle, elle aurait dû se taper une marche de 40 min en montée continuelle et avec ses paquets, elle n’en a pas eu le courage mais elle regrette ce choix qui n’en était pas un!

Elle aime marcher dans la ville, croiser des maîtres avec leurs chiens, des mamans avec poussette et bambins, des retraités en goguette, des piétons comme elle, le nez en l’air et les pensées en vadrouille. Elle aime tester un nouveau chemin et prend un malin plaisir à lever les yeux pour découvrir une façade qu’elle n’avait jamais remarquée. Elle aime entendre ses talons marteler le sol même si elle jure parfois quand son pied se tord sur les pavés des rues piétonnes.
Dans le bus, c’est le sourire en berne et les grimaces qui prédominent, quand il ne faut pas en plus subir les conversations téléphoniques intimes par le biais de ce fléau qu’on nomme téléphone portable. Et que dire de la musique de mauvaise qualité que certains partagent avec tout le bus sans qu’on leur ait demandé quoi que ce soit ! Quand il pleut, l’air est moite et de la buée empêche de voir au dehors. Quand il fait chaud, c’est les odeurs fortes qu’il faut partager. Quand c’est la fin des classes ou les heures de pointe, c’est l’impression de se transformer en sardine coincée dans sa boîte qui la fait suffoquer.
Elle pourrait faire comme ces personnes qui disparaissent dans leur monde musical, écouteurs sur les oreilles et yeux dans le vague ou lire un livre si intéressant qu’il la ferait partir dans un autre monde…mais elle n’y arrive pas! Elle, ce qu’elle aime c’est partager un sourire ou un regard, avoir l’impression de ne pas être seule au monde dans la foule, parler de la pluie ou du beau temps. Quand elle est dans le bus, elle cherche parfois un regard, esquisse un sourire mais c’est à croire que les usagers ne font que regarder leurs pieds ou le lointain, passant à travers elle comme à travers une vitre.

Ouf ! Elle sort enfin et se retrouve à l’air libre sur le trottoir. Elle respire et sent son corps se détendre, sa tête se libérer, ses pensées s’envoler vers des idées plus sympas. Clac-clac font ses pas sur le macadam et c’est accompagnée de ce rythme qu’elle fredonne un air qui la fait avancer en cadence. Oui, définitivement, elle aime la marche en ville.

29 avril 2008

Comme tous les soirs

Je t’attends, comme tous les soirs. Ton assiette face à la mienne reste vide, propre, nette, symbole de notre malaise et de tes absences.

Tu travailles tard, comme tous les soirs et quand tu rentres tu vas te coucher car tu es crevé. Moi je reste comme une andouille à te mitonner des bons petits plats, à essayer de me faire belle malgré tout en espérant illusoirement que cela te fera de l’effet, que tu remarqueras que j’existe toujours…

Comme tous les soirs de la semaine tu m’évites et le week-end, tu sors avec tes copains ou tu vas à ton entrainement. C’est important l’entrainement, cela te garde en forme, oui mais pour qui et pour quoi ?

Comme tous les soirs tu fais semblant de dormir quand, après avoir rangé cette assiette vide, je me glisse entre les draps en n’osant même plus frôler ton corps, de peur de me faire mal à son contact.

Je rêve d’une autre vie, d’une vie où toi et moi chercherions à nous connaître toujours et encore, à nous étonner, à nous aimer…oui, je rêve…comme tous les soirs.

29 avril 2008

Brève de vie ( dialogue presque « vrai »)

- Moi, les autres, ça ne m’intéresse pas !
- Quand même, s’il n’y avait pas les autres…
- J'ai tellement à faire avec moi que les autres, je m’en fiche ! Et puis les gens sont tellement médiocres. Je me suffis à moi-même !
- Oui, mais s’il n’y avait pas les autres, tu serais quoi ?
- Ecoute, à mon âge, on a autre chose à faire que de s’embêter avec les autres. Les autres ne m'apportent rien, voilà, je préfère rester chez moi et lire. Je viens de finir « Moi Céleste Albaret » le livre de la gouvernante de Proust. La mort de Proust m’a fait pleurer, il faut dire que j’ai lu presque tous ces livres. C’était devenu un ami, Proust. Maintenant, mes  amis, ce sont tous ces écrivains que je lis, je m’attache à eux. Tiens, la mort qui m’a fait le plus pleurer, c’est celle de George Sand, une belle âme Georges Sand. Mon siècle ne m’intéresse pas, c’est le règne de la médiocrité !

28 avril 2008

Pourquoi est-ce que je continue à t’aimer ?

Je regarde ta fenêtre et j’attends je ne sais quoi. La pluie sur mon parapluie accompagne de sa musique monotone mes rêveries. Il est 20h et tu vas bientôt rentrer. Je vais suivre tes allées et venues au gré des lumières qui vont s’allumer d’une pièce à l’autre et je vais t’imaginer dans cet environnement qui fut aussi le mien pour un temps trop court.

Depuis notre séparation, je viens tous les soirs humer l’air dessous ta fenêtre. Hier, ta voisine du premier m’a regardé d’un air suspicieux alors qu’elle promenait son affreux clébard aux oreilles pendantes et à la démarche aussi lourde que sa maitresse. Elle s’est retournée plusieurs fois mais ne m’a pas reconnu, j’avais pris soin de me poster loin du réverbère et toi-même, tu ne me reconnaitrais pas depuis que je me suis rasé la tête. Changement de vie, changement de look, tu m’avais aimé la crinière fournie et bouclée, le style branché, décontracté et ouvert, et l’homme qui t’espionne ressemble à un loubard des mauvais quartiers, tout entier voué à un mal qui le ronge.J’ai blindé mon cœur et mon âme, j’ai fermé la porte de l’amour pour ouvrir celle de la haine, haine de celui qui t’a prise à moi, haine de toi qui a changé de chemin en m’abandonnant sur le bord.

J’entends des pas, rapides, précipités au loin, c’est l’heure, c’est ton heure, je recule sous la porte cochère de l’immeuble en face et je te vois arriver. Tu n’es pas seule ce soir, il te tient par l’épaule et tu te serres. Enlacés sous le parapluie, vous riez et chaque note est comme un coup de tonnerre en moi. Ta fenêtre s’allume, celle du salon, puis celle de la cuisine. Mon souffle est comme suspendu à ces lumières. J’attends et chaque minute me vide. Quand la lumière de ta chambre s’allume, un râle s’échappe de ma poitrine. Je ne sais plus quoi faire, te savoir dans ses bras me tue et cela fait mal. Oui, j’ai mal à en crever.

Pourquoi est-ce que je continue à t’aimer ?

28 avril 2008

Je suis seule, et vous ?

Imgp0061N’avez-vous jamais imaginé vous approcher d’une personne que vous ne connaissez pas et lui dire « Je suis seule, et vous ? » 

Moi, je n’ai jamais osé. Il y a des questions qu’on évite, par  peur des réponses…

Tiens,  mercredi, si je suis inspirée, j’écrirai une nouvelle dont le titre sera « Je suis seule, et vous ? »

PS : photo : Raphaelle

24 avril 2008

Comment se fabriquer un nouveau souvenir pour en remplacer un vieux ?

Prenez un simple fait,
plantez un décor avec quelques objets et quelques  couleurs,
adjoignez-lui un ou deux personnages choisis avec soin,
associez à ce décor une odeur et une émotion,
remémorez-vous cette scène plusieurs fois par jour, dans des endroits différents,
endormez-vous en pensant à elle…
Le nouveau souvenir est prêt et remplacera avantageusement certains vieux souvenirs que vous préférez peut-être oublier…

22 avril 2008

Maupassant ou la magie de la nouvelle

En ce moment je grappille les contes et nouvelles de Maupassant, dans la collection La Pléiade.  Je les lis au hasard des titres. Il suffit qu’un titre me plaise, pour que je commence une nouvelle, mais si les premiers paragraphes me déplaisent, je l’arrête : je ne m’interdis rien !

L’ extrait qui suit a été lu dans une nouvelle intitulée « Rêves » :

«  L’homme, dit-il, qui découvrirait un vice nouveau, et l’offrirait à ses semblables, dût-il abréger de moitié leur vie, rendrait un plus grand service à l’humanité que celui qui trouverait le moyen d’assurer l’éternelle santé et l’éternelle jeunesse. »

Celui-ci, a été lu dans la nouvelle « Confessions d’une femme » :

« On sentait que cette tête-là était close, qu’il n’y circulait point d’idées, de ces idées qui renouvellent et assainissent un esprit comme le vent qui passe en une maison dont on ouvre portes et fenêtres. »

Et cet autre, dans  « Un coq chanta » :

« On sentait traîner dans l’air des odeurs de terre humide, de terre dévêtue, comme on sent une odeur de chair nue quand tombe, après le bal, la robe d’une femme. »

Férocité, misogynie, passion, vice, vertu, humiliation, revanche sociale, pouvoir… On frémit, on sourit et on s’incline devant cette plume qui domine l’art de la chute.

21 avril 2008

Comment rompre?

Rompre avec l’être qu’on a aimé mais qu’on n’aime plus n’est jamais simple, facile ni agréable. Au moment clé, il faut affronter les larmes, les supplications, la colère, la vengeance sans compter qu’on passe un mauvais moment avant (comment je vais faire), pendant (c’est moins facile que prévu) et après (le remord et le soulagement mélangé, affreux cocktails).

Pour les timides, les « je-m’en-foutiste », les « sans-cœurs », les « j’veux-pas-vivre-ça », les veules, les lâches et les faibles, une nouvelle ère est née grâce à internet et aux services d’alibi-béton.com, le moyen le plus sûr de se débarrasser de cette corvée et la refiler à un intermédiaire payant ! Au choix : le courriel, la lettre, le téléphone et même le face à face.

Au fait, pour le face à face, faudra-il payer un supplément pour la gifle que ce professionnel ne manquera pas de recevoir à notre place ?

www.alibi-beton.com/rompre

21 avril 2008

Vous avez une vie de merde ? Faites-le savoir !

Vous voulez hurler votre tristesse, votre solitude, votre colère contre vous, vos parents, votre conjoint(e), vos enfants, votre patron, votre amant, votre maîtresse, votre voisin(e), ceux qui nous gouvernent, le monde… ? Faites-le sur le site : www.uneviedemerde.fr
Je vous livre quelques perles savoureuses du site. Je sens qu’elles irriteront ceux qui veulent toujours savoir si l’histoire racontée est vraie ou fausse ! Il faut sans doute juste prendre ces micro-histoires pour ce qu’elle sont… des histoires racontées par des hommes et des femmes qui ont sans doute effacé les frontières entre le mensonge et la vérité !

« Aujourd’hui, j’ai mis un porte jarretelle et des bas résilles ; il m’a dit que je ressemblais à un rôti de porc ficelé »
ou
"Aujourd'hui, j'essayais de joindre mon chef sur son téléphone. Au bout de 5 sonneries je dis: "Mais il va répondre cet enculé ?!" A ce moment-là, j'entends : "L'enculé vous écoute..."
ou
« Aujourd'hui, j'ai reçu ma copine par la poste. Il me reste plus qu'à la gonfler ! »
ou
"Aujourd'hui, la prof d'anglais nous a demandé en cours ce que voulait dire "swallow", je réponds "avaler" et c'est là qu'elle sort devant tous les étudiants : "Eh bien vous voyez que ça sert les films de cul"...
ou
« Aujourd'hui, ma fille de 9 ans que j'élève seule devait faire une rédaction sur la personne de sa famille qu'elle admire le plus. Elle a eu 9/10 en composant un texte très émouvant sur Skippy, son cochon d'Inde... »

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