Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
21 décembre 2019

Chance

Hier, j’ai rencontré une collègue dans le bus et j’ai eu conscience du bonheur qui était le mien : des petits – très petits – effectifs, un mi-temps thérapeutique et surtout un traumatisme crânien – eh oui ! – qui a changé ma façon de voir les choses.

Je dois dire que maintenant – au contraire de ma période pré-traumatisme – le fait que certains élèves ne veuillent pas ou peu travailler ne m’affecte aucunement et je ne m’en sens plus responsable. Je me contente de plointer mon doigt vers le proverbe que j’ai mis dans ma salle de classe - « Qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui ne veut rien faire trouve une excuse. » -, et je passe à autre chose, parfois même, un sourire aux lèvres...

13 décembre 2019

Ecrire court

Il m’arrive très souvent d’écrire court afin de faire revivre ce que j’ai vu ou entendu. L’infidélité parfois  y  créé son sillage.

Etrangement, l’écriture donne à l’infidélité un air qui ressemble à une comptine qui ne vous a jamais quittée, de ces comptines qui – l’âge adulte arrivé - vous font sourire ou grandir, qui sait ?

 

PS : prochain texte le 16 décembre.

9 décembre 2019

Routine

Le « Bonjour, ça va ? » appelle souvent un « oui, ça va et toi ? » ; ça ne peut qu’aller bien de toutes les façons, même si ça va mal, où l’autre à qui nous nous adressons, et qui ne va peut-être pas bien lui-même, ira encore plus mal, qui sait ?

D’ailleurs si vous allez mal et que vous le dites, vous ennuyez l’autre, même s’il va bien, et il finira par  vous fuir systématiquement ! Dans ce monde qui nous use, nous préférons fermer les yeux, souvent, bien souvent.

Parce que le problème du « ça va ? » c’est qu’il est souvent dit d’un ton enjoué, alors on se met à la place de l’autre – qui pourrait être nous  – et on n’a pas envie de le pousser dans ses retranchements l’autre, en répondant : « Non, ça va pas et toi ? ». Car il est vrai que commencer à se regarder soi-même, c’est la porte ouverte vers une longue, très longue introspection…

30 novembre 2019

Le Â

Dans sa vie, comme si elle n’ avait pas assez de sujets d'énervement, elle avait décidé de mener une croisade pour les accents circonflexes. Comment se faisait-il que journalistes, présentateurs, hommes politiques même,  prononcaient tache comme tâche ? Et puis tous ces blâmes, bâtards, bâillons, bâtons, bellâtres… à qui on faisait perdre  la profondeur de leur A qui était, parfois, la seule profondeur qu’ils avaient. Elle ne pouvait plus supporter les massacreurs de la langue française, sans se rendre compte qu’elle même – et les occasions ne manquaient pas -  faisait parfois vivre à cette même langue de durs moments !

28 novembre 2019

Les élèves

Face à ses élèves de terminales dont l’attention, parfois, se dispersait étrangement, sans parler du travail – ce vilain mot  - elle déclara calmement.

-           Comme je vous l’ai déjà dit, une langue - étrangère ou non - s' entretient au fil des jours. Notamment  en notant des mots que l’on ne connaît pas, en les utilisant dans de petites phrases qui permettent, peu à peu, d'en créer de plus grandes qui  rendront compte de vos pensées et de vos réflexions. Si vous  maltraitez votre mémoire, elle ne vous le pardonnera pas, sachez-le !

Devant l’incompréhension générale elle précisa.

-           En résumé, vous allez avoir une sale note à l’oral et à l’écrit du baccalauréat.

Un élève répondit.

-  Moi je m’en fous du bac.

Elle lui sourit et ajouta.

- Libre à vous, mais n’y a-t-il pas d’autres moyens de se mettre sur le chemin de la liberté que de se foutre du bac ?

 

14 novembre 2019

Un monde sans pitié

Après le travail, la journée n’était pas finie, il lui fallait assister à un débriefing sur  le chiffre d’affaires, le nombre de clients servis, la fréquence et le nombre de produits vendus.  Et tout ça, pour un salaire qui ne dépassait pas le SMIC.
Un jour,  elle a dit au chef.
-    Ecoutez, vos réunions gratuites obligatoires après le travail, c’est plus possible, mes enfants ont besoin de moi, je suis seule pour les élever.
Le chef l’a à peine regardée et lui a répondu.
-    Que voulez-vous que je vous dise ? Il fallait  pas avoir d’enfants. Après, si vous n’êtes pas contente, vous pouvez partir, on vous remplacera très vite.
Elle n’a rien répondu. Elle a juste envoyé un SMS  à son fils de 12 ans : « Fais manger Marie, je rentrerai à 20 heures ».

Un jour elle partirait, un jour, oui, mais quand ? Et pour faire quoi, surtout ?

29 octobre 2019

La certitude

Ce n'est pas l'incertitude qui rend fou, c'est la certitude, disait Nietzche et c'est exactement l'impression qu'avait Marie quand elle revenait de chez sa belle-mère. Ne devenait-elle pas folle ?

Mon Dieu, concluait Marie systématiquement, pourvu que Dieu ne lui prête pas longue vie !

Si Dieu n'avait pas le sens de l'humour, il comprendrait sans doute leur souffrance car lui aussi avait souffert : malgré sa grande bonté et son empathie extrême,  il n'avait pu conduire cette catholique pratiquante sur un autre chemin que celui du narcissisme délirant...

20 octobre 2019

Le carnet d’adresse

Hier, elle avait encore rayé un nom dans son carnet d’adresse et, comme à chaque fois, ce cœur qui battait, vite, si vite, qu’il lui semblait que c’était le dernier jour du reste de sa vie.

Désormais, son carnet ne contenait plus que cinq noms. Elle se demandait qui serait le prochain. Elle, peut-être, et dans ce cas, son carnet serait jeté dans cette benne à ordure qui, chaque lundi, la réveillait à sept heures.

Elle sourit, s'allongea sur le tapis de sol et commença sa demi-heure de relaxation qui la conduisit - étrange voyage - au pays de la télomérase...

 

PS : retour au pays des textes le vendredi 25 octobre.

6 octobre 2019

Le parcours du combattant

Son père était un héros et sa mère  une sainte. Enfin, c’est ce qu’il disait depuis qu’ils étaient morts. Curieusement, il avait oublié que, son père vivant, il l' avait souvent traité de « sale égoïste » ; quant à sa mère, il lui reprochait d'accepter son statut d' esclave et, bien sûr, il ne l'avait jamais aidée.

Maintenant, à 60 ans passés - mais toujours aussi "jeune" -  il attendait sa mort avec impatience pour retrouver sa sainte mère au ciel.

 

4 octobre 2019

Les opposés

Elle l’avait rencontré dans un café près de la gare du Nord, un dimanche. Lui, il lui avait parlé parce qu’elle ressemblait à une ancienne amie, disparue, et ensuite parce qu’elle lui avait souri. Ils avaient discuté de tout et de rien jusqu’à ce qu’elle lui dise.

-          Je suis anti-flic depuis toute petite. Mais bon, je ne sais pas pourquoi je vous dis ça.

Il avait répondu.

-          Moi, il y a un truc que je n’aime pas, c’est la couleur jaune.

Elle avait souri et il lui avait demandé pourquoi.

-          Eh bien je suis gilet jaune, alors…

-          Ah ! Pour ne rien vous cacher je suis flic.

Ils se regardèrent en silence, puis il avait fini par avouer.

-          Vous savez, je ne suis pas d’accord avec ce qu’ils nous demandent de faire au gouvernement.

-          Alors, dites-le-leur ou arrêtez d’être flic !

-          Facile à dire, mais après ?

-          Après est un nouveau jour.

Et après avait été un nouveau jour où le jaune, le bleu, le blanc et le rouge avaient hissé pavillon sur le voilier de la liberté...

 

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>
Presquevoix...
Newsletter
9 abonnés