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Presquevoix...
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13 janvier 2009

Un chocolat chaud, un vrai ! (MBBS)

Elle s’assied à la table, contente de reposer ses pieds fatigués. Dehors il fait très froid et la sensation de froid est amplifiée par cette bise qui, vent du nord, fouette le visage et pénètre les os. La douce chaleur du salon de thé lui fait du bien après cette marche certes revigorante mais finalement pénible par ce froid de canard. Elle enlève son bonnet, son écharpe, ses gants et se débarrasse de sa veste, se laissant envahir par un début de torpeur qui s’installe en elle. Ce qu’il lui faudrait maintenant c’est un bon chocolat chaud, onctueux, sucré mais avec un brin d’amertume, juste ce qu’il faut pour que le goût soit doux au palais. Oui, c’est ce dont elle a envie et c’est aussi pour cela qu’elle a choisi cet établissement et pas un autre. La serveuse s’approche et le breuvage des dieux est commandé. Alors qu’elle attend, elle regarde autour d’elle. Le décor est charmant, les tables sont en bois, les chaises recouvertes d’une housse crème ou bordeaux et un napperon crocheté sur lequel un arrangement floral séché repose donne un petit côté vieillot à souhait. Au fond de la salle, une cheminée dispense sa chaleur éphémère.

Elle se sent bien et soupire d’aise. La serveuse dépose devant elle un petit plateau en porcelaine rectangulaire avec trois récipients. Une grosse tasse de lait chaud trône au centre, à droite du chocolat 72% fondu et onctueux dans un petit godet, à gauche de la crème fraîche battue dans un autre godet identique. Les papilles en alerte elle prend des cuillérées de chocolat fondu non sans se permettre d’en goûter un petit peu du bout de sa langue et dose son lait selon son envie, puis elle finit par le crème. Quand ses lèvres trempent dans ce nectar, elle ferme les yeux et soupire d’aise. De fines moustaches de crème se dessinent au-dessus de sa lèvre, elle les balaie d’un coup de langue et se dit qu’elle a de la chance d’avoir trouvé cet endroit. En effet, combien de chocolats chauds a-t-elle déjà commandé dans sa vie et combien de fois a-t-elle été dépitée par la tasse de lait et son paquet de poudre chocolatée qu’invariablement on lui servait…

10 janvier 2009

Etrange missive (MBBS)

Monsieur,

Vous ne me connaissez moi, vous ne savez rien de moi mais par cette lettre vous allez apprendre que je vous aime.

Etrange en effet cet aveu, mais rassurez-vous, je ne suis pas folle bien que je le sois de vous ! Vous hantez mes pensées, vous m’accompagnez dans mes nuits, vous êtes présent où que j’aille et votre compagnie, même virtuelle, me suit depuis le 29 février exactement, jour magique où j’ai pris conscience de cet amour. Bien sûr, vous n’êtes pas libre, vous êtes très occupé et vous me direz que je m’illusionne à imaginer prendre une petite place dans votre vie. Balivernes que cela, c’est simple, je ne veux pas me contenter d’une petite place, je veux toute la place et je vous annonce que vous n’aurez pas le choix car j’ai l’habitude d’avoir ce que je veux !

Comme le mystère donne du piment à toute relation, je ne vais pas vous dire quand je me présenterai à vous, laissons s’écouler les minutes, les heures, les jours voire les semaines, laissez-moi venir à vous quand je le jugerai opportun, laissez-vous venir à moi, ardent, fébrile, impatient.

Bien à vous en attendant plus...

Chimère.

10 janvier 2009

L’omelette ( gballand )

A chaque fois que j’entends ma mère battre des œufs –  son coup de fourchette est redoutable -, je me demande si elle ne pense pas qu’elle bat mon père en omelette.

8 janvier 2009

la lettre (MBBS)

Je reçois ta lettre et je reste perplexe. Pourquoi une lettre alors que nous nous voyons tous les jours ? Un doute, une angoisse m’envahit, j’ai peur. Des images défilent devant mes yeux, toi ce matin, comme d’habitude, rien à signaler, la routine et pourtant…

Je tourne et retourne l’enveloppe, je la porte à mes narines cherchant un parfum, une odeur qui me donnera la clé du mystère que je n’ose affronter. Je décide de ne pas l’ouvrir de suite, je la pose sur mon bureau et je me remets à travailler. Le problème c’est que cette tache blanche attire mon regard comme l’aiguille de la boussole est attirée par le pôle magnétique. Je n’arrive pas à me concentrer et cela m’agace. En fait, je ne sais plus si je suis agacé par ma propre couardise ou par ma pseudo indifférence. Le téléphone sonne et c’est une délivrance qui m’est apportée par un ordre de marche. Vite je dois aller dépanner un client. J’hésite à prendre ce bout de papier, finalement, je le laisse à sa place, saisissant l’occasion de m’en détacher l’espace de quelques heures.

Alors que je conduis, j’y pense. Cela ne m’étonne guère, je le savais d’avance. Pourquoi ai-je choisi de repousser à plus tard sachant que si je l’avais ouverte, je saurais enfin de quoi il retourne et je pourrais soit en rire soit en pleurer ? Et si tu m’annonçais que tu me quittais ? Et si au contraire, tu m’envoyais un mot d’amour comme nous le faisions quand nous étions…amoureux ? Après vingt ans de vie commune, est-on toujours amoureux ? Quel est ce sentiment qui nous lie alors que la routine nous enlise ? A quand remonte la dernière fois où je t’ai offert des fleurs, où je t’ai invitée au restaurant ? Et si tu t’étais lassée de moi, de mes absences professionnelles, de mes heures supplémentaires ? Et si, et si…

J’hésite. Ces quelques secondes qui me semblent aller au même rythme que les battements de mon cœur qui cogne plus fort qu’avant décident pour moi! La sortie de l’autoroute est là qui me tend les bras, je mets mon clignotant et je repars dans l’autre sens.

6 janvier 2009

Renaissance (MBBS)

Cachée par l’herbe haute, la tête entre les mains, je sens sous mes doigts naître mon visage* lavé par les larmes qui ont jaillies me purifiant ainsi de toute cette tristesse. Je me sens devenir légère, vidée mais enfin libre. Ma poitrine se soulève, mes poumons aspirent goulûment cette nouvelle force qui les pénètre, je lève et ouvre mes bras pour recevoir cette chaleur et ce bienfait qui me fait devenir autre. Pourquoi maintenant, pourquoi aujourd’hui et pas un autre jour ? Je revis en flash back ma journée, cherchant l’évènement, l’inducteur de cet état et je ne vois rien si ce n’est cette petite phrase assassine, jetée par inadvertance par une bouche que je croyais posséder pour l’avoir tant embrassée...en pensées. Je réalise que c’est la fin d’une utopie, d’une espérance qui m’a fait mal, qui m’a rongée jour après jour, nuit après nuit me laissant sans répit et sans espoir… Je sens monter en moi le début d’une sagesse que je croyais avoir oubliée, prise par l’étau de cet amour qui n’en était  pas un, je le reconnais maintenant. Je me redresse et regarde autour de moi. Le champ est infini, je suis surprise par sa beauté et sa quiétude, je réalise que je peux être heureuse sans lui, enfin ! 

* Anne Bregani, le livre des séparations, Ed. Empreintes 2003

5 janvier 2009

Dialoguer ( gballand )

Elle l’entendit dire à son père de son ton d’institutrice.

- Vas-y, donne-moi ton explication si tu veux, mais je ne t'écouterai pas !

Lui revint  à l’esprit le perpétuel reproche de  sa mère à son père : « Toi, tu n’as jamais rien à me dire ! »

31 décembre 2008

Mes non-vœux ( gballand )

v_lo3A quoi servent les vœux ? A rien, si ce n’est à perpétuer des rites. Remarquez que je n’ai rien contre les rites : les rites rassurent.

Mais soyons lucides :  y a-t-il vraiment des raisons d’espérer en ce dernier jour de l’année 2008 ?

L’espoir produit chez moi l’inverse de l’effet désiré : il me fait désespérer davantage. Les hommes qui ont espéré - souvent en vain -  me rappellent ces sapins nus, échoués sur le trottoir des grandes villes après les fêtes. Plutôt qu'espérer, je crois que nous devrions cultiver " l'ici et maintenant ".

Alors, le soir du réveillon, pendant que chacun se souhaitera des vœux "sincères", je ne souhaiterai rien à personne et méditerai cette phrase de Shopenhauer « Après ta mort, tu seras ce que tu étais avant ta naissance. »

Certains se poseront peut-être des questions sur mon état de santé psychique et se demanderont si je ne ferai pas bientôt partie de ces malades qui surchargeront les urgences des hôpitaux… mais non, je crois pouvoir affirmer que je  vais relativement bien.

Pourtant, est-il bien sage de faire totalement confiance à un diagnostic que l’on a établi soi-même sur soi ?

* photo de C. V. prise cet été en Bretagne

26 décembre 2008

bonheur

" Il ne faut pas avoir peur du bonheur. C'est seulement un bon moment à passer."

Romain Gary

24 décembre 2008

pensée du jour (gballand)

On n'est jamais mieux asservi que par soi-même !

20 décembre 2008

Dire ses quatre vérités : jusqu'à quand ? (gballand)

La Parisienne Libérée, connue grâce au blog « Gauche alternative choletaise » , a décidé de dire ses quatre vérités sur le net, et elle a bien raison ! Ce qu’elle chante, avec un joli brin de voix, est souvent caustique et drôle. J’apprécie particulièrement cette vidéo-ci.


Dans un article du courrier international - Qui osera se payer la tête de M. Obama - un comique américain dit que « la fonction de l’humoriste est de dire ses quatre vérités au pouvoir ». On souhaiterait qu’il y ait plus d’humoristes en France…


Mais attention ! Bientôt, on ne pourra peut-être plus vraiment dire ses quatre vérités au pouvoir en place. Voyons les choses en face : en 2009, les chaînes publiques seront dirigées par l’homme que M. Sarkzoy  désignera, M. Darcos a l’intention de faire surveiller la blogosphère afin de repérer les « vagues » qui agitent les personnels de l’Education Nationale, le ministre de l’intérieur voit de l’Ultra Gauche partout, le nombre de garde à vue a explosé*, le Fichier des empreintes génétiques gonfle comme une outre, des caméras nous surveillent 24 heures sur 24, on emprisonne à tour de bras, les hôpitaux psychiatriques vont devenir à nouveau des lieux d’enfermement…


Dans quel pays vivons-nous donc ? Le soupçon systématique, la contrainte et la surveillance ne risquent-ils pas de conduire la France entière à l'enfermement ? La France  ne va-t-elle pas devenir un grand centre de rétention ?

* « Le nombre de gardes à vue a explosé depuis 2002 augmentant de 38 000 mesures chaque année. Nous sommes ainsi passés de 336 000 gardes à vue en 2001 à 560 000 en 2007 » (journal Libération du premier décembre )

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