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Presquevoix...
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20 août 2008

Caramel le lapin

Silvia reste assise à son bureau, le buste droit, les mains à plat sur le bois du meuble, réchauffé par les rayons de soleil qui passent par la fenêtre entrouverte. Elle ne bouge pas, elle regarde au loin perdue sans ses pensées. Devant elle, l’ordinateur qui a remplacé les cahiers qu’elle choisissait avec soin. L’écran est en veille, il fait beau, des papillons dansent d’un coin à l’autre du jardin qui s’offre par la baie vitrée, la radio diffuse de la musique agrémentée par la voix rauque d’une présentatrice.
Le chat saute sur le bureau et vient frotter son museau à son menton. Elle incline sa tête pour offrir sa joue à la petite langue râpeuse, elle touche le corps souple du petit félin et se décidant, prend l’animal dans ses bras pour enfouir son visage dans le pelage doux. Elle le serre dans un geste de possession et aimerait rester ainsi et tout oublier. Oublier les mots qui refusent de venir, oublier cette inspiration qui lui fait défaut, oublier que ses derniers textes ont été refusés, oublier qu’elle est obligée d’aligner des phrases si elle veut manger ! Elle avait cru ce job facile car elle aimait écrire. Elle écrivait tout le temps, sortait son carnet dans le bus, à la table d’une terrasse, en attendant son tour et c’était devenu une drogue. Ses petites histoires prenaient vie, tantôt drôles et touchantes, tantôt tristes ou même effrayantes. Elle aimait varier, surprendre, étonner. Quand le job lui avait été proposé, elle avait cru nager dans le rêve absolu mais avait déchanté rapidement. « Pas assez percutant, pas intéressant, trop spécial, pas assez littéraire, trop populaire, pas assez novateur, trop intellectuel, etc ». Elle avait tout entendu et son optimiste avait fondu comme neige au soleil. Maintenant son moral était à ras les chaussettes et elle doutait de tout, d’elle, de son talent si elle avait eu un, de son avenir, de ses envies, de sa vie, de tout quoi !
- Maman !
Elle tourne le regard vers sa fille qui s’avance, son doudou à la main, son pouce dans la bouche.
- Quoi mon trésor !
La petite veut se hisser sur les genoux de sa maman et sitôt installée pose sa tête sur la poitrine maternelle.
- Tu me racontes l’histoire de Caramel le lapin, celle où il aimait le chocolat ?
A cette demande, un frisson parcourt Sivia. Cette histoire, elle l’avait inventée quand sa puce avait été hospitalisée, quand elle avait si mal que les calmants ne faisaient aucun effet. Pour lui faire oublier la douleur, elle avait alors inventé toute une série d’histoires, les aventures de Caramel le lapin. Elles les avaient oubliées celles-là, mais elles étaient bien rangées dans un coin de sa mémoire. Et si Caramel allait lui sauver la mise, pourquoi ne pas essayer, ce qui avait plu à sa fille allait peut-être trouver grâce auprès de son rédacteur ?
Elle serre sa fille, la berce un instant et tout doucement commence à raconter pourquoi un lapin aimait le chocolat…

20 août 2008

La Favela, les yeux dans les yeux

J'ai lu, hier, dans le journal Libération qu'un artiste français a " habillé" l'extérieur de la favela de Providência à Rio de Janeiro avec des yeux. Voici le site de cet artiste : www.28millimetres.com
L'art change-t-il le regard des hommes ? Et surtout, peut-il  changer la société ?
Tous ces Yeux de la favela, braqués sur ceux qui la regarderont, sauront-ils faire en sorte que les favelas ne soient plus des zones de "non droit" où la police commet parfois des exactions aussi graves que celles des narcotrafiquants ?
Parce que si, dans les favelas, on vit, comme ailleurs,  on y meurt  beaucoup plus souvent qu'ailleurs

17 août 2008

Il faut bien rentrer un jour…

P8130532En Bretagne - d’où je reviens après 6 jours de vélo – il fait beau plusieurs fois par jour et  le vent y est tel qu'on doit même pédaler dans les descentes pour éviter le sur place ! On comprend que la Bretagne ait eu de nombreux champions cyclistes…
C’est donc le teint halé – autant par le soleil que par le vin du repas du soir - les mollets et les cuisses raffermis, et enrichie d’une citation vue dans un bar breton que je reviens de ces six jours à vélo.
Voici donc cette citation qu’un cafetier de Douarnenez, sans doute un sage, a placé sur le mur derrière le comptoir :
« Si vous n’êtes pas responsable de la gueule que vous avez, vous êtes responsable de la gueule que vous faites. » A méditer pour la rentrée…

* Photos de C. V.

16 août 2008

Un pont, encore un!

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Ce pont n'est pas le pont du Gard, il ne fait pas partie des ponts sur "la route de Madisson" mais il peut tout aussi bien faire rêver.
Petit clin d'oeil à Balthazar...

Note: pont sur le Doubs, dans le Jura suisse

15 août 2008

Un pont à traverser

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« La vie n’est pas facile ma fille, tu vois ce pont là, au loin ? Fragile, instable, tu peux passer sans problèmes et continuer ton chemin mais tu peux aussi perdre l’équilibre, poser ton pas sur une planche qui se dérobera à tes pieds et te retrouver au mieux mouillée, au pire blessée…

Combien de fois ai-je passé des ponts dont la précarité m’a fait vaciller ? Combien de ponts dois-je encore passer pour finir enfin sur une belle route droite et sans embûches. Mais…j’y pense, n’est-ce pas justement ces passages incertains, ces difficultés qui m’ont permis de grandir ? Une route droite et lisse aurait-elle pu m’apporter ce qui fait ma force aujourd’hui ? Tu as la vie devant toi ma fille, tu vas grandir, rire, pleurer, tu contourneras les difficultés, tu apprécieras les petits bonheurs mais l’important, c’est de devenir celle que tu veux être, la vraie, celle qui sera unique : Toi ! »

Pépé se tait, épuisé d’avoir tant parlé lui qui ne fait pas souvent de longues phrases. Il reste pensif, les deux mains appuyées sur son bâton de marche. Sa figure ridée semble figée par ces pensées qui tourbillonnent dans sa tête. Finalement, il revient sur terre, regarde sa petite-fille et lui sourit. « Viens, nous avons un pont à traverser. »

4 août 2008

Tendresse

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Ce petit bonhomme, croisé sur le coin d’un trottoir, me sourit. Je pense aux petites mains qui ont tracé ses traits et je cherche en ma tête d’adulte, pourquoi, malgré le fait qu’il n’ait pas de bras et de très grosses oreilles, il me plait et m’attire. Mon esprit cherche trop loin un sens caché qui n’existe pas car soudain : bingo, la lumière se fait dans ma petite tête !

 

Si ce petit bonhomme a attiré mon regard, c’est parce qu’il souriait, coquin et tendre, présentant un  air de douceur et d'affection, tel un témoignage touchant offert à qui voulait bien le prendre.

Je l'ai pris.

http://www.paperblog.fr

31 juillet 2008

nous sommes uniques

Quand j’ai regardé ce champ, j’ai pensé : « de loin, toutes les fleurs semblent identiques mais à y regarder de près, elles sont toutes uniques ! »

 Comme chacun de nous ?            


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30 juillet 2008

La solitude du marcheur

Vérone ayant épuisé temporairement mon imagination, je suis partie sur les chemins de montagne de ma belle Suisse !

Paysages bien différents, soleil, solitude du marcheur qui permet l’introspection, qui encourage les pensées diverses au fur et à mesure que les pas avancent sur les petits chemins.

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Je réfléchis, je médite, je pense à tout et à rien et parfois ces petits riens apportent la solution qui me manquait et que je cherchais désespérément…j’adore marcher dans la nature et je m’y ressource.

27 juillet 2008

Dans un coin de jardin

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« Tiens, encore une qui me photographie ! Je me demande bien pourquoi…dans l’état où je suis…mais si elle savait, aurais-je le privilège de me retrouver sur sa pellicule ? Non, je ne pense pas…Elle a de la chance que je n’aie plus mon carcan et mes flèches. Mon sourire de petit ange, mes bras et mes cuisses dodues font de moi le parfait Cupidon, ce que je ne suis pas mais eux, tous ces touristes ne le savent pas. Si j’ai été relégué dans ce coin de jardin et laissé à l’abandon, c’est bien pour que je disparaisse…pauvres fous, ils ne savent pas que je tiens bon car mon heure viendra à nouveau ! La veille là-bas sait qui je suis mais elle n’ose rien dire. Le guide aussi et c’est bien pour cela qu’il ne s’arrête jamais devant moi avec ses groupes. Jaloux moi ? Oui, bien sûr mais surtout furieux ! Et cette immobilité imposée, ce sourire niais, je n’en peux plus, ce n’est pas moi, je ne suis pas qui vous croyez ! »


24 juillet 2008

Bye bye blog…

Jusqu’au 16 août, je ne serai plus de quart sur le pont du blog presquevoix. Mes écrits infuseront une semaine ici et une autre semaine là. Peut-être diffuserai-je mieux ensuite… qui sait ?

Sur l’air de « bye bye love » chanté par Ray Charles ( les paroles sont de lui ) ou par les Everly Blue brothers , les paroles suivantes, le tout de mon cru…

Bye bye blog

Bye Bye blog
Bye bye happiness, hello something else
I think I'm-a gonna cry-y
Bye Bye blog
Bye bye sweet writing, hello travelling
I think I'm-a gonna try-y

PS : Et deux citations, pour la route :

« Je doute de tout, je redoute le reste » Yvan Audouard
« Même l’avenir n’est plus ce qu’il était » Paul Valéry

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